Pour réaliser son étude, Bouge ta Boîte a interrogé un peu plus de 500 femmes dans 11 villes françaises. Parmi elles, 67% reconnaissent gagner moins d’un SMIC (soit 1500 euros par mois) et seuls 11% dépassent les 3000 euros de revenu mensuel. Le bât blesse également au niveau du chiffre d’affaires puisqu’il ne dépasse pas les 50 000 euros par an pour 7 femmes sur 10. 

Des résultats à nuancer étant donné que la rentabilité d'une entreprise prend souvent plusieurs années à survenir (si elle arrive un jour), d'autant plus dans le cas de startups misant sur une hyper croissance pour s'imposer sur un marché. Dans une étude menée en 2019, Le Galion rappelle également qu'avant la première levée de fonds "l'immense majorité des fondateurs ne se versent aucun salaire".

Un manque de préparation qui augmente le risque ?

L’image d’une femme organisée et ultra préparée colle souvent aux dirigeantes d’entreprise. Mythe ou réalité, les choses semblent avoir changé. D’après l’étude menée par Bouge ta boîte, 62% des entrepreneures se lancent sans avoir suivi de formation précise dans l’entrepreneuriat, ce qui témoigne à la fois d’une capacité à prendre des risques mais aussi d’un manque de préparation. Un élément que l’on retrouve également au niveau de leur business model puisque seules 31% d’entre elles en ont réalisé un avant de se lancer.

Ce phénomène peut en partie s’expliquer par le peu de modèles inspirants (44%) et la méconnaissance des réseaux d’entrepreneures féminins (45%) qui soulignent un certain besoin d’évangélisation. Il faut avouer que l'arrivée d'une femme à la tête d'une entreprise du CAC40 s'est faite attendre jusqu'en 2016 où Isabelle Kocher a été nommée patronne d'Engie. Malgré la loi Copé-Zimmermann de 2011 visant à féminiser les comex, les femmes peinent encore à casser le fameux plafond de verre des postes de direction.

Le nombre de réseaux féminins s'est aussi largement étoffé ces dernières années avec StartHer, EllesBougent, Business Féminin, Business Women, souvent à des échelles locales ou régionales. C'est donc avant tout un manque de mise en lumière qui est à souligner plus qu'un manque d'existence.

La quête de liberté, première motivation 

SI les femmes entreprennent, c’est avant tout pour gagner en liberté (59%) ou réaliser un projet qui a du sens pour elles (51%). L’équilibre vie perso / pro est également un élément pris en considération (47%), ce qui laisse sous-entendre que le salariat manque parfois de flexibilité par rapport à leurs besoins.