Republication du 15 février 2020

Le coaching entrepreneurial a évolué : d’un accompagnement centré sur le projet vers un accompagnement orienté sur le porteur du projet.  On a compris que le succès ne se jouait pas uniquement au niveau des stratégies mises en place, mais également au niveau de la flexibilité mentale de l’entrepreneur, de sa résilience, de son agilité et sa capacité à pivoter en cas de besoin. Tous ces aspects passent par un véritable chemin de développement personnel.

Pourquoi le développement personnel est une puissante ressource pour entreprendre

L’entrepreneuriat implique un profond changement d’état d’esprit.

La plupart des entrepreneur·e·s passent d’abord par la case " salariat "  avant d’envisager de devenir chefs d’entreprise. La passerelle entre les deux demande un changement mental car on passe d’un statut d’exécutant dirigé par sa hiérarchie à un travail où - bien souvent les premiers temps - on est tant le créateur et le responsable du projet que l’exécutant.

On passe également d’un travail où on a la certitude d’avoir un revenu à la fin du mois, à un autre où les résultats sont souvent aléatoires, notamment en début d’activité. Cela demande d’avoir en permanence une vision globale de son travail, de savoir se remettre en question, de faire des choix décisifs, d’assumer complètement la responsabilité de ses actes etc.

La transition entre les deux statuts peut être plus ou moins longue en fonction des compétences du porteur de projet, de sa connaissance du marché, de son contexte personnel mais aussi de son degré de maturité et de préparation mentale.

Les projets entrepreneuriaux se construisent de l’intérieur vers l’extérieur donc un véritable changement doit s’opérer d’abord au niveau de la mentalité, de la perception de soi, des habitudes etc. afin que ces changements donnent l’impulsion pour passer à l’action.  

La pyramide des besoins est bousculée.

Tandis que l’envie d’entreprendre répond plutôt à un besoin de développement de soi et d’accomplissement, se lancer concrètement dans l’aventure entrepreneuriale revient à chambouler à peu près tout ce qui constituait notre zone de sécurité et d’équilibre. Si on reprend la célèbre pyramide de Maslow, les besoins sur chaque palier se font ressentir un par un. 

  • Les premiers besoins qui sont touchés sont les besoins physiologiques et de sécurité, par l’incertitude financière que l’entrepreneuriat apporte.
  • Le besoin d’appartenance est également atteint, d’un côté parce que l’entrepreneuriat peut être une activité solitaire si on ne sait pas s’entourer, et de l’autre côté car il demande une certaine affirmation de soi et de sa singularité.
  • Le besoin de reconnaissance se fait ressentir également. Démarrer un nouveau style de vie et dans certains cas un nouveau métier, soulève des questions liées à sa légitimité, à sa crédibilité ou à sa place sur le marché.

Un travail intérieur est nécessaire pour prendre conscience de tous ces aspects, apprendre à équilibrer la balance et maintenir des bases fortes pour rester bien dans sa peau.

Entreprendre c’est se confronter à sa part cachée.

Se lancer dans l’entrepreneuriat c’est repartir de zéro, mettre à plat ses acquis, créer quelque chose " from scratch " , sans avoir forcément l’assurance de réussir et sans savoir comment s’y prendre. On a le point de départ et le point d’arrivée. Entre les deux, il y a un chemin qui demande de sortir de sa zone de confort.

Cette décision implique de se confronter à soi-même et à ce que l’on a essayé de refouler depuis longtemps : ses peurs, les parties de soi que l’on n’assume pas, ses faiblesses, ses insécurités, en gros, sa part sombre.

Un des fondateurs du coaching en développement personnel, Timothy Galway, parle dans un de ses livres du " jeu intérieur " , un combat livré entre nos différentes aspirations et angoisses. On pense souvent que le problème se trouve à l’extérieur : le marché, la concurrence, les autres etc. Mais le travail que l’on fait sur soi-même apporte déjà la moitié de la solution recherchée.

Comment utiliser le développement personnel dans l’entrepreneuriat ?

Le développement personnel n’est pas une pratique égocentrique comme certains pourraient l’affirmer. D’ailleurs le développement psychologique est un processus naturel au cours d’une vie. L’environnement, l’éducation, les expériences, la société etc conditionnent ce développement et jouent sur l’évolution de nos perspectives, de nos croyances et de nos opinions.

Mais la discipline que l’on appelle " développement personnel "  demande de reprendre en main cette évolution d’une manière consciente, dans une quête d’amélioration de soi. Non pas pour se conforter dans ses réussites mais pour devenir une meilleure version de soi-même, capable d’aider les autres et d’apporter de la valeur au monde.

Voici certains des aspects que l’on peut travailler en tant qu’entrepreneur·e lorsqu’on entame un travail de développement personnel :

  • Travailler son intelligence émotionnelle : reconnaître ses émotions et apprendre à les gérer.
  • Travailler sa flexibilité mentale et sa résilience pour pouvoir s’adapter rapidement aux changements et rebondir en cas d’échec.
  • Faire un travail d’introspection pour prendre conscience de ce qui nous bloque et challenger les anciennes croyances.
  • Apprendre à ne plus laisser les circonstances extérieures nous contrôler et nous influencer.
  • Apprendre à assumer pleinement les conséquences de ses choix etc.

L’entrepreneuriat et le développement personnel sont intimement liés car l’activité professionnelle est construite autour d’un individu qui part de lui-même pour concrétiser un projet qui lui correspond. Cela implique de bien se connaître et de s’assumer. L’entrepreneuriat n’est pas uniquement une question de stratégie mais aussi de posture, d’alignement et sans un travail intérieur, il est plus difficile de faire face aux nombreux challenges que le statut d’indépendant peut apporter.