Les constructeurs français et européens (Mercedes, Ferrari, Ford, Volkswagen, FIAT, Renault, Stellantis) ont brillé par leur absence. La faute à un contexte géopolitique inédit marqué par le conflit en Ukraine et la nécessité pour l’Europe de renforcer sa souveraineté énergétique en se tournant vers les énergies vertes dont l’hydrogène dès l’horizon 2035. Et dans ce secteur, la Chine semble avoir pris une nette longueur d’avance au grand dam des constructeurs français et européens qui ne masquent plus leur fébrilité, malgré l’émergence de nouvelles startups tricolores dans le domaine.
L’hydrogène et l’électrique devraient supplanter les voitures thermiques à l’horizon 2035
Autrement dit, les stations de recharges électriques et hydrogènes vont progressivement remplacer les stations essences que nous connaissons aujourd’hui. C’est le résultat d’une décision radicale prise par l’UE à la fin de l’été 2022, sans concertation avec les constructeurs automobiles, les mettant ainsi au pied du mur. Jugées moins polluantes – 800 kilomètres d’autonomie en 3 minutes de recharge pour les électriques/hydrogène contre 450 kilomètres pour les modèles à essence aujourd’hui en fonction de la capacité du réservoir – les voitures électriques et hydrogènes ont ainsi les faveurs de Bruxelles.
La volonté de devenir moins dépendant des hydrocarbures d’ici les 30 prochaines années va bouleverser l’industrie automobile. Face à ce tremblement de terre, les constructeurs accusent le coup. Carlos Tavarès, PDG de Stellantis, n’a pas mâché ses mots chez nos confrères de BFM Business : « Les décisions dogmatiques de l’UE ont déroulé un tapis rouge aux constructeurs chinois », a-t-il déploré. « On a pris les constructeurs électriques en otage », a-t-il conclu.
Une colère qui n’a pas empêché le groupe Stellantis d’annoncer la future production de 30 véhicules électriques d’ici 2023 alors même que la France ne compte actuellement que 31 stations de recharge hydrogène publique en état de fonctionnement réparties sur l’ensemble du territoire. En Île-de-France, on en compte une petite dizaine avec des fortunes diverses au niveau du fonctionnement. Ce chiffre semble dérisoire comparé à la Chine en matière de véhicules électriques.
Selon l’Association chinoise des véhicules particuliers, l’Empire du Milieu compte 300 constructeurs nationaux et 25 % des achats de véhicules neufs concernent l’électrique en Chine. Face à l’appétit des ogres américains (notamment Tesla) et chinois, Emmanuel Macron, lors de sa visite au Mondial de l’Automobile, a martelé son objectif de deux millions de véhicules construits d’ici 2030 avec un budget de 7 milliards d’euros, alloué dans le cadre du plan France 2030.