2 juillet 2020
2 juillet 2020
Temps de lecture : 3 minutes
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La formation à distance amorce t-elle (enfin) un vrai virage ?

Si le confinement a gelé l’activité de certains secteurs comme le tourisme, il en a propulsé d'autres comme la formation à distance. OpenClassrooms et Kokoroé dressent un bilan plus que positif de ce confinement.
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Difficulté pour certains, opportunité pour d'autres, le confinement a obligé ou permis, c'est selon, aux salarié·e·s et demandeurs et demandeuses d'emploi à se jeter dans le bain de la formation en ligne. OpenClassrooms, qui se portait déjà bien avant le confinement, a connu une hausse moyenne de 50% de la fréquentation de son site, allant même jusqu’à 80% sur certaines formations. Même constat chez Kokore qui annonce un tiers d'activité en plus, réussissant ainsi à “réaliser son chiffre d’affaires 2019 en seulement cinq mois” , selon Béatrice Gherara, co-fondatrice de l’entreprise. Devant l’ampleur de la crise pour le pays et les entreprises, le gouvernement a en effet noué de nombreux partenariats avec les startups du secteur afin de favoriser "une continuité pédagogique" et permettre aux salariés de se former gratuitement. Ce qui a contribué à cette suractivité. 

Des formations tech mais pas seulement

Contraintes d'instaurer le télétravail du jour au lendemain, les entreprises ont d'abord plébiscité des formations sur l'organisation et la mise en place du travail à domicile. Après cette première phase, les salarié·e·s ont surtout cherché à améliorer leur efficacité professionnelle. “Beaucoup de collaborateurs se sont retrouvés en solo, sans management direct présent au quotidien” , explique Béatrice Gherara. Sur le podium des modules les plus plébiscités on trouve ainsi “Morning routine : comment bien débuter sa journée", "Méthode Smart : se fixer des objectifs" ou encore "Gérer son temps et ses priorités” .

Chez OpenClassrooms, le constat est bien différent. Leurs “étudiants” ont profité du confinement pour s’initier à l’IA, apprendre à coder un site internet et à programmer. “Ce recours accru aux cours sur des compétences du numérique montre bien qu'il y aura encore des pénuries de talents sur ces métiers en tension, notamment dans un contexte où les entreprises se voient incitées à adopter une transformation digitale accélérée” , analyse Pierre Dubuc, co-fondateur et CEO d’OpenClassrooms. 

La santé et le bien-être des salariés au coeur des préoccupations 

Il est clair que la préoccupation des entreprises a profondément changé au cours des trois derniers mois. Certaines d’entre elles ont décidé d'instaurer une politique de télétravail occasionnel ou même de fermer leurs bureaux pour tenter le full remote. Ces changements constituent parfois un vrai bouleversement. Pour répondre à cette demande, OpenClassrooms lancera une quinzaine de nouvelles formations en septembre sur le management ou l’animation de réunion à distance. “Beaucoup d’entreprises s’apprêtent à poursuivre le télétravail dans la durée et cherchent à se former sur la santé mentale et l’importance de la déconnexion. Il y a une vraie prise de conscience sur ces sujets, note, de son côté, Béatrice Gherara. On remarque aussi une demande forte des entreprises qui souhaitent pivoter vers un business model plus responsable”

Un petit pas pour l’Homme, un grand pas la formation

On dit souvent que le premier pas est le plus dur, cela semble aussi vrai pour la formation à distance. Pour Pierre Dubuc, “le déclic est lancé, les mentalités changent et nous avons gagné 10 ans”  sur la mutation des entreprises. “L’épisode actuel va hâter l'adoption de modalités éducatives en ligne existantes mais encore peu ou mal utilisées. C'est l'avenir de l'éducation qui se dessine sous nos yeux” . Et tous les secteurs sont impactés. “Nous sommes actuellement sollicités par des partenaires issus de tous horizons (industrie, conseil, retail…) qui souhaitent digitaliser leurs formations ou lancer une plateforme e-learning” , précise Béatrice Gherara.

Au-delà de la crise économique qu'il laisse derrière lui, le Covid-19 pourrait bien changer profondément le fonctionnement des entreprises en instaurant les bases d'un travail plus nomade et flexible.