Pour assurer le développement de sa société, un chef d’entreprise est vite confronté à des questions de financement. Comment bien préparer cette étape ? Comment optimiser ses chances d’obtenir un financement ?
1 – Privilégier une approche diversifiée dans le financement
Lorsqu’un entrepreneur veut financer le développement de sa société, plusieurs types de financement peuvent être mobilisés : augmentation de capital, prêt d’honneur, prêt bancaire, subventions d’exploitation, financement court-terme… Mais attention, selon les besoins, il faudra privilégier un mode de financement plutôt qu’un autre. Vivien Lacône, responsable financement à la CCI Paris Ile-de-France, explique par exemple que “les banques privilégient le financement des investissements matériels, alors qu’elles restent réticentes pour tout ce qui est immatériel”. Il faudra donc se tourner vers une autre source de financement pour les besoins liés à des éléments intangibles.
A la tête d’Eco CO2, une entreprise qui accompagne et sensibilise des consommateurs sur leur impact environnemental, Jacques Allard témoigne : “Alors que nous envisagions de nous financer en faisant entrer un investisseur à notre capital, les experts de la CCI nous ont conseillé, par rapport à notre profil, de privilégier des financements bancaires avec différé de remboursement. Nous n’avions pas pensé à cette solution. Or, elle nous a permis de préserver une totale autonomie quant à la gestion de notre entreprise”. Par ailleurs, l’entreprise étant labellisée ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale), elle a facilement pu retenir l’attention d’acteurs publics et privés du financement ayant des solutions sur mesure ou une sensibilité particulière pour l’économie sociale et solidaire (ESS). Il est donc nécessaire de bien se renseigner sur les aides spécifiques à son propre secteur d’activité. “Lorsque l’entreprise a été créée, il y a 10 ans, nous ne nous posions pas la question de l’appartenance à l’ESS. C’est la CCI qui nous a apporté le recul nécessaire pour en prendre conscience et surtout, nous a informés sur les avantages liés au secteur” précise Jacques Allard.
Diversifier son plan de financement présente donc l’avantage d’optimiser les conditions de financement, mais aussi de réduire les risques et d’activer l’effet levier.
2 – Opter pour un discours stratégique et avoir un besoin en financement précis
Vivien Lacône l’affirme : « Nous constatons que les démarches de recherche de financement échouent souvent en raison d’une inadéquation entre le discours tactique et opérationnel que tiennent les dirigeants et l’attente d’une vision stratégique et financière par les financeurs. » En effet, un Chargé d’affaires entreprise en banque doit s’assurer de la capacité de la société à faire face à ses engagements financiers, et rédiger une note synthétique reprenant les informations clés sur la société, son activité, sa stratégie et ses finances. Son travail consiste donc à s’assurer que le financement sollicité dessert un besoin ou un projet de développement clairement identifié, et que les perspectives présentées respectent des équilibres financiers sains. Un business plan, un executive summary de ce business plan et un prévisionnel financier (sur 3 ans) devront donc venir soutenir le pitch afin de donner toutes les informations nécessaires pour convaincre du bien-fondé de la demande.
Par ailleurs, il est essentiel de bien chiffrer le besoin en financement. Le financeur appréciera ce travail préalable qui l’aidera dans sa prise de décision. Et il faudra évaluer avec tout autant de précision sa capacité de remboursement en fonction des scénarios de développement à modéliser. C’est une étape importante visant à donner une garantie supplémentaire aux investisseurs car, comme le souligne Vivien Lacône, “certains dirigeants surestiment leur capacité de remboursement”. Donc, lorsqu’un entrepreneur fournit ce travail d’évaluation en le reliant aux résultats de sa société, la corrélation entre les deux rassure le banquier.