8 mars 2022
8 mars 2022
Temps de lecture : 3 minutes
3 min
6590

PainkillAR remplace les antidouleurs par des déambulations en réalité virtuelle

Pour soulager les douleurs chroniques, PainkillAR cherche à substituer la réalité virtuelle aux antalgiques. Une thérapie numérique qui permettrait de réduire la douleur de moitié et d’épargner au patient les effets secondaires des médicaments.
ÉCOUTER L’ARTICLE
Temps de lecture : 3 minutes
Partager
Ne passez pas à côté de l'économie de demain, recevez tous les jours à 7H30 la newsletter de Maddyness.
Légende photo :
PainkillAR

Soulager les petites douleurs du quotidien par le numérique, plutôt que par les médicaments. C’est la mission que s’est donnée la startup PainkillAR, qui édite une application mobile de réalité virtuelle "créée en collaboration avec des patients, médecins et ingénieurs" afin de "soulager la douleur chronique, tout en diminuant le stress et l’anxiété" . Lindra, c’est son nom, entend participer à la démocratisation d’une pratique qui était, il y a quelques années encore, l’apanage des centres hospitaliers universitaires (CHU). Le concept est, pourtant, connu et exploité depuis des années : à l’image de certaines thérapies comportementales, il s’agit tout bonnement de distraire le patient pour qu’il fasse abstraction de ses douleurs.

Diminuer la douleur de 42 %

Créée fin 2018 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) par Guillaume Palacios et Irshad Abibouraguimane, PainkillAR mise sur une technologie immersive à même de renforcer ce phénomène de distanciation. La jeune pousse propose à l’utilisateur de son application de suivre une déambulation dans l’espace, en suivant des formes du regard tout en identifiant ses douleurs pour mieux les maîtriser. Ces "marches méditatives guidées" , accompagnées de différents exercices de cohérence cardiaque, doivent être réalisées entre 5 et 10 minutes par jour. La solution, qui requiert un casque de réalité virtuelle Google Cardboard, est disponible sur les smartphones tournant sous Android. Une version iPhone est à l’essai.

Incubée au sein de l’école d’ingénieurs Télécom Paris, PainkillAR met en avant le fait que "des dizaines d’études scientifiques, réalisées dans le monde entier, montrent l’efficacité des séances de réalité virtuelle contre la douleur". L’un de ses co-fondateurs, Guillaume Palacios, en veut pour preuve son vécu personnel : atteint d’algie vasculaire de la face – une maladie neurologique qui se caractérise par de violents maux de tête, durant entre un quart d'heure et trois heures à intervalles réguliers –, il affirme avoir "trouvé un remède" à l’aide de cette thérapie numérique. Lindra permettrait de diminuer la douleur de 42 %. La MedTech rappelle, en outre, que quelque "12 millions de personnes souffrent, en France, de douleurs quotidiennes les rendant victimes de la surconsommation de médicaments".

Peu d’alternatives non-médicamenteuses existent à des fins antalgiques. Celles prescrites sont, souvent, coûteuses. La réalité virtuelle pourrait constituer un moyen de faire chuter les coûts pour les patients et le système de santé, au-delà de prévenir l’apparition d’un certain nombre d’effets secondaires. "Il s’agit, sans doute, de la technologie ayant le plus d’impact sur le cerveau humain" , avance PainkillAR, qui s’est entourée de médecins. Son conseil scientifique se compose notamment d’experts de la médecine de la douleur, le Pr Éric Serra et le Dr Florian Bailly, ainsi qu’un hypnothérapeute et gériatre, le Dr Damien du Perron – dont les équipes, aux Centres d'évaluation et de traitement de la douleur (CETD) d’Amiens et de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) contribuent à l’amélioration de la solution.