D’un côté, le groupe Veolia, né en 1853, commercialise des services de gestion du cycle de l’eau, de valorisation des déchets et de gestion de l’énergie dans le monde entier, et réalise 40 milliards d’euros de CA avec 220.000 employés. De l’autre, la startup Lixo, créée en 2020 à Paris par Marjorie Darcet et Olivier Large, propose une solution technologique basée sur l’analyse d’images, associant des capteurs et des algorithmes de reconnaissance visuelle, afin de permettre aux acteurs de la gestion des déchets d'analyser les flux de déchets pour mieux les gérer, les trier et les valoriser.
Un enjeu commun : la valorisation des déchets
S’attaquant au même défi de la collecte et de la valorisation des déchets, les deux entreprises étaient donc faites pour se rencontrer. Après un premier pitch interne en visio, Veolia a ainsi sollicité Lixo dans le cadre d’un projet innovant sur le territoire de la Métropole Européenne de Lille, qui fait face à plusieurs spécificités locales concernant les gestes de tri et les types de collectes de déchets.
Grâce à ce partenariat, la startup permet aujourd’hui à Veolia d’analyser les déchets collectés, d’envoyer les données tirées de ces analyses en temps réel aux utilisateurs et de mettre à disposition des gestionnaires de déchets des outils d’optimisation opérationnelle. L’intérêt principal ? L’amélioration de la qualité et la valorisation des déchets collectés sur le territoire de la Métropole Européenne de Lille.
Une histoire de confiance et d’échanges réciproques
Cette complémentarité entre les deux partenaires a convaincu le jury, composé de dirigeants de jeunes et grandes entreprises, ainsi que d’acteurs de l’écosystème : "C’est une histoire de confiance et d’échanges réciproques : d’une part Veolia, en pleine transformation, a pu trouver des leviers de réduction carbone, d’autre part Lixo a pu explorer des pistes de développement concrètes avec les collectivités locales, un marché important en phase avec les enjeux stratégiques de la startup", explique le jury.
La concurrence était particulièrement rude cette année, puisque 100 candidatures de binômes ont été reçues. Chaque dossier a été évalué en fonction de leur capacité à créer ensemble de la valeur à la fois sur des critères quantitatifs (chiffre d’affaires, emplois créés…) et qualitatifs (bonnes pratiques partagées...). Faits notables, cette année, 50 % des alliances étaient portées par des startups en région et 41 % des alliances comptaient au moins une femme cofondatrice côté startup.
Deux autres finalistes
Le prix a aussi permis de mettre l’accent sur deux autres collaborations fructueuses, qui se sont hissées en finale : Naoden & Bouyer Leroux, pour un partenariat destiné à développer une source d’énergie verte pour alimenter les fours de cuisson des briques en terre cuite, et Samp & Storengy, une filiale d’Engie créée en 2005 et spécialisée dans le stockage souterrain de gaz naturel, dans le cadre de l’accélération de la transformation de sites industriels.
"Ce sont trois belles alliances qui illustrent, chacune dans leur domaine d’expertise, la diversité et le souffle de l’Open Innovation en France", estiment Clara Gaymard et Gonzague de Blignières, cofondateurs du groupe RAISE, qui soulignent également la dimension “Tech for Good” du palmarès, qui donne cette année une large place aux collaborations industrielles.
Prêt d’honneur et accompagnement
"Ces alliances permettent aux “Goliath” d’accéder à des ressources externes complémentaires pour se développer, c’est à dire à des “David” plus agiles, dont la capacité d’innovation est immense. Dans le contexte de réindustrialisation du pays, de tels rapprochements sont particulièrement prometteurs", complète John Hazan, associé chez Bain & Company France, qui coorganise le prix avec le groupe RAISE.
Grâce à ce prix, la startup Lixo va d’ailleurs bénéficier d’un prêt d’Honneur RAISESHERPAS de 100.000 euros à taux zéro et sans garantie, d’une intégration dans les programmes d’accompagnement de RAISESHERPAS, ainsi qu’un accompagnement en stratégie de six mois par des partners et consultants du cabinet Bain & Company.