Republication du 12 février 2019
Mon projet entrepreneurial partait de mon propre vécu : accompagner les femmes qui aspirent à vivre une vie professionnelle épanouissante en les aidant à trouver, définir et construire leur projet de reconversion. C’est comme ça que j’ai créé Wit Potentielles.
En trois mois et sans m’en rendre compte, la liberté qui m’a fait choisir cette voie s’est transformée en prison. Une prison psychologique puis physique dans laquelle j’étais à la fois coupable et victime. Coupable à cause de mon état d’esprit d’habitude défaitiste et manquant de confiance en soi, et victime à cause de mon état d’esprit confiant, déterminé et bienveillant que j’ai développé au cours de ma reconversion.
Et puis il y eu ce jeudi du début du mois de novembre 2018. Mon réveil a sonné à 8h comme tous les matins, mais ce jour-là, je ne me suis pas levée. Je ne pouvais littéralement pas sortir du lit parce que j’étais épuisée. Épuisée physiquement et psychologiquement.
Je suis restée dans mon lit, dans le noir, pendant trois jours à lister toutes les raisons pour lesquelles je n’avais pas les épaules d’une entrepreneure. Puis, le dimanche matin, j’ai fait mon auto-analyse pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Il fallait que je me rendre à l’évidence, ce n’était certainement pas comme cela que j’arriverai à faire de mon projet professionnel une réalité concrète. Alors, après trois jours de végétation, j’ai repris les devants. Je vous explique en trois points comment mon état d’esprit défaitiste a pris le dessus sur mon état d’esprit confiant et comment j’ai inversé la balance pour ne pas abandonner mon projet entrepreneurial.
Me comparer à la concurrence a fait prendre l’avantage à mon état d’esprit défaitiste
En prenant la décision de devenir entrepreneure dans le secteur de la reconversion professionnelle, je savais que le marché était très concurrentiel. Pour me démarquer, j’ai commencé par auditer la concurrence : prestations de services, ton utilisé, formations, cible, ligne éditoriale…
Une tâche dont j’ai sous-estimé le risque. Mon audit ponctuel est devenu régulier. Je passais peut-être deux heures par jour à lire les articles de mes concurrents, à suivre les échanges sur les réseaux sociaux. Un nouveau programme, une nouvelle formation pour eux, alors que moi j’en étais bien loin !
En me comparant à mes concurrents, je me disais que j’étais incompétente, lente. Et que jamais je n’arriverai à me démarquer. Toutes les idées que j’avais étaient déjà trouvées. Quand je commençais à rédiger un article, un qui traite du même sujet sortait chez mon concurrent. Alors, je stoppais l’écriture, pensant que je n’étais pas suffisamment rapide.
Or, je me trompais d’adversaire. Ce n’était pas mon concurrent mon adversaire. C’était moi-même. À chaque fois que j’ouvrais la dernière newsletter de mon concurrent ou que je m’insultais d’incapable après la lecture d’un article, je nourrissais mon état d’esprit défaitiste.
J’avais donc si peu d’estime envers moi et si peu de confiance en moi pour considérer que je pouvais apporter une valeur ajoutée, un regard différent et intéressant de la reconversion qui parlerait à certains visiteurs. En adoptant cet état d’esprit, je m’éloignais un peu plus de l’esprit confiant et déterminé que doit avoir un entrepreneur pour réussir.
Ne plus répondre à mes besoins de sommeil et de faim a été le coup de grâce
Je n’ai pas vu les choses s’empirer. J’étais obsédée par l’idée de rattraper mes concurrents alors que je me trompais de combat. Je voulais arriver à leur niveau en seulement deux mois. Une obsession complètement stupide et irréalisable. Eux s’étaient lancés un an voire trois ans auparavant pour certains.
Alors, j’ai travaillé n’importe comment. J’écrivais des articles à la chaîne, pensant que ça allait faire décoller mon activité par miracle. J’ingurgitais un maximum de lectures, j’écoutais le plus de podcasts possible pour enrichir mes connaissances et trouver l’inspiration et puis je suivais des formations en ligne.
Je n’avais pas de plan préétabli, aucune stratégie définie. C’était un véritable bordel. Un bordel qui ne faisait qu’alimenter mon état d’esprit défaitiste. Pourquoi voulais-je arriver au niveau de mes concurrents ? Pour satisfaire un besoin de reconnaissance.