17 juillet 2019
17 juillet 2019
Temps de lecture : 4 minutes
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Paris à la 8ème place des villes qui aident les femmes dans leur aventure entrepreneuriale

Pour la neuvième année consécutive, Dell et IHS Markit classent 50 villes en fonction des actions menées pour favoriser l'entrepreneuriat féminin. En deux ans elles ont toutes amélioré leurs scores, toutefois le manque de financement et de politiques gouvernementales - entre autres - freinent leur progression.
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Cela fait maintenant neuf ans que Dell, en partenariat avec IHS Markit, étudie ce que font les villes pour aider les entrepreneures. Cette année encore le Women Entrepreneur Cities Index 2019 (WE Cities) classe 50 villes du monde entier en se basant sur l’impact des politiques menées, les caractéristiques locales et les lois propices au développement de l’entrepreneuriat féminin et de l’ensemble de l’économie. Sont passés au crible 71 indicateurs, dont 45 spécifiquement liés au genre, tous listés en ligne, parmi lesquels notamment l'existence d'un congés paternité rémunéré, le ratio de fonds d'investissement comptant au moins 25% de femmes dirigeantes, ou encore le ratio de femmes fondatrices de startup.

Il ressort de cette édition que les 50 villes étudiées ont toutes amélioré leurs performances depuis 2017, trente d’entre elles ont amélioré plus de la moitié de leurs indicateurs, notamment en Amérique latine et en Europe, qui affichent le plus haut pourcentage de villes en progression. Les villes ayant le plus progressé sont réparties dans la quasi-totalité des régions, ce qui illustre la généralisation des améliorations dans le monde. " Les villes ont collectivement opéré des améliorations majeures dans les catégories Capitaux et Culture. Montrant l’importance de mesurer non seulement l’environnement opérationnel, mais aussi l’environnement propice au développement pour l’entrepreneuriat féminin ", explique Karen Campbell, Consulting Associate Director chez IHS Markit. Toutefois, le manque de financement, le coût élevé de la vie, la faible représentation des femmes à des postes de direction et le manque de politiques gouvernementales propices à l’entrepreneuriat féminin figurent toujours parmi les obstacles majeurs au niveau mondial.

San Francisco détrone New York, Paris gagne 4 places

Cette année c’est la Baie de San Francisco qui a décroché la première place au classement général en détrônant New York. Une avancée due principalement au fait que la région s’inscrit parmi celles qui offrent aux femmes le meilleur accès aux capitaux. Elle s’est également hissée de la 6ème à la 2ème place dans la catégorie Culture, démontrant ainsi que le nombre de modèles de référence et le dialogue public autour de l’élimination de la " culture bro " ont un véritable impact. Cependant, sur un total de 100 points possibles, le numéro un, la région de la Baie de San Francisco donc, n’en a obtenu que 63,7. Prouvant qu’il reste encore beaucoup à faire pour l’égalité des chances et que les changements législatifs sont nécessaires pour corriger le tir.

C’est Mexico qui, cette fois-ci, a enregistré la meilleure progression, passant de la 45ème place en 2017 à la 29ème. On y constate notamment un plus grand nombre de femmes dans l’éducation, les grandes écoles de commerce, le corps législatif et les services achats des entreprises. L’accès aux capitaux pour les femmes entrepreneurs ont également été renforcés par le biais de campagnes de financement communautaire. 

La France a également bien progressé : en 2017, Paris se plaçait à la 12ème place du classement, mais en l’espace de deux ans, la capitale française a gagné quatre places, pour se hisser maintenant à la 8ème place. C'est sur les indicateurs "marché" qu'elle est la meilleure et se hisse à la 5ème place mais que ce soit côté talent (12ème place mondiale), investissement (10ème place), culture (13ème place) ou technologie (23ème place), la capitale française a encore des efforts à faire. Mais pas autant qu'Istanbul, Jakarta et Delhi qui arrivent bonnes dernières du classement. Des zones qui, de manière générale, ne sont pas connues pour favoriser l’égalité entre les sexes...

Dell a tiré de son étude un ensemble de recommandations politiques dans trois domaines clés et invite les villes à agir sur l’accès et le développement des capitaux financiers et humains, le rôle des secteurs privé et public dans l’amélioration de l’accès aux réseaux et aux marchés et surtout à mettre en place des mesures concrètes pour aider les entrepreneures à prospérer sur le marché fluctuant des nouvelles technologies.