Les Français manquent-ils de compétences... ou de confiance en eux ? Plusieurs études internationales réalisées par Udemy à propos du déficit de compétences et des besoins nécessaires pour rester compétitif sur le marché du travail montrent que les Français sont particulièrement pessimistes. Ce déficit de compétences consiste en l'incapacité totale ou partielle à répondre à l'offre du marché de l'emploi, à accomplir au mieux son travail et à évoluer professionnellement. Cette incapacité est notamment renforcée par la perspective du remplacement de la main d'oeuvre par l'intelligence artificielle et l'automatisation -  45% des personnes interrogées par Udemy s'accordent à le dire.

Par conséquent, les compétences actuelles des travailleurs en chair et en os ne serviront plus aux entreprises, qui nécessiteront d'autres types de compétences. Pas moins de 9 travailleurs français sur 10 pensent actuellement qu'il existe un déficit de compétences dans l'Hexagone. Soit une augmentation de 12 points par rapport à 2017, (de 81% à 93% en 2018) ; et 49% des sondés pensent que ce déficit les affecte personnellement. Trois travailleurs français sur quatre (75%) affirment dans cette enquête qu'ils ont dû acquérir des compétences supplémentaires pour exercer efficacement leur métier actuel, en ayant notamment recours à la formation continue.

Les Français, particulièrement pessimistes

Parmi les six pays où l'étude a été menée (États-Unis, France, Portugal, Mexique, Espagne, Brésil), la France semble être l'un des plus touchés par le déficit de compétences. Les Français se placent en deuxième position, juste derrière les Brésiliens, dont 95% se sentent concernés. Aucun autre pays ne dépasse les 90%. Un chiffre qui témoigne du pessimisme français. Plus de six interrogés sur dix pensent ainsi qu'ils ont moins d'opportunités d'évolution professionnelle que les générations précédentes.

Alors, que faire ? Se réorienter ? Pas vraiment. 78% des personnes interrogées estiment ainsi que si certains de trouvent pas d'emploi, c'est parce qu'ils refusent de se réorienter. Déménager pour trouver du travail ailleurs ? Non plus : seuls 55% des Français seraient prêts à s'expatrier pour une opportunité professionnelles intéressante, l'un des chiffres les plus faibles du panel. De quoi se décourager... 43% des répondants français pensent d'ailleurs que, même s'ils travaillent dur, ils ne réussiront pas aussi bien que les générations précédentes. Les habitants de l'Hexagone ne sont cependant pas les plus pessimistes, 93% des Brésiliens et 88% des Mexicains estimant que les compétences exigées dans leur travail devraient évoluer dans les cinq prochaines années, contre 78% des Français.

Pour Llibert Algerich, vice-président marketing d'Udemy, aucun plan ou voie de formation prédéfinis ne garantissent notre avenir professionnel. "L’important, en ce qui concerne les emplois du futur, est d’opter pour une formation qui n’apporte pas uniquement une nouvelle ligne sur le CV, mais de réelles compétences, dont le contenu est aussi à jour que possible et avec une approche pratique. Pour rester compétitif à l’avenir, la clé sera l’apprentissage par la pratique, ce qui implique souplesse et rapidité lorsqu’il s’agit de former et d’acquérir de nouvelles compétences." Un pavé dans la mare du culte français des diplômes...