écrit le 7 avril 2023, MÀJ le 26 avril 2023
7 avril 2023
Temps de lecture : 12 minutes
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10 startups de la FemTech à suivre en 2023

La FemTech est un marché qui concerne 50 % de la population mondiale, estimé à 50 milliards de dollars d'ici 2025. Maddyness a sélectionné 10 startups qui participent à la révolution FemTech.
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La FemTech regroupe l'ensemble des technologies, produits et services innovants qui concernent la santé des femmes. Ménopause, endométriose, fertilité, bien-être sexuel : les startups s’attaquent à ces sujets encore tabous, longtemps exclus de la recherche clinique.

Climax, les formations scientifiques sur la sexualité

Lancée en janvier 2020 par Laurène Dorléac et son associé Kevin Soulas, Climax est à l’origine une plateforme éducative dédiée au plaisir féminin qui s’est ensuite élargie au bien-être intime. La startup propose des séries éducatives vidéo ou audio, des articles, des exercices sexo ainsi que des programmes spécifiques pour relancer sa libido, atteindre l’orgasme, bien débuter sa vie intime, etc. : "Il existe peu de formations scientifiques sur ces sujets", assure Laurène Dorléac. Et pourtant la demande est là : Climax comptabilise 150.000 utilisateurs depuis son lancement. Les contenus, traduits en quatre langues (français, anglais, italien, espagnol), se basent sur des études scientifiques sérieuses.

Climax s’apprête à lancer mi-avril une plateforme plus large sur la transformation de la vie intime, qui accueillera une centaine de contenus provenant d’experts du monde entier : du dating à la sexualité, en passant par la fertilité, le post-partum, la rééducation du périnée. Une marketplace fermée, qui voit son business model changer : d’un système de VOD et achat de contenus, la startup bascule vers un modèle d’abonnement mensuel. Elle vise une centaine de cours disponibles en ligne d’ici la fin de l’année. Déjà rentable, n’ayant jamais levé de fonds, la cofondatrice et CEO explique cependant : "chercher des subventions, ce qui est compliqué dès qu’on parle de plaisir sexuel et malgré notre approche scientifique". De même pour la publicité, très censurée. Avec 60 % d’utilisateurs francophones et les 40 % restants répartis entre les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie et l’Australie, Climax ambitionne de devenir une référence internationale pour se former au bien-être sexuel.

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Jeen, le centre médical nouvelle génération dédié à la santé des femmes

Porté par Isabelle Verguin, salariée dans le conseil, et Valentine Burucoa, sage-femme depuis 6 ans, Jeen est né d’une prise de conscience : "Nous nous sommes beaucoup renseignées sur la santé des femmes, un sujet finalement encore peu exploré. Les failles dans le système médical sont le fruit de siècles de médecine réfléchie par des hommes et à partir du corps masculin", commente Valentine Burucoa. Parallèlement, elle constate dans l’exercice de son métier que les praticiens sont fatigués de leurs conditions de travail à l’hôpital, qu’ils ont envie de libéral tout en gardant l’aspect collectif.

Jeen souhaite donc donner de l’information aux femmes pour leur permettre de vivre une féminité décomplexée. Savoir quel praticien aller voir, trouver de l’information facilement, à tout âge. La santé féminine ne se limite pas à la gynécologie. "On a creusé l’idée de médecine holistique et intégrative : une femme, de la puberté à la ménopause, a potentiellement besoin d’un kiné, d’un psy, d’un ostéo, mais surtout d’informations pour se sentir actrices de sa santé", poursuit la cofondatrice. Jeen s’apprête à ouvrir fin avril à Paris son tout premier centre où consulter médicalement mais aussi assister à des conférences, participer à des ateliers sur la fertilité, le post-partum…

Indépendant, le centre veut cependant créer un maillage intelligent avec l’écosystème médical de proximité comme les maternités ou les hôpitaux, pour orienter les femmes au mieux selon leurs besoins. Chaque centre sera soutenu par une application et un chat pour discuter avec des praticiens. Financé par une levée de fonds d’1,2 million d’euros, le premier Jeen fera office de test avant d’ouvrir ses portes ailleurs en France.

