S’il est bien une ambition qui a été renforcée par la crise COVID chez de nombreux Français et Françaises, c’est celle de donner plus de sens à son travail, avec en trame de fond, la nécessité d’un impact positif sur la société. L’institut de sondage BVA soulignait par ailleurs en juillet dernier qu’un·e actif·ve sur cinq envisageait sérieusement une reconversion professionnelle… Mais au-delà de ces saines aspirations, il est à rappeler que ces postes, très demandés, imposent un certain nombre de compétences et d’aptitudes qui sont encore trop souvent sous-estimées par les candidats.

Une parfaite connaissance des enjeux liés au développement durable, et un talent certain pour l’auto-formation !

Le déploiement d’une économie responsable et durable est une affaire sérieuse, et nous ne le répéterons jamais assez. En 2020 plus encore que les années précédentes, il est capital de faire comprendre à celles et ceux qui aspirent à davantage de responsabilité sociale et environnementale, que leurs convictions et intuitions ne suffisent pas. Ces postes nécessitent avant tout une excellente connaissance et une fine compréhension des concepts liés au développement durable, ainsi que de l’articulation des objectifs et enjeux associés. En effet, ces derniers recouvrent des réalités multiples et particulièrement complexes, tenant aux évolutions économiques, aux progrès technologiques, aux bouleversements du monde du travail, à l’urgence climatique, ou encore au contexte sanitaire et social, aujourd’hui riche de défis… Ils sont en outre mouvants et interdépendants.  Les candidat·e·s devront donc également s’épanouir et performer dans l’auto-acculturation et l’auto-formation.

Un réseau puissant et une posture juste

Historiquement militants, aujourd’hui tout simplement engagés et pertinents, les réseaux qui regroupent les penseurs et acteurs du développement durable sont fondamentaux à connaître, apprécier et intégrer pour qui entend accéder à de telles responsabilités. Faire partie de ces cercles demande toutefois d’y consacrer du temps et de l’énergie, mais aussi d’être un réel apporteur de contenus. La " quête de sens washing " y sera remarquée, et très probablement évacué. Pour autant, les postures et comportements trop agressifs, tendant à exclure par souci de radicalité des croyances et des discours, ne seront pas plus appréciés des recruteurs. C’est précisément la capacité à rassembler l’ensemble des sensibilités et des métiers d’une organisation autour de la transformation sociale de l’entreprise qui représentera un atout réel pour les managers et dirigeant·e·s.

Beaucoup de patience… Et énormément de courage !

Conduire le changement au sein d’une organisation impose une humilité et une vulnérabilité dont il faut avoir parfaitement conscience. Si l’audace est bien sûr de mise, ce qui est proposé allant souvent à l’encontre de schémas classiques, les refus et fins de non-recevoir peuvent malheureusement jalonner le quotidien. Il s’agira alors de cultiver sa ténacité face aux résistances diverses et variées, ainsi que la constance dans ses choix et partis-pris. Des talents d’argumentation et de négociation sont également indispensables à la combinaison d’enjeux politiques internes, d’intérêts des différentes parties prenantes externes, le tout au service de la réussite de ce projet global.

Caroline Renoux est fondatrice et CEO de Birdeo