Les journées des entrepreneurs sont ponctuées de nouveaux défis, de nouveaux problèmes et de potentielles solutions associées… Un voyage dans l’inconnu excitant, tant il est intéressant de construire son entreprise par soi-même. Pourtant, il y a toujours des moments où vous ne savez pas exactement ce que vous devez faire, tout en ayant l’obligation d’agir et de décider. Des décisions prises à la hâte, souvent par méconnaissance, qui peuvent parfois se transformer en erreurs cruciales pouvant avoir un impact radical sur le futur de votre entreprise. 

Éviter les écueils

Mais alors comment éviter d’en arriver là ? Si de nombreux entrepreneurs intègrent aujourd’hui des structures d’accompagnement pour quelques mois, d’autres font le choix d’un suivi plus personnel en s’appuyant sur un mentor, un entrepreneur expérimenté dont les expériences passées lui permettent d’avoir un regard avisé capable de les guider dans leur cheminement entrepreneurial.

" Les entrepreneurs qui nous contactent ressentent le besoin d’être accompagnés à un moment précis de leur croissance, pour l’accélérer encore. Ils ont besoin de prendre du recul sur leur business, leur stratégie et cherchent une épaule solide sur laquelle s’appuyer et surtout, qui parle la même langue entrepreneuriale qu’eux ", explique Frédéric Noël, chargé de mission à l’Institut du Mentorat Entrepreneurial (IME), une structure créée en 2007 par la CCI Paris Ile-de-France, qui vise à accélérer et sécuriser la croissance des PME par le partage d'expérience d'entrepreneur à entrepreneur.

Impossible en effet d’assembler un avion seul. Un mentor vous aidera ainsi à prendre les bonnes décisions à des moments où vous n’auriez pas la possibilité de réfléchir tactiquement à court et long terme simultanément : " Le mentor va guider le mentoré à travers des étapes par lesquelles lui-même est déjà passé. Il n’y gagne rien et agit de manière complètement bénévole. C’est très sain ", précise Frédéric Noël, avant d’ajouter " Il y a à l’IME une notion de “give back to the community” à l’anglo-saxonne. "

Entre bienveillance, altruisme et empathie

Selon lui, le mentorat entrepreneurial à l’IME repose sur trois piliers : la bienveillance, l’altruisme et l’empathie. Trois valeurs qui permettent au mentor et au mentoré d’avancer, le tout dans un cadre bien défini : une charte est ainsi signée en amont, comprenant notamment un engagement de confidentialité et une interdiction de prendre une participation financière pendant 42 mois. Ensuite, le mentor et le mentoré consignent quatre ou cinq grandes thématiques sur lesquelles ils s’engagent à travailler, avant d’établir une relation sur 18 mois, à raison d’une session de travail par mois (2h à une demi journée) en tête-à-tête. " Certains mentors préfèrent travailler sur des supports, dans une salle de réunion, tandis que d’autres sont plus dans le partage, autour d’un café ou d’un déjeuner ", raconte Frédéric Noël. " L’essentiel est que les deux se sentent à l’aise avec le format et qu’ils avancent sur les sujets structurants pour le mentoré. "

Mais alors comment choisir au mieux son mentor ? Tout entrepreneur qui vous dit qu'avoir un mentor n'est pas utile n'a tout simplement jamais trouvé le bon, nous explique Frédéric Noël : " il faut qu’il y ait un match, une vraie relation humaine basée sur le partage d’expérience, et non sur l’expertise ". Un bon mentor saura vous challenger, être votre sparring-partner, mais également vous écouter et respecter vos choix et vos valeurs.

Un avis que partage Marine Billiard, CEO de Saint Honoré Cleaning, accompagnée depuis 1 an et demi par Alexandre Fontaine, co-fondateur de Voyage Privé et mentor à l’IME. " Je suis seule à la tête de mon entreprise et je cherchais un miroir, quelqu’un avec de l’expérience, qui pouvait m’accompagner dans le développement de mon entreprise. Je voulais trouver un équilibre ", explique-t-elle, avant d’ajouter " Mon mentor m’a aidée à voir plus grand, il m’a permis d’avoir confiance en moi. J’avais peur de passer le cap des 50 salariés. Or, aujourd’hui nous sommes 85 et je suis prête à aller jusqu’à 300 ! "

Le mentor n’est pas votre nouveau CEO

Mais attention. Le mentor n’est pas là pour faire votre travail à votre place : " Le mentor a une expérience et un savoir. C’est une aide sur la décision, il n’est absolument pas là pour vous dire quoi faire. Il est là pour poser les bonnes questions ", alerte Marine Billiard. Le mentoré doit ainsi accepter de confronter ses idées, de se remettre en question, d’adopter un état d’esprit ouvert : " N’attendez pas de votre mentor qu’il fasse à votre place ! ", ajoute Frédéric Noël.

L’IME se charge de mettre en relation mentors et mentorés en fonction des problématiques business, de l’expérience des mentors et des caractères de chacun. Marine Billiard, de son côté, insiste sur l’importance du " fit " entre les deux acteurs : " On se choisit mutuellement. On a tout de suite eu un bon feeling avec mon mentor. J’attendais une expérience, des valeurs communes, des valeurs humaines. S’il m’avait parlé uniquement de chiffres et de rentabilité, ça n’aurait pas fonctionné. "

Les avantages du mentorat entrepreneurial sont encore trop souvent sous-estimés en France, alors qu’il a un impact extrêmement positif tant sur la vie privée d'un entrepreneur que sur la performance de son entreprise. Alors, prêts à sauter le pas ?

Maddyness, partenaire média de la CCI Paris Ile-de-France