Ruinées, sidérées, démoralisées, les startups françaises ? Pas vraiment, malgré la crise qui les frappe de plein fouet. C'est ce que démontre une étude d'Estimeo, réalisée auprès de 200 jeunes pousses et publiée la semaine dernière. Ainsi, pour 87% des entrepreneur·e·s répondants, le moral est loin d'être dans les chaussettes : 69% se veulent "optimistes", estimant que la crise va ouvrir des opportunités à saisir et 18% restent zen. Seulement 13% montrent des signes de panique - 4% se disent "inquiets", 4% également "dépassés" et 5% carrément "déprimés".

Pourtant, la trésorerie est loin d'être dans le vert. 40% s'estiment "ric-rac", misant sur des coupes budgétaires pour sortir du tunnel et un quart ont des fonds propres insuffisants ou très insuffisants pour absorber le choc de la crise. Pour 31%, le cash n'est pas un problème et 7% ont même vu leur situation financière s'améliorer avec la crise. À l'inverse, 1% des répondants pensent ne pas pouvoir surmonter financièrement la crise. Ce qui est finalement très peu par rapport à l'ampleur des dégâts que l'on pourrait attendre d'une telle dépression économique. Alors, trop optimistes ou particulièrement résilients, les entrepreneurs français ?

Des craintes mais beaucoup d'espoirs

Les startups tricolores ont visiblement fait le choix de la résilience. La trésorerie suscite effectivement des inquiétudes, 30% des répondants souhaitent se faire aider sur ce sujet, le plus cité devant la communication (24%) et la valorisation de l'entreprise (23%). Mais les mesures rapidement mises en place par les autorités semblent avoir en grande partie répondu aux attentes des entrepreneurs. Près d'un tiers (31%) les jugent à la hauteur de la situation tandis qu'un quart (24%) pensent qu'elles sont en adéquation avec leurs besoins. Un tiers (34%)  restent sceptiques, les estimant floues et seulement 11% les considèrent insuffisantes.

De quoi préserver l'optimisme des entrepreneurs pour l'après-crise. Reprise ou pas, ils ont tranché : pour 38%, la reprise s'annonce "lente mais sereine". 15% misent d'ailleurs sur une augmentation rapide de leur chiffre d'affaires, alors que 22% anticipent une réduction de leurs dépenses et 11% seulement pensent qu'il est nécessaire de pivoter.

De la même manière, la fin du confinement ne devrait pas être un souci pour bon nombre de startups qui ont largement généralisé le télétravail (62%), le recours à l'activité partielle ou aux congés pour garde d'enfant restant minoritaire : 31% panachent les solutions et seulement 7% ont l'intégralité de leurs effectifs en pause. Cette sérénité des entrepreneurs s'explique également par l'attitude qu'ils ont adoptée face à leurs collaborateurs. 88% ont préféré une totale transparence à une communication plus rassurante (10%) voire carrément opaque (2%).