À travers ses différents plans de relance, le gouvernement confirme son soutien à l’innovation et en particulier aux startups de la French Tech mettant l’accent sur celles ayant une proposition technologique forte, les startups de la DeepTech. Le fonds, « French Tech Souveraineté », est doté d’un premier financement de 150 millions d’euros. Il pourra atteindre 500 millions d’euros en 2021. Il est destiné aux entreprises françaises qui développent des technologies d’avenir à caractère souverain. Il s’inscrit dans la continuité du plan DeepTech qui vient de fêter son premier anniversaire et vise à faire de la France une référence dans l’innovation de rupture.
Encourager les jeunes docteurs à rester en France
Pour maintenir son leadership en termes d’innovation, la France a tout intérêt à encourager les entreprises à recruter de jeunes docteurs. Près de 15 000 personnes ont décroché un doctorat (PhD) en 2017 en France, dont la moitié dans les domaines scientifiques. Le nombre de doctorats délivrés reste stable alors que celui des étudiants inscrits en doctorat (73 508 en 2017) est en baisse continue depuis 2009.
En créant un climat général favorable (la promotion du doctorat, la reconnaissance symbolique via par exemple la médiatisation, etc), des conditions attractives pour conduire sa thèse et des perspectives favorables (rémunération, débouchés professionnels, passerelles et coopérations public/privé plus structurées), la France pourrait tout à la fois rendre le doctorat plus attractif, ralentir son déclin et éviter la tentation du départ vers l’étranger pour ses PhD. D’autant que la dernière étude BPI révélait que 44% des jeunes docteurs imaginaient créer une startup deeptech, et pour 57% d’entre eux avec l’ambition d’avoir un impact positif sur la société.
Que ce soit dans leurs futures startups, ou au sein des directions des services informatiques (DSI) pour maintenir l’entreprise dans la course concurrentielle, et anticiper l’offensive de l’IA, l’explosion de l’IoT, les solutions à base de blockchain, et sous peu de l’informatique quantique, les jeunes docteurs ont un rôle majeur à jouer dans l’innovation en général, et la deeptech en particulier.
Face aux défis des deeptech, la DSI peut s’appuyer sur les jeunes docteurs
Pour obtenir un avantage concurrentiel, les pistes à explorer par la DSI se font plus rares. Après la réduction des coûts, l’optimisation de l’expérience client, entre autres, cet avantage repose sur la possibilité de mettre sur le marché des solutions de rupture. Dans ce cadre, la deeptech est une piste à envisager.
Or, les études montrent la faible maturité des entreprises dans le domaine du traitement des données, mais également de l’expérience client, des démarches data-driven, de l’exploitation des datalakes, de la blockchain, de l’IOT, etc, et par conséquent la faible maturité de leur système d’information. La DSI se retrouve confronté à d’importants défis, et autant de pistes à explorer si elle souhaite apporter de la compétitivité à l’entreprise. Elle doit non seulement trouver des solutions, mais surtout apporter des compétences susceptibles de développer des solutions inédites pour répondre aux enjeux de recherche et de développement de l’entreprise dans son ensemble. À n’en pas douter, dans ce cadre, les doctorants et les jeunes docteurs restent un vivier sous-exploité, tout comme sont sous-exploitées les passerelles entre le monde académique et l’entreprise.