C’est une sacrée avancée pour les salarié·e·s de Shine… qui pourrait bien donner des idées à d’autres startups ! Ce mardi, la jeune pousse annonce mettre en place un congé « second parent » de cinq semaines « pour les membres de l’équipe dont la conjointe donne naissance à leur enfant« . Deux semaines sont à poser obligatoirement à la suite de la naissance de l’enfant et les trois autres semaines peuvent être réparties entre un mois avant la naissance et quatre mois après.
Un congé paternité qui ne dit pas son nom ? Pas vraiment : la startup prend une longueur d’avance sur la législation qui n’accorde que 11 jours consécutifs (weekend inclus !) de congé aux nouveaux pères – et à eux seulement – alors que le congé imaginé par Shine est aussi ouvert aux couples lesbiens. Du côté des mères, la jeune pousse a pris l’initiative de supprimer la clause d’ancienneté qui prive certaines nouvelles embauchées de percevoir leur salaire. En effet, la plupart des conventions collectives impose d’avoir au moins un an d’ancienneté pour percevoir la rémunération décidée par l’entreprise au-delà des indemnités journalières versées par la sécurité sociale.
Un impératif de l’égalité femmes-hommes
Pourquoi donc mettre en place ce congé paternité amélioré ? Shine donne quelques éléments de réponse. D’abord pour optimiser la performance des salarié·e·s qui en bénéficient : resourcés par ces moments en famille, ils et elles reviennent « plus épanoui·e·s » dans l’entreprise et donc plus efficient·e·s. Mais ce serait cynique de postuler que c’est là la seule motivation de la startup, qui rappelle bien que cette mesure est un impératif afin de « réduire la discrimination des femmes à l’embauche« .
En effet, l’embauche d’une femme, a fortiori jeune donc en âge de procréer, est perçu par certains employeurs comme un risque. Former celle-ci et la voir s’absenter durant plusieurs mois en raison d’une grossesse est une perspective qui freine les recruteurs. Or le second parent n’a que trop peu la possibilité de prendre le relai après la naissance, imposant à la mère tout le coût social, professionnel et même financier de la naissance. Les trois dimensions sont étroitement liées : une étude de l’Insee parue en octobre souligne que l’arrivée d’un enfant aboutit, cinq ans après, à une réduction de 20% en moyenne du salaire de la mère.