Voitures volantes et maisons hyper-connectées, ou bien tours économes en énergie et fermes urbaines auto-suffisantes ? Difficile de dire quel sera le visage de la ville de demain. Mais ce qui est sûr, c’est que les startups y joueront un rôle crucial, plus encore qu’aujourd’hui. Leurs destins sont en effet inextricablement liés : d’un côté les startups naissent et se développent en grande majorité dans les milieux urbains donc denses. Même si elles peuvent opérer à distance et qu’internet a rendu les frontières bien plus poreuses, “une startup, c’est toujours au départ une rencontre d’un ou plusieurs fondateurs avec un écosystème”, note Philippe Dewost, directeur de Leonard.

Par ailleurs, les creusets de l’innovation par excellence, où se combinent maîtrise technologique et ressources économiques, ce sont bien les métropoles. De la Silicon Valley au Sentier, en passant par Israël et Hong Kong, les startups se nourrissent de la diversité permise par les villes. Une quasi dépendance, liée pour beaucoup à leur fonctionnement originel : “pour être scalables, les startups ont besoin de résoudre un problème à très grande échelle, tout en commençant localement. Or la ville est parfaite pour ça”, ajoute-t-il. À tel point que les startups ont su s’y imposer et se rendre quasi indispensables aux urbains. FoodTech, PropTech, transports, culture, sports… Il n’est pas un secteur qui ait échappé à la disruption des jeunes pousses. “Ce qui est plus nouveau, c’est que les startups viennent s’attaquer à des questions qui se rapprochent de nos métiers, en remodelant la façon dont fonctionnent les villes, leurs infrastructures”, analyse Philippe Dewost.

Porter un nouveau regard sur la ville de demain

Tel sera d’ailleurs l’un des fils conducteurs du Festival Building Beyond organisé par Leonard:Paris à partir du 8 juin à Paris. Ouvert au public et gratuit, il invite les participants à porter un regard neuf sur l’avenir des villes et de leurs infrastructures, au travers de 25 évènements animés par des experts de leurs secteurs : les auteurs de BD François Schuiten et Benoît Peeters, l’académicien Erik Orsenna, la spationaute Claudie Haigneré... Mais le festival abordera aussi d’autres thématiques qui concernent plus directement les jeunes pousses comme l’innovation radicale, la logistique et la manière d’organiser la vie dans la cité, ou encore la ville algorithmique et les enjeux de l’intelligence artificielle. Avec, en filigranes, la question de la gouvernance : à l’initiative de qui et comment se décide la transformation du paysage urbain et la manière d’habiter la ville. Un enjeu de taille pour les startups, dont le leitmotiv est bien souvent proche de celui de Facebook (" Move fast, Break things ").

Les pouvoirs publics font beaucoup en termes d’aménagement, de réaménagement de la voie publique, mais des acteurs privés bien étrangers à leurs préoccupations comme Über, Cityscoot et GoBee sont en train redéfinir des modes d’usages de la ville beaucoup plus rapidement que ne le peuvent les exécutifs locaux”, analyse Philippe Dewost. Ce qui n’empêche pas ces derniers de disposer des moyens de les encadrer, voire de les contrôler - comme lorsque Sadiq Khan, le maire de Londres, a publiquement annoncé que la licence du VTC risquait de ne pas être renouvelée. “Une municipalité reçoit un mandat électif des citoyens pour administrer ce bien commun qu’est l’espace public. Tant que c’est individuel, garer un vélo ne dérange personne, mais dès qu’un acteur déploie en revanche des centaines voire des milliers d’objets un peu partout sur la voie publique, il s’est en quelque sorte arrogé celle-ci sans contrepartie ni discussion préalable” explique le directeur de Leonard:Paris, le laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures créé par VINCI” explique le directeur de Leonard:Paris, le laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures créé par VINCI.

Alors que les unes sont là pour bousculer le système et trouver de nouveaux modèles, les autres défendent un mandat et une mission : protéger l’espace public et ses usagers. Cette quasi opposition à l’origine des rapports compliqués entre les pouvoirs publics et les startups dans les villes représente l’un des nombreux sujets qu’explore le festival Building Beyond à Leonard:Paris, un espace de 1 500m2 dans le 12e arrondissement. " L’objectif est de regrouper tout le savoir-faire du groupe pour le connecter à l’écosystème startups en ciblant des jeunes pousses qui sont en lien avec nos métiers. C’est par exemple le cas la PropTech, l’un des secteurs les plus actifs de la scène actuelle. Nous avons vocation à devenir le hub des métiers de VINCI et une interface entre le Groupe et les innovateurs externes” ajoute-t-il.

Penser l’innovation globalement

Leonard va donc renforcer les premières initiatives de VINCI en direction des startups. Depuis quelques années déjà, le groupe a par exemple mis en place des cellules par secteurs chargées de repérer les startups aux propositions de valeur complémentaires à ses prepres offres. C’est dans ce cadre que VINCI Construction a noué un partenariat avec XtreeE par exemple, une startup spécialisée dans l’impression 3D en béton, en allant jusqu’à leur apporter des chantiers. “En général la répartition est quasi naturelle : les coopérations avec les startups se fondent sur des partenariats business concrets, il y a donc peu de risques de concurrence avec elles. Ceci qui n’est pas forcément le cas de groupes  plus industriels, pour qui se rapprocher d’une startup peut être l’occasion d'acquérir un nouveau savoir-faire qu’elles pourront utiliser immédiatement” précise Philippe Dewost.

En misant sur les startups, le groupe capitalise sur leur expertise dans des technologies émergentes directement mobilisables dans ses offres : il en va ainsi de l’Intelligence Artificielle, de la captation 3D de l’environnement, ou encore de la blockchain dans la smart city ou l'énergie. “La plupart des coopérations avec les startups sont portées directement par les métiers, et c’est très bien ainsi, car cela permet à nos divisions de rester extrêmement agiles et opérationnelles. Mais de plus en plus de technologies peuvent intéresser plusieurs métiers à la fois ; dans pareil cas, un programme comme Leonard permet d’assurer la transversalité nécessaire dans la relation avec les startups et les innovateurs en général, pour aider le Groupe VINCI à se projeter, et à se transformer.

Penser le futur de la ville en bonne intelligence avec ses acteurs sans s’en tenir aux effets d’annonce, voilà la stratégie du Groupe. Sur le sujet des relations entre startups, grands groupes et pouvoirs publics, le directeur de Leonard conclut par un conseil : “Le premier objectif d’une startup, c’est de faire de l’hypercroissance en levant des fonds afin de créer ou redéfinir un marché, et de permettre à ses investisseurs de gagner plusieurs fois leur mise lors de l’exit, au bout de quelques années. Y parvenir suppose impérativement de rester focalisé sur le problème à résoudre, sur la mission, et sur l’exécution. Et dans ce cas-là, la relation avec les pouvoirs publics ou les grands groupes n’est pas forcément la chose à laquelle vous devez penser en premier, sauf bien sûr si elle vous permet d’accélérer et de gagner du temps…

Du 8 juin au 19 juillet, Leonard:Paris, le laboratoire ouvert du futur des villes et des infrastructures créé par VINCI, vous invite au festival Building Beyond. Inscription gratuite et obligatoire ici.

Maddyness, partenaire média de Léonard