Depuis son lancement en 2017, Shine est devenue l’une des néobanques qui comptent pour les indépendants et les petites entreprises. Soucieuse de connaître l’impact du Covid-19 et du confinement sur sa typologie de clients, la startup a mené un sondage auprès de ces derniers. Et le constat est assez attendu : malgré les appels du gouvernement à la solidarité, les indépendants et les petites entreprises tirent la sonnette d’alarme.
Frappés par une baisse de leur chiffre d’affaires, rapporté à zéro pour certains, indépendants et TPE doivent faire face à une autre épidémie, les mauvais payeurs. Depuis le début de la crise, leur nombre semble s’être multiplié. Ainsi, d’après l’étude réalisée par Shine, 48% des indépendants souffriraient de retards de paiement de plus de 30 jours, un chiffre qui dépasse même les 50% pour les TPE de plus de vingt salariés. Et les sommes engagées ne sont pas anodines. Dans plus de la moitié des cas, les factures, engagées auprès d’un ou plusieurs clients, dépassent les 2000 euros. Dans 17% des cas, la note s’élève même à plus de 10 000 euros, de quoi grever la trésorerie d’un indépendant comme d’une TPE.
Cette situation met réellement en péril ces petites structures dont la trésorerie et les liquidités sont loin d’être infinies. Sans ou avec très peu de revenu du fait de la crise, elles doivent, elles aussi, payer leurs propres fournisseurs. Ainsi, malgré les appels à la “solidarité” du gouvernement, 45% des indépendants et des TPE interrogés craignent de baisser définitivement le rideau si un règlement de leurs créances ne s’opère pas rapidement.
Des dirigeantes et dirigeants qui se sentent seuls face à la situation
Face à cette situation, les dirigeantes et dirigeants d’entreprise se sentent bien démunis. Leur première arme, la relance, ne semble pas vraiment porter ses fruits. Dans plus de 7 cas sur 10, aucun paiement n’intervient. Un constat qui rejoint celui d’Alexandre Bardin, de Rubypayeur, dont les dossiers résolus en phase amiable ont chuté de 80 à 30% depuis le début mars.