28 février 2020
28 février 2020
Temps de lecture : 7 minutes
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Manque de dynamisme dans les levées françaises, 80 millions d'euros seulement

Chaque semaine, Maddyness dresse le bilan des levées de fonds de la semaine qui vient de s’écouler. Cette semaine, 16 opérations ont permis aux startups françaises de lever tout juste 79,9 millions d’euros.
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Montant
79,9
Nombre d’opérations
16
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Le secteur des levées de fonds nous avait habitué à mieux. Depuis le début du mois, les investissements peinent à vraiment décoller. Après une troisième semaine de février à 23 petits millions d’euros, les fonds et les investisseurs se remettent doucement à investir mais peinent encore à passer la seconde. Cette dernière semaine, seules 16 opérations ont été réalisées pour à peine 80 millions d’euros.

De manière générale, les scores s’améliorent dans tous les domaines. On comptabilise ainsi 5 levées à plus de 5 millions d’euros et 3 à plus de 10 millions. La moyenne atteint les 5,6 millions d’euros pour une médiane à 2,3 millions d’euros. Le classement est clairement porté par les trois plus grosses levées de la semaine. 

CityScoot, société de scooter en libre-service réalise la plus belle levée de la semaine avec 23,6 millions d’euros levés d’Allianz France, du fonds Demeter, du Groupe RATP et de la Banque des Territoires. Un montant honnête mais néanmoins deux fois plus faible que la précédente levée réalisée par la startup en 2018 (40 millions d’euros). Une enveloppe de 6 millions s’ajoutera à cette somme pour financer l’acquisition de nouveaux véhicules. Avec ce nouveau tour de table, la startup espère s'implanter dans d’autres villes et porter à 8000 sa flotte de scooters. La défaillance de son concurrent Coup, fin novembre dernier, semble lui laisser de la place pour prospérer. 

Après son rapprochement du suédois Otovo l’an dernier, In Sun We Trust réalise une belle levée de fonds de 17 millions d’euros. L’entreprise met en contact les Français désireux d’installer des panneaux solaires sur leurs toits avec des artisans de qualité. Cette opération a été menée auprès de l’investisseur suédois, Axel Johnson Inc, spécialisé dans le commerce de détail et les services aux consommateurs. 

La fintech FlexiFleet arrive sur la troisième place du podium avec une levée de 10 millions d’euros réalisée auprès de Trocadero Capital Partners. L’entreprise s’est spécialisée dans la vente de voitures aux chauffeurs VTC. Elle propose des échéances de paiement basées sur les revenus des conducteurs, ce qui permet de minimiser les coûts en début d’activité. La startup installée dans les Hauts-de-France propose essentiellement des véhicules allemands. 

Cette semaine, aucun secteur ne semble vraiment dominer sur les autres. Les trois plus grosses levées de la semaine touchent les secteurs de la mobilité, l’énergie et la fintech. Estimeo, FlexiFeet et Sinao, les trois startups fintech du classement, ne cumulent que 11,2 millions d’euros à elles trois. Aucune surprise non plus au niveau géographique. Sur les 16 startups du classement, 8 possèdent un siège social à Paris ou Ile-de-France et deux en Auvergne Rhône-Alpes. Mais nous pouvons noter l’apparition d’une startup d’Outre-Mer, Créole Energie Solaire, pour la première fois de l’année. Grâce à cette levée dont le montant n’a pas été communiqué, Amarenco, l'investisseur met un pied dans les Caraïbes. 

350 millions d'euros levés en février

Après un premier mois à presque 600 millions d’euros d’investissement, février accuse une nette baisse avec seulement 350 millions d’euros récoltés du côté des startups françaises. La seule “grosse” levée à noter est celle de la deeptech Kinéis qui atteint les 100 millions d’euros.

Au niveau géographique, la région Auvergne Rhône-Alpes a perdu son dynamisme en passant de 107 millions d’euros cumulés en janvier à 40 millions pour le même nombre d’opérations réalisées (12). La région Occitanie tire son épingle du jeu en multipliant par quatre ses investissements : 25 à 100 millions d’euros. Les trois secteurs qui affichent les plus gros volumes de financement sont la Deeptech, la MedTech dont les 4 opérations avoisinent les 50 millions d’euros et le transport et la logistique avec 34 millions d’euros. 

