On a l’habitude de considérer qu’entrepreneur est un métier comme un autre. Pourtant, si le métier d’entrepreneur en tant que tel est de plus en plus reconnu en France, tout le monde n’a pas les capacités, la rigueur et la motivation pour pouvoir se lancer dans l’aventure. À quelques jours du Salon des entrepreneurs, découvrez cinq conseils qui peuvent vous aider à savoir si vous devez vous lancer, ou non, dans la création d’une entreprise.

1 - Se poser les bonnes questions

"Ai-je vraiment envie de me lancer ?". Si la question parait on ne peut plus simple, c’est pourtant la première que tout futur entrepreneur devrait se poser avant de se lancer.  À la fois vocation et métier, l’entrepreneuriat doit avant tout être la conséquence d’une vraie envie, d’une curiosité. “Certaines personnes se lancent par passion de l’entrepreneuriat, de la création… d’autres décident de créer leur entreprise à une période de leur vie où ils cherchent leur propre vocation, sont un peu perdus professionnellement, et c’est à nous de leur poser les bonnes questions afin qu’ils n’aillent pas au casse-pipe sans avoir quelques munitions dans leur sacoche”, explique Laurent Mabire, Chargé de la coordination de l’appui aux entreprises à la CCI Paris Ile-de-France.

Inutile donc de se lancer dans l’aventure pour de mauvaises raisons. Un entrepreneur doit avoir l’envie d’apporter sa pierre à l’édifice et se sentir capable d’assumer le long périple qui l’attend lors du développement de son projet : “Avant de me lancer, j’ai pris le temps de rencontrer des entrepreneurs déjà établis dans mon secteur, pour prendre leurs conseils, leurs retours d’expérience, histoire d’éviter les écueils et d’être sûr de mon coup en me lançant”, ajoute Thierry Pires, Président de Digital BizDev, une entreprise de consulting en marketing digital, avant d’ajouter “J’ai ensuite attendu une phase opportune pour me lancer, et tout s’est ensuite très vite enchaîné”.

2 - Se mettre en situation

Marre de travailler 39h par semaine derrière un bureau ? Envie de voler de vos propres ailes ? Votre motivation testée, vous êtes désormais sûr de vouloir vous jeter dans le grand bain de l’entrepreneuriat. Il est désormais temps de vous imaginer entrepreneur, de vous projeter dans ce qui pourrait constituer votre quotidien ces prochaines années. “Beaucoup de cadres veulent trouver du sens à leur vie, en ouvrant par exemple un commerce de proximité. Ils se disent qu’ils vont gagner en liberté, en souplesse. Mais nous leur demandons toujours de s’imaginer à leur futures tâches : est-ce que vous vous projetez dans 60 mètres carrés, 10 heures par jour, tout en demandant à vos clients comment va le petit dernier, leur chat, ou leur voisine !?”, explique Laurent Mabire.

Si la question peut surprendre, elle permet aux futurs entrepreneurs de prendre conscience du fossé qui sépare leurs fantasmes du métier de la réalité. Être entrepreneur, c’est ne pas compter ses heures, jongler avec la comptabilité, les embauches de salariés, le démarchage de clients, et bien d’autres missions aussi chronophages. Sans oublier la nécessité de réfléchir à des objectifs viables. “Il ne suffit pas de lancer son entreprise, il faut également se demander où l’on veut amener son entreprise dans 5,10,15 ans”, précise-t-il.

3 - Bien étudier la concurrence

Vous êtes sûr de vous, vous voulez entreprendre et vous êtes plus que motivé. Mais connaissez-vous réellement la concurrence et vos clients ? Pour pouvoir prendre des parts de marché, quel que soit le secteur, il vous faudra bien évidemment proposer un véritable service à valeur ajoutée : présenter le produit différemment, avoir une offre complémentaire, s’adresser autrement au client… Il va vous falloir travailler sur les points de démarcation par rapport à l’offre existante. “J’ai pris le parti de me lancer sur un secteur de niche, autour du marketing mobile au volume d’activités important. C’est un vrai choix, et ça m’a permis de me constituer immédiatement une vraie clientèle”, explique Thierry Pires.

Attention en revanche à ne pas capitaliser sur les tarifs. “Jouer la guerre des prix, c’est aller droit dans le mur ! Il faut travailler pour sortir par le haut en se demandant ce que l’on peut apporter de plus et surtout, se mettre à la place du client : pourquoi j’achèterai ce produit plus qu’un autre ?”, prévient Laurent Mabire.

4 - Identifier les risques

Votre concurrence analysée, votre motivation testée, votre idée verrouillée, vous semblez prêt à attaquer le marché. Pourtant, ce n’est pas parce que l’on est ingénieur, qu’on a été manager en grande entreprise ou qu’on a une âme de commerçant qu’on a toujours la bonne manière de faire les choses. Posez-vous des questions sur votre personnalité, vos traits de caractère, et surtout sur ce qui pourrait être un véritable frein à votre développement. Savez-vous faire confiance aux autres ? Déléguer les projets ? Êtes-vous trop impatient ? À vous d’établir ces défauts qui peuvent mettre en péril les avancées de vos projets, et travaillez dessus.

On dit souvent qu’il ne faut pas hésiter à se lancer, mais le moindre doute doit vous amener à prendre un peu plus de temps afin de maturer votre projet, d’y réfléchir. “Il faut aussi avoir cet esprit d’entreprise, proactif, audacieux. Il faut savoir gérer le risque et être capable de faire évoluer sa solution pour mieux s’adapter aux clients”, précise Laurent Mabire.

5 - Ne pas hésiter à demander de l’aide

Enfin, difficile de monter un projet complet seul. Si vous voulez éviter les erreurs majeures et faire avancer votre projet au mieux, n’hésitez pas à vous appuyer sur des structures d’accompagnement capables de vous aider à passer les moments difficiles. Incubateurs, accélérateurs, structures publiques… les offres proposées sur le marché de l’accompagnement sont légion, et sont là pour vous aiguiller au mieux. “Selon les personnes, le phasage va être différent. Certaines entreprises vont se monter en quatre mois, d’autres en plusieurs années. Certains ont besoin d’être rassurés, d’autres non, et c’est notre rôle que de s’adapter à chaque entreprise”, déclare Laurent Mabire.

Accompagné par la CCI Paris Ile-de-France, Thierry Pires confirme : “Quand on se lance, on pressent les choses mais il est ensuite très difficile de les matérialiser. L’aide de la CCI a été un véritable catalyseur de croissance, ça m’a permis d’avoir une prise de conscience bien supérieure, une réflexion sur la construction de mon business, sur les bons réflexes à avoir pour être opérationnel directement”, conclut-il.

Envie d’en savoir plus sur les étapes de création et de développement d’une entreprise ? Retrouvez la CCI Ile-de-France (stand 238) et tous les acteurs de la création et du développement des entreprises au Salon des entrepreneurs, les 7 et 8 février 2018. 

Maddyness, partenaire média de la CCI Ile-de-France.