Ciwik est une application qui permet aux citoyens d’échanger et de communiquer avec leurs élus, leurs collectivités et leurs candidats. La jeune pousse a pour objectif de promouvoir la démocratie participative. Sébastien Le Goascoz, cofondateur de Ciwik, nous présente son concept.

Fondée en 2016 par Sébastien Le Goascoz et Marc Durieux, Ciwik est une application citoyenne collaborative. Celle-ci a pour objectif de faire échanger les citoyens et leurs élus locaux sur les propositions, les différents plans d’actions et les engagements à venir. Les citoyens peuvent ainsi participer plus largement à la vie citoyenne en remontant les dysfonctionnements du quartier ou de la ville directement aux principaux concernés. Chacun peut ainsi utiliser Ciwik et participer à la vie citoyenne de sa commune pour faire avancer sa communauté.

Quel est votre constat de départ ?

Nous sommes partis de deux chiffres assez impactants. Pour 88% des Français, les responsables politiques ne se préoccupent pas de leur opinion et 66% des Français pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien (Baromètre de la confiance politique janvier 2016 – Opinion Way pour le CEVIPOF).

Quelle est votre solution ?

Pour que les relations entre élus, collectivités et citoyens sortent du cadre administratif, l'application Ciwik (ré)engage la société civile et booste sa participation dans les actions politiques locales & nationales. Au vu des chiffres présentés ci-dessus, nous savons que les citoyens attendent davantage de transparence et de concertation sur les actions publiques. C’est exactement notre ambition : les 618 000 élus et 36 000 collectivités françaises y expliqueront leurs plans d’actions, partageront l’avancée de leurs engagements, pourront publier des sondages ou encore soumettre des propositions à leurs administrés. De leurs côtés, les citoyens pourront remonter des dysfonctionnements, émettre des suggestions, évaluer les actions de leurs élus et discuter avec eux par message privé.

Quel est votre business model ?

Le modèle est freemium, gratuit pour tous ! Nous avons créé Ciwik car nous sommes convaincus de son utilité publique. Les élus et les collectivité pourront, s'ils le souhaitent, souscrirent à un abonnement, indexé sur leurs nombres d'administrés, pour accéder à des fonctionnalités supplémentaires facilitant la gestion de leur mandat (synchronisation des réseaux sociaux, accès à la data géolocalisée des évaluations : la “géo-évaluation”, groupe de travail privé, permanence en ligne, appel au don).

Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startupper ?

Nous étions présents au Salon des Maires d'Ile de France 2017 et nous devions rencontrer un élu intéressé et influent. Pas le droit à l'erreur, évidemment ! Quelques minutes avant notre rendez-vous, notre application plante. Les aléas d'une version bêta dans le monde des applications mobiles. L'élu et les journalistes l'accompagnant arrivent. Nous commençons le pitch, sous les yeux des caméras, sans savoir si notre application fonctionne correctement, mais avec évidemment l'assurance et le “bagou” nécessaire pour cacher notre incertitude. Et magie de l'informatique, celle-ci s'ouvre et fonctionne normalement, sans bug, jusqu'à la fin de l'entrevue ! Nous en sommes sortis heureux mais quelque peu fiévreux de l'émotion provoquée.

Quel a été votre plus grosse galère ?

L'une des plus “grosses galères” fut, et est encore, de gérer la base de données des élus de France. Travailler ces datas est toujours délicat. C’est un chantier colossal, ne serait-ce que pour compiler l'ensemble des sources et ensuite les modéliser dans l'application.Enfin, trouver des profils développeurs disponibles et compétents sur les technos utilisées est assez compliqué.

Recherchez-vous actuellement des fonds ?

Oui. Nous avons fait une première petite levée pour nous permettre d'embaucher et de récolter les indicateurs nécessaires pour envisager une deuxième levée plus importante en fin d'année.

Une actualité particulière ?

Nous venons tout juste de lancer l’application donc c’est une grosse actualité ! Le lancement démarre très bien et nous sommes ravis de cet accueil. Nous avons beaucoup de retours enthousiastes, de nouveaux inscrits chaque jour et une participation vraiment active. La mobilisation citoyenne est au rendez-vous et c’est très encourageant !