La French Tech attise les convoitises. GoCater vient s'ajouter à la liste des pépites françaises rachetées par des acteurs étrangers, sur laquelle figurent déjà Zenly, Cleanio, Captain Train ou, plus récemment, Recast.AI. Au tour donc du service de traiteur en entreprise de se faire avaler par l'Américain ezCater pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Mais la levée de 100 millions de dollars bouclée début juin par ce dernier laisse présumer de l'ampleur de l'opération.

Les deux marques continueront à coexister - au moins dans un premier temps, GoCater devenant de fait la branche européenne d'ezCater. « Nous sommes les premiers sur le marché aux États-Unis, et avons maintenant l’ambition d’offrir notre service aux clients et traiteurs dans le reste du monde », déclare ainsi Stefania Mallet, cofondatrice et CEO d’ezCater. Pour GoCater, c'est l'occasion de s'adosser à un grand groupe pour sécuriser son expansion européenne. « Nous associer au numéro 1 sur le marché mondial va nous permettre d’étendre notre activité en Europe et au-delà », anticipe Stephen Leguillon, cofondateur et CEO de GoCater.

La vingtaine de salariés de GoCater sont intégrés aux effectifs d'ezCater, les fonctions support étant mutualisées entre les deux groupes. Le nombre de collaborateurs devrait tripler d'ici l'année prochaine. Stephen Leguillon, qui cumulait les casquettes de CEO de GoCater et de CEO de La Belle Assiette, s'est concentré ces derniers mois sur l'activité de la spinoff et s'occupera du développement européen de l'activité au sein du groupe ezCater-GoCater.

La plateforme permet aux entreprises de réserver en ligne une prestation de traiteur et a été lancée en 2016 sous l'égide de La Belle Assiette. La startup cherchait alors à se diversifier et à toucher le marché des entreprises. Après avoir créé la division La Belle Assiette for business, la jeune pousse avait fait entrer le groupe Elior à son capital pour asseoir son développement B2B. Face au succès de sa branche traiteur, l'entreprise a créé la spinoff GoCater quelques mois plus tard.

La création de GoCater avait fait bouger les lignes, puisque La Belle Assiette avait un temps misé sur le B2B comme principal axe de développement avant de revenir à ses premières amours. Et ce rachat consacre la réussite d'une stratégie risquée : détacher l'activité traiteur de La Belle Assiette, qui est entre-temps devenue rentable sur son coeur de métier, l'activité de chefs à domicile. Présente dans cinq pays et forte d'un vivier de plus de 800 chefs cuisiniers, la pépite connaît un succès discret. Le rachat de GoCater laisse en outre présager d'un changement de direction du côté de La Belle Assiette, Stephen Leguillon s'investissant officiellement au sein du groupe américain.