À la même époque l’an dernier, l’écosystème comptabilisait à peu près le même nombre d’opérations (60 vs 56) pour un montant tout de même un peu plus élevé (462 vs 350). En février, les investisseurs manquent d'entrain (ou sont en vacances).

Autres actualités financières

Legal Storm ouvre son capital aux professionnels du droit. Initié par le réseau Eurojuris et l'Union Nationale des Huissiers de Justice (UNHJ), la legaltech ambitionne de faciliter les activités des acteurs du droit grâce au numérique. Elle se lance donc dans une levée de fonds auprès des professionnels du droit dans l'espoir d’atteindre un montant total de 500 000 euros avant la date clôture fixée au 15 avril 2020.  Eurojuris et l'Union Nationale des Huissiers de Justice annoncent déjà participer à hauteur de 250 000 euros. 

La fintech française ProcessOut spécialisée dans l’optimisation du traitement des paiements internationaux, vient d’être rachetée par CheckOut qui propose des solutions de paiement. Le montant de l’opération n’a pas été communiqué. La licorne britannique, qui a reçu une licence d’établissement de monnaie électronique en France l’an dernier, accueillera les 14 salariés de ProcessOut dans ses bureaux parisiens. Ce rachat s’inscrit dans la lignée des rapprochements opérés dans le secteur de la fintech ces derniers mois, comme celui de Worldline et Ingenico annoncé le 3 février. 

Karos, entreprise de covoiturage courte distance, vient de conclure un partenariat avec une entreprise de VTC algérienne pour s’exporter en Algérie. L’application lancée en 2014 vise une internationalisation à travers tout le Maghreb. 

L’incubateur et l’accélérateur marseillais Zebox vient de signer un partenariat avec l’entreprise Gaztransport & Technigaz, spécialisée dans le transport et le stockage de gaz. Grâce à cette alliance, Zebox souhaite développer des projets innovants dans les secteurs de la Greentech et du transport maritime, un axe stratégique sur lequel l’incubateur s’est lancé en novembre dernier. 

Blockpulse et Lemonway développent un partenariat pour faciliter la gestion des opérations financières des entreprises. Blockpulse propose une plateforme permettant aux entreprises de dématérialiser les opérations liées à leur capital sur la blockchain. Les actions sont transformées en tokens, ce qui permet une gestion plus liquide des titres.

Keetiz, une application de cashback qui remercie la fidélité des consommateurs par des bons d’achat, vient de signer un partenariat avec Plebicom eBuyClub, une plateforme qui source les bons plans. Cette association, signée pour une durée de trois ans, devrait permettre à Keetiz d’agrandir son réseau d’enseignes et à Plebicom de renforcer sa connaissance du commerce local. 

Kombo, plateforme de réservations interurbaine de bus en Europe vient de réaliser un bridge de 400 000 euros. Après avoir intégré la vente de billets SNCF dans son offre en 2019, la startup a réussi à séduire les fondateurs de Captain Train (revendu à Trainline) qui a participé avec d’autres investisseurs à ce dernier tour de table. Avec cette somme, Kombo veut développer un système permettant d’industrialiser l’intégration des différentes compagnies de ventes de billets de train au niveau européen. Ce qui constituerait une première en France. 

Naïa Paris qui commercialisait des box de lingerie féminine écologique et engagée ferme ses portes après 7 ans d’existence. Malgré un chiffre d’affaires annoncé de 2,5 millions d’euros, l’entreprise n’a pas réussi à atteindre ses objectifs l’an passé. Sa fondatrice, Charline Goutal-Redrado espère encore trouver un repreneur “ayant la force de frappe nécessaire pour relancer l’activité”  , expliquait-elle au JDD. Il faut avouer que le secteur des vêtements éco-responsables, lingerie comprise, connaît une forte concurrence depuis les cinq dernières années. 

L’ICO, la banque publique d’investissement espagnole rejoint Bpifrance et la banque européenne d’investissement (BEI) dans le financement des PME. Elle vient de réaliser un prêt de 15 millions d’euros via October, une société française de prêts aux entreprises européennes. Ce nouvel engagement, de la part d’une banque d’État, constitue un véritable gage de confiance pour l’entreprise parisienne lancée en 2014. 

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