«La France est la championne des créations d’entreprises mais elle a du mal à faire décoller ses sociétés. » Ce constat de Noé Gersanois, codirecteur du fonds philanthropique de dotation RaiseSherpas, beaucoup d’entrepreneurs s’y confrontent au quotidien. Ce qui a poussé la société d’investissement Raise à mettre sur pied, il y a quatre ans, RaiseSherpas, qui accorde chaque année à une dizaine de startups des prêts d’honneur de 100 000 euros sans exigence de garantie.
La structure vient d’accorder son 41e prêt et a dépassé les quatre millions d’euros prêtés, preuve qu’elle répond à un vrai besoin de l’écosystème. « Beaucoup de structures d’accompagnement se focalisent sur l’étape de création mais peu continuent de suivre les entreprises parce que cela nécessite de faire du sur-mesure », regrette Noé Gersanois. RaiseSherpas assume de financer les premières embauches des entreprises sélectionnées, afin de les encourager à grandir rapidement.
Car c’est là l’un des atouts majeurs de ce dispositif : « Nous voulons faciliter la vie des entrepreneurs pour qu’ils puissent aller vite : nous leur donnons une réponse en un mois, sur la base de leur business plan et d’une présentation de leur société », souligne Anne-Sophie Gervais, codirectrice de RaiseSherpas. À la manière de microcrédits accordés à des particuliers pour des besoins de consommation ponctuels, les prêts d’honneur peuvent combler le besoin ponctuel de financement d’une entreprise, qui n’a pas la possibilité ou l’envie de recourir à la dette bancaire ou à une levée de fonds.
Compléter ou remplacer la levée de fonds
D’autant que si les montants levés par les startups auprès des VCs traditionnels sont de plus en plus élevés, les tours de table n’ont pas forcément la cote chez tous les entrepreneurs. « Certains n’ont pas envie de diluer leur capital et aspirent à une croissance plus organique », constate Anne-Sophie Gervais. Le dispositif porté par RaiseSherpas leur permet de trouver une alternative à la levée de fonds, notamment pour les tickets les plus élevés. « Parfois, après un premier tour de table conséquent, les entrepreneurs cherchent des solutions pour en éviter un second et privilégier un dispositif non dilutif. »