2 février 2022
2 février 2022
Temps de lecture : 3 minutes
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Weturn voit sa solution de recyclage des invendus textiles dopée par une nouvelle loi

Pour accompagner les marques vestimentaires, qui n'ont plus le droit de détruire leurs invendus depuis le 31 décembre 2021, Weturn a développé une solution qui permet de recycler leurs textiles. Le groupe LVMH est déjà séduit.
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Mise à jour d'un article initialement publié le 24 juin 2021

Depuis le 31 décembre 2021 et l'entrée en vigueur de la loi AGEC, les entreprises de l'habillement ne peuvent plus détruire leurs invendus. Les marques et maisons de mode cherchent donc des alternatives pour éviter la case incinération des textiles qui leur restent sur les bras. Weturn, une startup créée en 2020, propose une solution pour transformer les chutes de tissus non utilisées en fils de qualité.

Fondée par Sophie Pignères, ancienne coordinatrice de la plateforme Kisskissbankbank, la jeune pousse permet "aux maisons et fabricants de recycler leurs stocks dormants, rouleaux de tissus logotés, et chutes de production en nouveaux fils de qualité, dans une logique de circularité et de conformité réglementaire" , précise-t-elle dans un communiqué de Weturn.

Contrairement aux solutions de recyclage post-consommation, qui traitent des textiles souvent abîmés et difficilement triés, la startup affirme proposer des matières recyclées aux propriétés supérieures aux autres produits présents sur ce marché, notamment grâce à une méthode de collecte et de tri développée par l’équipe R&D de l’entreprise.

Une fois recyclées, les chutes textiles devenues bobines de fil peuvent soit être réutilisées par les clients en boucle fermée pour leurs prochaines productions, soit distribuées sur le marché directement par Weturn, aux fabricants, tisseurs et tricoteurs, eux-mêmes très sollicités par les acteurs de l’industrie pour fournir des produits à partir de matières recyclées et traçables.

LVMH convaincu par la solution

Dotée du statut d’entreprise à mission, Weturn développe actuellement un outil numérique pour permettre à ses clients de suivre en temps réel le déroulement de leurs projets de recyclage, de la collecte des matières à recycler jusqu’à la distribution des bobines de fil. "Un de nos défis est de réussir à implanter notre solution logistique chez nos clients, détaille l'entrepreneuse à Maddyness. La première étape étant l’inventaire des stocks, nous devons les aider à centraliser toutes les données sur leurs produits et matières dans un seul et même outil."

En un an d’existence, la startup semble avoir déjà trouvé son public puisqu’elle a signé un accord avec le groupe LVMH pour recycler les invendus textiles de cinq de ses maisons de mode. Une dizaine d'autres clients ont choisi de faire confiance à la startup en 2021 dans le cadre de ses projets pilotes, comme "Bonsoirs et Compagnie Dumas, ainsi que des grandes Maisons, mais aussi des marques milieu de gamme, ou de niche très engagées".

2022, une année prometteuse

Depuis janvier 2022, Sophie Pignères voit les demandes pour ses deux offres, celle de recyclage et celle d'achat de fils recyclés, se multiplier. Ce n'est pas une surprise pour l'entrepreneuse qui avait, dès la création de son entreprise, repéré le potentiel de ce marché suite à l'entrée en vigueur de la loi Agec, qui interdit la destruction des invendus non-alimentaires dès 2022. "Cette législation est une réelle opportunité de croissance pour 2022. Weturn est né pour y répondre, donc évidemment nous espérons qu’elle accompagne son développement" , se réjouit-elle.

Prochain défi ? "Collecter des volumes de matières compatibles avec notre cahier des charges, répond la fondatrice de Weturn. Dans le cadre de nos projets pilotes, nous avons ciblé des matières spécifiques pour effectuer des contrôles qualité et tester la logistique. Nos pilotes ont été réalisés l’année dernière sur une quinzaine de tonnes, mais les volumes 2022 seront nettement supérieurs." Plusieurs dizaines de projets sont actuellement en cours de montage, affirme l'entrepreneuse. Rendez-vous fin 2022 pour faire le bilan et voir si le pari est tenu.

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