Parmi le foisonnement de fintech françaises, de nouvelles startups dédiées à la finance verte commencent à émerger. Après les plateformes de crowdfunding comme We Do Good ou Lita.co, les bots aidant à trouver des investissements durables ou les startups facilitant le calcul de son empreinte carbone comme Greenly, c’est au tour des noébanques dédiées à la finance responsable de faire leur apparition. Le green est à l’honneur mais que cache t-il vraiment ?
Un flou juridique et légal
« Il y a à boire et à manger derrière cette terminologie même si des labels peuvent déjà être utilisés (label ISR et GREENFIN). Tout ce qui se fait en ce moment ne bénéficie pas d’une définition communément admise ou légale » , reconnaît Gabrielle Siry-Houari, économiste spécialisée dans les finances vertes. Résultat, n’importe quelle structure peut se targuer d’être un fonds « vert », « c’est à sa libre discrétion, la responsabilité d’aller vérifier revient au client » . Certaines institutions recourent également à cette dénomination pour leurs produits d’investissement alors même qu’un faible pourcentage est consacré aux énergies renouvelables ou à la gestion de l’eau, par exemple. Cette absence de régulation contribue à renforcer la méfiance envers les banques, c’est pourquoi il est si « important de poser des jalons derrière cette notion et d’obliger les entreprises et les banques à un peu plus de transparence » , poursuit l’économiste.
L’Union Europenne et la France sur le pont
« Une classification des activités durables ou taxonomie vient d’être adoptée par le Conseil de l’Union européenne, ce qui constitue une étape très importante« , explique Alain Clot, président de France FinTech. « Cet accord politique classifie les différentes activités économiques en fonction de leur contribution à la transition économie bas carbone » , poursuit Gabrielle Siry-Houari, mais il n’entrera pas en vigueur avant 2022. Loin d’être anodine, cette définition permettra de disposer d’une définition commune au niveau européen de ce qu’est un investissement « vert ». « D’autres textes, comme le règlement européen dit Disclosure, veulent imposer un reporting obligatoire de l’impact néfaste des investissements des institutions financières. Il faut que ces textes s’articulent entre eux » , poursuit l’économiste. Tout ce travail, qui fait suite à la loi relative à la transition énergétique de 2015, prendra certainement du temps. Le problème c’est que la « génération des « millennials » n’est pas prête à attendre » , poursuit Alain Clot.