Si Paris se distingue grâce à son système de santé et un écosystème startup particulièrement dynamique, le prix des loyers et des salaires moins attractifs qu'aux États-Unis l'empêchent d'atteindre le top 15 des hubs les plus attractifs au monde.

Pour attirer les talents, en particulier les talents étrangers, Paris n'est pas la mieux lotie. La startup Nestpick, spécialisée dans la location d'appartements meublés, a établi un classement de l'attractivité de 85 hubs mondiaux de startups auprès des employés de jeunes pousses sur la base de plusieurs critères. Singapour arrive en tête, suivi sur le podium d'Helsinki et de l'incontournable San Francisco. Paris décroche une honorable 17ème place au général, surclassée par ses consoeurs européennes Berlin, Stockholm mais aussi Zurich et à l'international par Séoul, Toronto ou Austin.

Parmi les atouts de la capitale française, c'est son système de santé qui se distingue le plus nettement. Paris décroche ainsi la première place pour ce critère-là. Rien d'étonnant puisque la France revient comme une référence à l'étranger grâce à sa sécurité sociale obligatoire et des soins peu onéreux dans le système public de santé. Autre avantage de Paris, et plus généralement de la France, régulièrement mis en avant : le nombre de jours de congés, bien supérieur à de nombreux autres pays. Un critère particulièrement important dans la culture startup qui met en avant le bien-être des salariés.

Enfin, Paris bénéficie également de ses politiques publiques promouvant l'égalité entre femmes et hommes, notamment en matière de rémunération (la capitale française se classe au 20ème rang en la matière). Mais aussi et surtout d'un écosystème startup particulièrement dynamique et d'un système de financement qui se structure et devient de plus en plus facilement accessible aux jeunes pousses (8ème rang).

Egalite

Un coût de la vie élevé et une fiscalité décourageante

Ces atouts permettent à la capitale française d'atteindre une place honorable au classement général, alors que son attractivité se trouve par ailleurs plombée par plusieurs points noirs. Avec une 68ème place - sur 85, rappelons-le - en matière de coût de la vie, Paris fait partie des mauvais élèves du classement. Celui-ci est dominé en la matière par Bangalore, Tunis et Le Caire et permet à des villes comme Medellin, Lagos ou encore Brno de se hisser dans le top 10. C'est indubitablement le montant des exorbitants loyers pratiqués dans la capitale française (qui pèsent pour 60% de ce critère) qui permettent à ses rivales américaines mais également à d'autres villes françaises comme Lyon, Marseille ou Toulouse de la surclasser sur ce point.

Cela est d'autant plus dommageable pour Paris qu'elle ne se distingue pas par des salaires élevés : classée 27ème et 22ème pour les profils de management de projet (respectivement pour des profils juniors et seniors), 27ème et 35ème pour les profils tech et 28ème et 22ème pour les profils marketing, elle apparaît moins séduisante que les hubs américains où l'écart entre le coût de la vie et les salaires est plus réduit. Et la capitale est en plus lestée par le montant de son impôt sur le revenu (49ème), qui la place derrière les hubs asiatiques et américains mais aussi ceux de l'Europe du Sud, à l'instar de Barcelone.

 

Last but not least en ces temps troublés, Paris apparaît également dans le bas du classement en matière de... sécurité (67ème). Bien loin de Singapour, Munich et Zurich qui constituent le trio de tête en la matière.