Le ministre de l'Économie, Bruno Lemaire, a annoncé de lundi avoir chargé Jean-Pierre Landau, ancier sous-gouverneur de la Banque de France, d'une mission sur la réglementation des cryptomonnaies. De quoi préfigurer un encadrement bien plus drastique qu'il ne l'est aujourd'hui. 

Face à l'essor des cryptomonnaies, le gouvernement se saisit du sujet. Lors de ses voeux à la presse, Bruno Lemaire a annoncé ce lundi avoir "confié à Jean-Pierre Landau, ancien sous-gouverneur de la Banque de France, une mission sur les cryptomonnaies." Au programme : "proposer des orientations sur l'évolution de la réglementation" afin de "mieux maîtriser le développement (des cryptomonnaies) et empêcher leur utilisation à des fins d'évasion fiscale, de blanchiment ou de financement d'activités criminelles ou de terrorisme".

Comme l'ont rappelé Les Échos, Jean-Pierre Landau scrute de longue date l'évolution des cryptomonnaies et s'était illustré il y a deux ans par une tribune dans le Financial Times dans laquelle il dressait un parallèle entre le Bitcoin et les tulipes, qui avaient fait l'objet d'une folie spéculative... au 17ème siècle ! "Les Bitcoins sont les tulipes des temps modernes, y écrivait-il alors. La folie Bitcoin n'est pas encore terminée. Mais plus elle dure, plus les investisseurs prennent de risques." Et précisait les raisons de ses réticences à propos de la plus célèbre des cryptomonnaies : "l'augmentation rapide de la valeur du Bitcoin l'empêche de devenir une monnaie d'échange. Quelqu'un qui s'attend à ce que la monnaie vaille plus demain ne la dépensera pas aujourd'hui".

Il se faisait alors un fervent défenseur des monnaies traditionnelles. "Une bonne monnaie doit conserver sa valeur à long terme. Elle doit aussi être rapidement échangeable contre des biens et services que les gens veulent vraiment." Avant de défendre le système bancaire et les garde-fous que les pays ont mis en place pour éviter la spéculation sur les monnaies nationales, à l'instar des banques centrales. Une position qui pourrait bien remettre en cause la liberté d'action dont jouissent actuellement les entreprises qui se sont lancées sur le créneau très porteur des cryptomonnaies. L'histoire ne dit pas ce qu'en pense Nabilla.