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Gyneika, la micronutrition au secours de l’endométriose

L’endométriose touche aujourd’hui entre 2 et 4 millions de femmes en France, 1 sur 10. Et beaucoup ne sont pas encore diagnostiquées. Gyneika, une startup de la micronutrition spécialisée dans le traitement de l’endométriose, vient de voir le jour après une longue histoire d’errance thérapeutique. En 2015, Camille Derveaux Ringot a 24 ans et est suivie depuis plusieurs années pour une maladie de Crohn. Les traitements fonctionnent mal et un IRM fait basculer le diagnostic : il s’agit en réalité d’une endométriose profonde.

Elle opte pour le traitement de première intention recommandé par la Haute Autorité de Santé, la prise de pilule en continu. Ses règles douloureuses disparaissent mais les autres symptômes sont toujours là. Elle comprend alors que l’endométriose englobe un spectre bien plus large de douleurs : pelviennes, digestives, urinaires, fatigue chronique… La rencontre avec une micronutritionniste et un travail sur la perméabilité intestinale, la dysbiose du microbiote et les inflammations vont faire l’effet d’une révélation : " J’ai retrouvé un cercle vertueux. Puis j’ai réalisé que j’avais eu une chance incroyable d’habiter Paris et d’avoir accès à ces tous ces soins, ce qui m’a donné envie de créer mes produits pour l’endométriose. ".

Elle quitte son poste dans le marketing et rencontre son associée, Capucine Verhaeghe, ingénieure biologiste. Les deux fondatrices collaborent avec une pharmacienne micronutritionniste spécialisée en endométriose pour développer leurs trois premiers produits, concentrés en actifs, vegan et made in France. La campagne de financement est en cours et doit permettre de commencer la production. Gyneika a pour ambition de soulager des millions de femmes touchées par cette pathologie chronique.

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Healshape, les bioprothèses de régénération mammaire

Lauréate de la première promotion du programme French Tech Health20, Healshape propose des solutions de bioprothèses mammaires pour les femmes ayant subi une mastectomie totale ou partielle à la suite d’un cancer du sein. "Imprimées en 3D à partir de matières naturelles, la prothèse permet une régénération des tissus de la patiente et se résorbe dans les mois suivant l’intervention pour ne laisser place qu’aux tissus d’origine", explique la Medtech. Un implant transitoire et naturel, peu invasif, pour retrouver son sein d’origine.

La mastectomie concerne 40 % des deux millions de femmes touchées chaque année dans le monde par un cancer du sein. Seules 14 % de ces femmes - 20 % en France - opteraient pour une reconstruction mammaire via des implants par crainte des complications médicales, de la douleur ou encore de résultats inesthétiques.

Véritable révolution médicale, Healshape a levé 6 millions d’euros en juin 2022 afin de développer une version de son prototype de bioprothèse et obtenir ses premiers résultats précliniques prometteurs. La startup, fondée en 2020 à Villeurbanne : "porte une promesse pour toutes les femmes ayant subi une mastectomie suite à un cancer du sein. Nous recevons de nombreux messages et témoignages de la part des patientes qui sont aujourd’hui face à un non choix lorsqu’elles considèrent les solutions actuelles", déclare Sophie Brac de la Perrière, présidente et cofondatrice de la société.

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ImVitro, l'IA pour lutter contre l'infertilité

En 2019, Alexandra Boussommier Calleja fonde ImVitro, une solution d’intelligence artificielle pour augmenter les chances de succès des FIV. À partir de vidéos d’embryons en développement, l’IA va aider les embryologistes dans la prise de décisions afin d’augmenter les taux de succès. La solution doit également permettre de minimiser le nombre de traitements requis pour obtenir une grossesse. Près de 3,5 % des bébés naissent d’une procréation médicalement assistée en France chaque année.

Au cours des 10 dernières années, les taux de réussite des FIV ont cependant stagné. Les cliniques cherchent à devenir plus productives et robustes dans leur prise de décision pour travailler avec plus de patients. La solution d’ImVitro, baptisée EMBRYOLY, analyse les vidéos des microscopes pour faire gagner du temps aux cliniciens, apporter de la transparence aux patients, éliminer les erreurs humaines et fournir des prédictions fiables à grande échelle. Avec ImVitro, les cliniques peuvent également accorder à leurs patients l'accès à un portail pour fournir des résultats de laboratoire simplifiés.

