C’était le grand jour : la Commission européenne dévoilait ce mercredi les lignes directrices de sa politique pour le développement de l’intelligence artificielle. Très attendu, ce plan d’action a réaffirmé quelques grands principes, à la fois économiques comme la nécessité pour le continent de se positionner comme un acteur majeur en la matière, et éthiques, à commencer par l’attachement de l’institution au respect de la vie privée des utilisateurs.
« Dans un contexte de vive concurrence mondiale, il convient d’adopter une approche européenne solide« , commence ainsi le document d’une trentaine de pages. Un impératif que l’institution martèle tout au long de ce plan. « Il faut adopter une approche européenne commune en matière d’IA pour parvenir à une échelle suffisante et éviter la fragmentation du marché unique. La mise en place d’initiatives à l’échelle nationale pourrait nuire à la sécurité juridique, affaiblir la confiance des citoyens et empêcher l’apparition d’une industrie européenne dynamique« , prévient la Commission.
Une IA pour tous… mais très encadrée
Autre source d’inquiétude de l’institution : l’intelligence artificielle ne doit pas être une technologie de riches pour eux-mêmes. Elle pose donc en préambule le principe que « les nouvelles technologies soient au service de tous les Européens — c’est-à-dire qu’elles améliorent leur quotidien tout en respectant leurs droits« . Voilà qui est dit. Pour cela, la Commission adopte la stratégie du « en même temps », chère à Emmanuel Macron. « La Commission prône une approche axée sur la régulation et l’investissement, qui poursuit le double objectif de promouvoir le recours à l’IA et de tenir compte des risques associés à certaines utilisations de cette nouvelle technologie. »
Enfin, la Commission pose des jalons quant au respect de la confidentialité des données et de la vie privée. Elle entend ainsi « garantir le respect des règles de l’UE, notamment celles qui protègent les droits fondamentaux et les droits des consommateurs, en particulier pour les systèmes d’IA à haut risque exploités dans l’UE. La création d’un écosystème de confiance est un objectif stratégique en soi« . Avis à ceux qui pensaient profiter des directives européennes pour s’asseoir sur le respect de certains principes éthiques : passez votre chemin !