30 novembre 2022
30 novembre 2022
Temps de lecture : 5 minutes
5 min
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Kessel, un outil français pour faciliter le développement de newsletters et de communautés

À l’instar de Memberful ou Substack, la newsletter est devenue un canal promettant à ceux qui se sentent bridés par ces plateformes de s’exprimer. La startup Made in France, Kessel propose de créer en toute liberté sa propre newsletter et de gagner sa vie avec.
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Longtemps cantonnée à une vision uniquement publicitaire, la newsletter retrouve depuis quelques années ses lettres de noblesse. Les newsletters professionnelles sont devenues de véritables outils marketing ou de formation. Chaque semaine, chaque mois ou trimestre, des milliers de lecteurs reçoivent du contenu auquel ils se sont inscrits volontairement, gratuitement ou en payant. En effet, l’idée de payer pour du contenu de qualité se développe, à l’heure où l’accès à une information gratuite et généralisée est simplifié à l’extrême. Pour autant, lancer sa newsletter est un véritable défi : il ne suffit pas d’avoir des choses pertinentes à dire. Encore faut-il pouvoir se faire connaître, puis en vivre.

La newsletter, alternative efficace aux réseaux sociaux

C’est pour aider les auteurs à se développer, se faire connaître et générer des revenus de leur travail qu’Adrien Labastire (CEO) et Laure Goudiard (COO) ont lancé Kessel. À leurs côtés, Léa Salamé, Laurent Delahousse et Kyan Khojandi font partie de leur creative board.

Kessel est une plateforme de mise en relation d’auteurs (journalistes, experts, écrivains, auteurs de fiction, auteurs de poésie, …) avec des lecteurs. Les auteurs, connus ou non, publient leurs contenus librement, à leur rythme, et peuvent le monétiser. Les publications sont accessibles gratuitement ou avec un abonnement premium accordant des avantages supplémentaires (invitations à des événements, contenus en exclusivité, master class, …).

" Sur Twitter ou Facebook, les gens ont envie de s’exprimer, mais les réseaux sociaux ne remplissent plus cette fonction de façon satisfaisante ", explique Adrien Labastire, cofondateur et CEO de Kessel. " Les auteurs souhaitent conserver leur contenu, protéger leurs datas, et avoir une bonne rémunération. On y trouve à l’inverse beaucoup d’harcèlements, et il est difficile de vivre de ses créations. Cela peut même être un problème en termes de crédibilité d’être sponsorisé par des annonceurs (fake news, …) ".

Une liberté totale des auteurs et rédacteurs

La startup s’inscrit dans la “creator economy”, qui aide les créateurs à vivre de leur communauté (publicité, vente de produits dérivés, formations, contenus monétisables, …). Kessel est en accès libre : tout le monde peut l’utiliser. Il n’y a ni sélection ni droit d’entrée.

Les auteurs disposent d’une totale liberté éditoriale et financière. La plateforme prend une commission sur les abonnements pour se financer mais ne fixe jamais de prix minimum d’abonnement. L’auteur choisit seul ses deadlines et sa périodicité. Il dispose d’outils pour publier et monétiser ses contenus. Il est son propre rédacteur en chef, et reste propriétaire de ses contenus et de son fichier d’abonnés. Il rejoint également une communauté d’auteurs prêts à échanger des conseils et s’entraider.

" Avant même de lancer ce projet, on a rencontré beaucoup de personnes qui produisaient du contenu pour comprendre s’il y avait un besoin ", explique Laure Goudiard, cofondatrice et COO de Kessel. "Le constat était unanime : de nombreux auteurs regrettaient d’être si dépendants des algorithmes des réseaux sociaux, pourtant tellement opaques. Ils passent du temps à écrire, ont des lecteurs intéressés mais n’arrivent pas à les toucher. De plus, quand on écrit un livre, on ne sait pas qui nous lit ! À l’inverse, avec Kessel, les auteurs vont pouvoir développer une relation de proximité particulière avec leurs lecteurs ".

De plus, la plateforme offre un accompagnement éditorial, marketing ainsi que des données sur les publications (nombre d’abonnés gratuits ou payants, taux d’ouverture, revenus, …), et surtout une visibilité. " On veut faire grandir nos auteurs ", affirme Adrien Labastire, cofondateur et CEO de Kessel. " Plus les auteurs réussissent, plus ils sont heureux, et nous aussi. Nous voulons les exposer au grand public, les accompagner, et leur faire profiter de nos réseaux sociaux ".

" Si vous voulez écrire, lancez-vous ! ", conclut Laure Goudiard, cofondatrice et COO de Kessel. " C’est fou le nombre de gens qui ont des choses à dire, qui veulent le dire par l’écriture. Pour eux c’est un rêve, une vocation. Et nous accompagnons ceux qui portent ce rêve ".

La bêta de Kessel a été lancée en juin 2022, et le nombre d’utilisateurs croît de jour en jour. À l’heure actuelle, la communauté est composée de 33.000 lecteurs gratuits, plus de 1.000 abonnés payants. La plateforme dispose de plus d’une centaine d’auteurs comme Victoire Tuaillon (créatrice du podcast “Les couilles sur la table”), Thomas Bigot (newsletter juridique) ou Rose Lamy (auteur du compte Instagram “Préparez-vous pour la bagarre” avec 214.000 abonnés).

Retrouvez par exemple sur Kessel les newsletters suivantes :

  • CDLT : " Hater-generated Content sur la Com, le monde du travail et les conneries de LinkedIn ", par Séverine Bavon (Acracy).
  • Dream Machines : La veille de référence sur l'art assisté par Intelligence artificielle, par David-Julien Rhamil (L’ADN).
  • Qant : Le premier robojournal d'actualité technologique, écrit et illustré par des humains avec des robots. Il explore l'avenir du numérique et le futur du journalisme, avec Jean Rognetta (Le Nouvel Economiste, Le Figaro).