Selon vous, la France a plusieurs atouts à faire valoir?

Nous sommes très bien placés dans le domaine de l'intelligence artificielle, mais aussi dans l'accès aux données des patients. Le "Health data hub" (plateforme d'exploitation des données de santé mise en place par le gouvernement, NDLR) va être d'une envergure sans équivalent dans le monde, il y a un effort de la part du gouvernement pour permettre les innovations santé dans tous les domaines. Il y a une médecine de très haut niveau, avec des centres de compétences qui sont à la pointe en termes d'avancées, que ce soit dans les gestes médicaux ou la prise en charge des malades.

Donc effectivement la France a un rôle à jouer, et il faut absolument qu'elle soit soutenue dans cette démarche. Une fois que vous avez démontré qu'il y avait moins d'erreurs médicales, cela doit inciter les autorités à voir cette approche comme complémentaire à la formation médicale actuelle.

Mais ces nouveaux outils de formation coûtent cher, comment les financer pour les universités et les hôpitaux ?

Aujourd'hui, cela reste inaccessible pour certaines structures. Mais l'accès à la réalité virtuelle commence à pouvoir supporter des coûts raisonnables. Sur le plan des coûts de développement, on peut espérer que dans les cinq à dix ans ce sera beaucoup plus démocratisé qu'aujourd'hui. Mais effectivement il y a un besoin de financement. On sait aujourd'hui que les journées d'hospitalisation coûtent cher, donc si les autorités de santé ont une vision globale, je pense qu'à court terme les économies d'échelle justifieront ces investissements.

Comment se positionne-t-on par rapport à d'autres pays ?

Les finances commencent à arriver mais cela va prendre du temps. Il ne faut pas se leurrer, les Etats-Unis ont entre 10 et 15 ans d'avance que ce soit pour la structuration du financement ou les capitaux investis. Et la Chine va forcément être en avance là-dessus parce que leur système de santé est en train de se construire, quand pour nous cela nécessite d'adapter le nôtre.

C'est pour cela qu'il faut que l'on capitalise sur les compétences médicales que l'on a en France, pour que les sociétés françaises de formation médicale puissent se déployer le plus vite possible afin de maintenir notre compétitivité par rapport à des pays comme la Chine.