Selon une étude récemment publiée par HSBC, l’appétit grandissant des investisseurs pour les investissements verts incite les entreprises à davantage de transparence sur leur stratégie durable. Et la France, troisième pays émetteur de green bonds, n'est pas en reste. 

Pour avoir une chance d'atteindre l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2° comme fixé par l'accord de Paris à la COP21, il faudrait investir 100 000 milliards de dollars dans les infrastructures d'ici 2032. Un montant colossal... qui pourrait cependant être réuni grâce à la mobilisation des entreprises. Une récente étude sur la finance durable, menée par HSBC auprès de 1000 investisseurs du monde entier, fait état des engagements et des actions des sociétés en matière de stratégie environnementale et de la pression exercée par les investisseurs institutionnels pour que les entreprises jouent la transparence en la matière.

Mettre en place des stratégies durables... et le faire savoir

Aujourd'hui, une entreprise interrogée sur deux a déjà mis en place une stratégie pour réduire son impact environnemental et autant ont élaboré un plan d’investissements pour réduire leur utilisation de ressources naturelles (grâce à de nouveaux équipements ou à des infrastructures bas carbone, par exemple). C'est surtout vrai en Europe (83%) et sur le continent américain (60%). Mieux, plus d'un tiers de celles disposant déjà d’une stratégie environnementale réfléchit également à l’impact environnemental de leur chaîne d’approvisionnement, initiant ainsi un cercle vertueux.

La transition mondiale vers une économie verte est en marche
et pourtant les entreprises et les investisseurs
avancent clairement à deux vitesses différentes 
"

Daniel Klier, directeur de la stratégie du Groupe HSBC et responsable de la finance durable 

Le hic, c'est que seules 43% de ces entreprises communiquent activement sur cette stratégie, alors que les investisseurs institutionnels demandent aux entreprises d’informer davantage sur les risques liés au réchauffement climatique. Et si les entreprises répondent à ces demandes, ce n'est pas assez rapide pour plus d’un investisseur sur deux (56%) qui décrivent le niveau de transparence actuel comme "très insuffisant".

Un marché en pleine croissance, mais vu comme difficile d'accès

Cette impatience est à la mesure de leur intérêt pour l’investissement durable : plus des deux tiers des investisseurs dans le monde ont l'intention d'augmenter leurs investissements verts pour accélérer la transition énergétique. C’est notamment le cas en Europe où la quasi-totalité (97%) des investisseurs interrogés déclarent vouloir augmenter les fonds dédiés à l’investissement durable mais aussi sur le continent américain (85%) et en Asie (68,3%). Les investisseurs du Moyen-Orient sont eux moins de 20% à vouloir favoriser l’investissement durable cette année.

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Mais si le marché des green bonds est assurément porteur (il représente aujourd'hui 221 milliards de dollars et 25% des obligations mondiales, émises principalement par les États-Unis, la Chine et la France), les investisseurs sont encore nombreux (79%) à penser qu’il existe des barrières qui les empêchent d'y accéder : absence de standards plus identifiables, manque d’opportunités crédibles et de recherches et analyses sur le sujet.

"Si nous devons diriger le capital mondial vers des opportunités d’investissement bas carbone alors nous devons lever les barrières qui empêchent actuellement ces flux. Ceci exigera une plus grande disponibilité, davantage de fiabilité et une meilleure comparaison des données concernant le climat", conclue Daniel Klier.