L'envie d'entreprendre des Français n'a pas été échaudée par la pandémie. Selon un rapport publié par Bpifrance, elle reste stable par rapport à 2018. D'une manière générale, "on a un taux d'engagement entrepreneurial qui reste très stable alors qu'on est dans un contexte sanitaire qui a fortement impacté les chefs d'entreprise" , les trois quarts d'entre eux disant avoir été affectés par la crise, a expliqué à l'AFP Laurence Tassone, responsable des observatoires PME et création d'entreprise à Bpifrance. Mais cet impact a parfois été positif car il a permis à 20% des chefs d'entreprise "de prendre le temps de réfléchir à leur stratégie, de lancer de nouveaux produits, voire d'offrir de nouveaux services" , notamment numériques, a-t-elle précisé.

L'entrepreneuriat séduit les jeunes et les quartiers prioritaires

Mais une bonne nouvelle se profile à l'horizon puisqu'elle augmente dans les quartiers défavorisés (QPV) où elle passe de 14% à 20% en trois ans d'après une enquête menée par l'Ifop auprès de 5 066 personnes, dont 501 dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV). Le retard de ces quartiers reste toutefois important avec seulement 3% de propriétaires d'entreprises dans les QPV, contre 14% dans l'ensemble de la population.

Par ailleurs, les jeunes sont beaucoup plus concernés par l'entrepreneuriat que leurs aînés, avec la moitié (51%) des moins de 30 ans impliqués, contre seulement un quart des plus de 30 ans. "Le nombre d'entreprises créées par des jeunes de moins de 30 ans a doublé entre 2009 et 2020", notamment grâce à la création du régime du micro-entrepreneur, relève aussi Laurence Tassone. "L'État-providence est d'une générosité énorme, incroyable maintenant, post-Covid, et donc l'entrepreneuriat est de moins en moins monétairement risqué" , a estimé fin novembre lors d'une conférence de presse Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance. Il a cité "la boîte pour accompagner" les créateurs, avec les prêts et les accompagnements de Bpifrance, des réseaux associatifs et des conseils régionaux, notamment.

Un constat ne change pas : la sous-représentation des femmes dans l'entrepreneuriat qui serait due, selon le rapport, par un manque de "confiance en soi". "Elles sont "significativement moins nombreuses que les hommes à estimer avoir les qualités requises pour diriger une entreprise" , selon l'enquête, qui entrevoit l'espoir d'un rééquilibrage futur dans le fait qu'elles sont aussi nombreuses que les hommes chez les "intentionistes".