Lever des fonds, c’est bien. Avoir des clients, c’est mieux. Un an après, où en sont les startups qui ont bouclé un tour de table ? Développement, recrutement, financement, Maddyness fait le bilan. Yannis Yahiaoui, cofondateur d'Adotmob, partage son expérience, un an après avoir levé 10 millions d’euros.

En septembre 2016, Adotmob, spécialiste de la publicité programmatique, annonçait avoir bouclé une deuxième levée de 10 millions d’euros auprès de Vente-privee, leader de la vente événementielle en ligne fondé par Jacques-Antoine Granjon.

A quoi ont servi les fonds levés ?

Depuis notre levée de fonds, notre offre a beaucoup changé. Grâce à la donnée anonymisée 100% loguée de vente-privee, nous sommes désormais capables de retracer le parcours d’un mobinaute sur l’ensemble de ses écrans. Cela nous permet de proposer à nos clients une solution cross-device unique en France, se basant sur le mobile.

Nous travaillons également sur la mise en place d’un SDK au sein de l’application de vente-privee et prochainement d’autres éditeurs. Le but étant d’améliorer significativement la connaissance du comportement offline d’un mobinaute, afin d’apporter encore plus de pertinence au ciblage publicitaire et d’insights concrets suite à une campagne publicitaire en programmatique.

Qu'est-ce que la levée de l'année dernière a changé pour Adotmob ?

La levée nous a permis de poursuivre notre évolution et surtout de gagner en maturité vis-à-vis de notre marché et de notre produit. Notre équipe a également évolué : en 2016 nous étions 46 collaborateurs, aujourd’hui nous comptons plus de 65 collaborateurs en France et à l’étranger. Nous avons également développé notre activité à Madrid et Milan depuis la fin de cet été.

Comment avez-vous appréhendé les relations avec les nouveaux investisseurs ?

Les relations avec nos nouveaux investisseurs ont été très positives et structurantes. Nous cherchions un investisseur capable de faire évoluer notre offre afin de pouvoir rivaliser avec celles d’acteurs tels que Google ou encore Facebook. Il était donc important que nous puissions proposer une solution à la hauteur des exigences d’un écosystème très concurrentiel, notamment en termes de data et d’analytics.

Adotmob 2

Si c'était à refaire, y a-t-il quelque chose que vous changeriez ?

Je pense qu’il ne faut pas chercher à lever des fonds trop tôt. Cela peut sembler rassurant pour un entrepreneur de voir que son projet est ratifié puisque cela valide, d’une certaine manière, son business model. Il est aussi très important de savoir prendre le temps de se nourrir de conseils dans son domaine, de discuter avec des fonds et prendre en compte leurs recommandations. Il faut lever au juste montant et choisir les bonnes personnes, qui partagent les mêmes valeurs que les vôtres. C’est beaucoup de travail d’entreprendre une levée de fonds et nous sommes heureux de pouvoir dire que nous avons trouvé les interlocuteurs adéquats.

Quel conseil ou leçon gardez-vous en tête pour la prochaine levée ?

Il faut chercher ce que les investisseurs peuvent vous apporter en plus d’un accompagnement financier. Un fonds d’investissement peut parfois ne pas être pertinent parce qu’il n’aura pas d’expertise métier. Pour cela, il faut prendre son temps et s’entourer d’une équipe de confiance ayant de solides connaissances du marché sur lequel vous évoluez.

Quels sont les axes de développement d'Adotmob pour les prochains mois ?

Pour les prochains mois, nous comptons recruter près d’une vingtaine de collaborateurs. Nous nous apercevons également que le marché devient de plus en plus serviciel et nous souhaitons donc évoluer vers une plateforme d’analyse d’audience afin d’adresser des messages en cross-device de façon plus personnelle et moins intrusive. En effet, si l’on veut continuer d’avancer et d’apporter une réelle valeur ajoutée à nos clients, il faut d’abord être capable de comprendre leurs prospects pour comprendre leurs besoins.