Les fondateurs d'Agricool, ces agriculteurs d’un nouveau genre qui font pousser des fraises dans des containers, annoncent une nouvelle levée de fonds de 8 millions d’euros pour valider leur modèle de distribution et d'industrialisation, mais aussi pour se lancer à l'international. Jacques-Antoine Granjon et Thibaud Elzière entrent au capital. 

"Rendre accessibles à tous des fruits et légumes qui ont du goût, cultivés sans pesticides et produits localement". C'est l'ambition affichée par Agricool depuis sa création, il y a maintenant deux ans. Un projet qui prend forme au fur et à mesure, et qui s'accélère aujourd'hui avec l'annonce d'une nouvelle levée de fonds de 8 millions d'euros réalisée auprès de Jacques-Antoine Granjon, Thibaud Elzière et ses investisseurs historiques Daphni et Henri Seydoux, huit mois seulement après un tour de table de 4 millions d'euros qui lui aura permis de valider sa R&D ainsi que son modèle de production.

"L'an dernier, on a accéléré la R&D, on a multiplié par 50 le rendement et divisé par deux le prix des containers. On a prouvé qu'on était capables d'être productifs et de changer l'image de l'agriculture urbaine. Désormais, il nous faut confirmer l'ensemble du modèle, en validant notamment le modèle de distribution et le modèle d'industrialisation", explique Guillaume Fourdinier, cofondateur de la jeune pousse.

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5 containers vont ainsi être posés en région parisienne cet été, à Bercy, à Saint Denis, place du marché à Asnières-sur-Seine mais aussi à Station F. L'idée : tester plusieurs formes de distribution, de la livraison à la vente au container, en passant par la commercialisation en magasin, afin de trouver le modèle qui lui correspond le mieux.

" On va démarrer la distribution dès cet été à Paris. On attend ça depuis deux ans. On va enfin pouvoir voir comment les consommateurs accueillent nos fraises, mais aussi faire parler de notre mission "

Guillaume Fourdinier

Ensuite, Agricool validera un modèle d'industrialisation, pour augmenter rapidement le nombre de containers disponibles à Paris, mais aussi à l'international, puisque la startup prévoit de s'implanter dans d'autres villes mondiales dès 2018, notamment dans "certains lieux où les besoins sont plus criants, où il fait trop chaud, trop froid, où bien qui sont trop pollués". Parmi les endroits visés : Singapour, Hong Kong, ou aux Émirats, où les fruits et légumes sont très chers, sans goût, et avec une empreinte carbone désastreuse. Pour assurer tous ces objectifs, une dizaine de nouveaux profils viendront rejoindre l'équipe d'Agricool, aujourd'hui composée de 35 collaborateurs, d'ici la fin de l'année.

Et à plus long terme ? Si Agricool annonce qu'une nouvelle levée de fonds sera nécessaire dans le futur, pour assurer le bon développement de son projet, ses ambitions sont colossales : "À 7 ans, quand on avait posé nos rêves, si on voulait permettre à chacun d'accéder à des fruits et légumes sans pesticides, et à des prix inférieurs à ceux commercialisés aujourd'hui et bourrés de pesticides, il nous faudrait développer plus de 100 000 containers. Quand on dit que dans 10 ans 20 à 30% de la consommation sera produite en ville, ça n'est pas un rêve".