Si les investissements dans les FinTech ont doublé par rapport au premier trimestre, ils ont d'abord profité à une poignée de startups passées dans le giron de grands groupes.

Jackpot pour les FinTech ! Après plusieurs trimestres en demi-teinte au niveau mondial, les investissements dans les startups financières ont repris des couleurs au deuxième trimestre 2017, selon le baromètre Pulse publié par KPMG. Avec 8,4 milliards de dollars investis à travers 295 opérations, les investisseurs ont plus que doublé leurs mises par rapport au trimestre précédent. Sauf que... ces chiffres sont dopés par deux méga-opérations (le rachat de DH Corp par Vista au Canada pour 3,6 milliards de dollars et celui de VocaLink par MasterCard pour 1,1 milliard de dollars) qui laissent aux autres startups moins de la moitié du total des montants investis.

Parmi les FinTech, les systèmes de paiement ont le vent en poupe. Cinq des dix plus grosses opérations du trimestre ont été réalisées par des startups spécialisées dans le paiement et la gestion des transactions. Autre tendance lourde, l'essor des AssurTech. Avec 60 opérations qui ont rassemblé 745,4 millions de dollars, les startups de l'assurance s'imposent comme des acteurs qu'il faudra surveiller avec attention dans les prochains mois. "La plupart des opérations sont restées modestes, centrées sur du seed et des séries A mais des opérations de plus grandes envergure sont attendues dans les prochaines trimestres, à mesure que les AssurTech early-stage gagneront en maturité", indique le rapport.

Stop 2

La situation de la France est assez atypique dans le paysage mondial. Les investissements dans les FinTech se sont effondrés, passant de près de 55 millions de dollars au premier trimestre à moins de 20 au deuxième. Rien d'étonnant pour Fabrice Odent, responsable de KPMG France en charge des services financiers : "Une partie des fonds les plus actifs se sont focalisés sur des opérations de fusion-acquisition annoncées au deuxième trimestre et qui devraient être bouclées au troisième, et notamment quatre FinTech emblématiques qui doivent être rachetées par des géants financiers français [notamment KissKissBankBank racheté par La Banque Postale et Compte-Nickel par BNP Paribas]." Le spécialiste se montre même optimiste pour les prochains trimestres, estimant que "cela va apporter des liquidités aux investisseurs qui alimenteront des opérations dans un futur proche".