Si le BTP et l’industrie n’échappent plus à la digitalisation, la remontée d’information du terrain aux directions manque encore d’efficience. À l’heure du tout technologique, quelles plus-values attendre de solutions comme l’IoT dans la gestion à distance ? 

Les secteurs de l’industrie et du BTP ne font pas exception à la règle de la rentabilité, bien au contraire. Mais à la différence de l’immobilier ou de la finance, l’actif ne se calcule pas en euros mais plutôt en temps d’exploitation, en disponibilité et en optimisation du matériel. Pour gérer ces activités à distance, de nombreuses entreprises utilisent encore des outils statiques comme des tableurs Excel. Résultat, beaucoup d’entre elles ne possèdent pas une connaissance précise de l’état de leurs parcs, à savoir le nombre de machines disponibles et fonctionnelles sur chacun de leur chantier.  

Peu digitalisée il y a encore quelques années, l’industrie a entamé sa mue. Désormais les concepteurs équipent la plupart de leurs produits en technologies diverses parmi lesquelles des capteurs. Malgré cela, une autre problématique vient ralentir l'innovation amorcée dans le secteur : “Chaque fabricant possédant son propre système avec ses étalons de mesure et sa plateforme”, les données ne peuvent pas s’agréger intelligemment pour fournir une vision globale des actifs, regrette Quentin Bonnemaison, Ingénieur Innovation chez Vinci. Pour lui, la standardisation des informations est la clé de voûte pour bénéficier d’une vision globale de son parc et en optimiser la gestion. 

Un besoin sur lequel plusieurs startups travaillent déjà, à l'image d'Hiboo, lancée en 2017 , qui développe des algorithmes “capables de trier, de normaliser et de corriger les erreurs”. Les responsables peuvent alors connaître le nombre de machines présentes sur un chantier, leur durée d’utilisation, leur temps d’attente et leur ralenti (temps où la machine est allumée sans être utilisée). 

La data, outil de gestion et d’optimisation 

Ces facteurs, loin d’être anodins, conditionnent la réussite d’un chantier. En effet, "les marges sont très faibles sur ces projets, de l'ordre de 3%. Un retard ou un dysfonctionnement de matériel peuvent vite faire s'envoler les prix” explique Quentin Bonnemaison. Les équipes de Vinci, qui travaillent essentiellement sur des chantiers linéaires mobilisant beaucoup d’engins, testent actuellement la solution d’Hiboo.

Quentin Bonnemaison y voit l’opportunité “d’améliorer la gestion du matériel, la maintenance prédictive et de réduire la quantité de carburant nécessaire”. L’idée serait, à terme, “d’utiliser ces informations pour remplacer les véhicules les plus énergivores par des modèles moins polluants et de former les salariés à l’éco-conduite” poursuit Quentin Bonnemaison. Le bon entretien de ces parcs permet également d’en réduire la vétusté et l’obsolescence. 

L’information vient au contact des agents 

Un autre biais d’amélioration de la rentabilité passe également par la maintenance des machines. Dans le secteur industriel, l’entretien de celles-ci est primordial pour assurer la sécurité des collaborateurs et la productivité de l’entreprise. 

Pour mener à bien leurs missions, les agents doivent étudier les notices de chaque machine, trouver les bons outils, regarder des tutos et passer commande des pièces détachées. Un exercice qui s’avère à la fois fastidieux et énergivore. 

Ici aussi, des solutions voient le jour pour accompagner les acteurs du secteur dans la gestion de leur maintenance. Parmi elles : Ubleam, une startup française qui a mis au point un type de QRCode amélioré, le bleam. Il suffit de le scanner avec son smartphone pour faire apparaître des informations sur le produit en réalité virtuelle : références de la machine, notice, vidéos explicatives ou encore liste des pièces détachées. Les agents peuvent également ajouter des informations comme les dates et les horaires de maintenance ainsi que les problèmes et pannes rencontrés et corrigés. 

Definox, un fabricant de vannes permettant de réguler les flux, utilise même le système pour déclencher la garantie constructeur et interagir avec ses clients en leur envoyant des rappels de révision pour chaque machine. ​François Dalémat, directeur du programme Mobilité Industrielle chez Total​, décrit pour sa part cet outil comme “un véritable carnet de bord des équipements, qui donne aux opérateurs un état fiable du système” par un relevé terrain rendu plus rapide et précis. “Nous estimons un gain opérationnel important notamment dans les domaines de la sécurité, de la disponibilité de nos sites industriels et de la réduction des temps sans valeur ajoutée”, précise-t-il.
De son côté, Samuel Boury, CEO d’Ubleam, estime la “réduction du temps de maintenance à 25% globalement et 2 heures par jour pour les agents”.  

En facilitant l’accès à l’information et à la connaissance, l’IoT apparaît comme un véritable outil de management et de gestion dans les secteurs du BTP et de l’industrie. La technologie permet d’améliorer les prises de décision et donc, indirectement, d’accroître la rentabilité. Réussir à réduire ses coûts et son empreinte environnementale seront, sans aucun doute, des facteurs primordiaux pour rester concurrentiel sur ces marchés. 

Retrouvez Ubleam et Hiboo sur l’espace SAP.iO Foundry le 30 et 31 janvier au 104, à l’occasion de la Maddy Keynote !

Maddyness, partenaire média de SAP