EMBRYOLY est déjà utilisé dans plus de 8 cliniques en Europe. La startup a réalisé une levée de fonds de 2,3 millions d’euros en janvier 2023 qui devrait lui permettre de recruter et de s'étendre au marché américain, tout en développant des fonctionnalités supplémentaires pour son logiciel. `

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Louise, la plateforme digitale pour accompagner le parcours de fertilité

Cette plateforme de suivi du parcours de PMA a été baptisée Louise en hommage au tout premier bébé-éprouvette à avoir vu le jour en 1978, Louise Brown. Fondée par Atlal Boudir et Anaïs Grimal en 2022, la startup propose une plateforme numérique pour les professionnels de santé accompagnant les parcours de fertilité.

L’infertilité toucherait aujourd’hui 186 millions de personnes dans le monde, 15 à 25 % des couples en France. Espoirs, échecs, lourdeur des traitements : la bataille contre l’infertilité n’est pas indolore pour les patients. La mission de Louise est de rendre ce parcours plus transparent et individualisé : explications, rapports de médecins, évolutions sont disponibles directement sur la plateforme pour les personnes en cours de traitement comme pour le personnel soignant.

La charge mentale et physique d’une PMA repose en majeure partie et inévitablement sur les femmes. Atal Boudir, la cofondatrice de la jeune pousse, insiste sur l’importance d’un suivi accessible, clair et personnalisé à chaque étape, pour l’ensemble des couples.

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Luna, le diagnostic de l’endométriose en 7 clics

L’application Luna a été cofondée en 2021 par deux médecins spécialistes de l’endométriose. Le LunaEndoScore est le tout premier test d’aide au diagnostic de l’endométriose certifié Dispositif Médical CE. Ce questionnaire permet de calculer sa probabilité d’être atteinte d’endométriose en quelques minutes. Les utilisatrices reçoivent ensuite des conseils personnalisés du Dr. Luna afin d’accéder plus rapidement à une prise en charge adaptée et d’être redirigées vers un centre de dépistage endométriose partenaire.

Luna a ouvert son premier centre à Marseille en mars 2023, à la Clinique Bouchard-Le Coronet. Les femmes dont le test s’avère positif peuvent prendre rendez-vous directement depuis l’application, afin de réaliser une échographie endovaginale avec un échographiste spécialiste. Les résultats des examens sont ensuite examinés par une sage-femme ou une infirmière de coordination, pour une prescription et une orientation vers un parcours de soins adapté. Trois nouveaux centres doivent ouvrir leurs portes en 2023 : à l’Hôpital Cochin à Paris très prochainement, suivi d’Aix-en-Provence et Lille.

En 7 clics, Luna détecte une pathologie qui met en moyenne 7 ans à être diagnostiquée. Après un lancement le 8 mars, les premières utilisatrices ont obtenu un diagnostic endométriose en moins de 15 jours dans le centre partenaire. L’application, gratuite, propose également des ressources et quiz sur la santé des femmes, les cycles menstruels, l’endométriose, la fertilité, etc. Le LunaEndoScore et son parcours diagnostic sont accessibles pour une valeur symbolique de 3 euros.

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Lyv, la plateforme pour reprendre le pouvoir sur son endométriose

Le projet Lyv, fondé par Hélène Antier en 2021, s’est constitué d’un collectif de femmes et d’hommes touchés directement ou non par l’endométriose. Startup à mission, Lyv est une application de “Digital Therapeutics” qui aide les femmes atteintes d’endométriose à l’apprivoiser au quotidien.

Portée par une démarche scientifique, la plateforme souhaite réduire l’errance post-diagnostic tout en contribuant à la recherche scientifique et en améliorant la vie des patientes : "Nous voulons changer cette injustice majeure qu’est cette maladie sans traitement curatif connu à ce jour", explique Chloé Bonnet, cofondatrice. Lyv œuvre en faveur de la sensibilisation autour de l’endométriose à travers sa School of Endo, une plateforme de parcours de contenus qui permet de reprendre le pouvoir sur sa maladie. La comprendre, également, car c’est un sujet complexe : "La recherche d’informations fiables dans ce domaine est une charge mentale supplémentaire pour les femmes", poursuit Chloé Bonnet.

La data récoltée chez les patientes est mise à contribution de la recherche. "Nous créons une étude d’impact, la Lyv Research, à travers une thèse CIFRE LYV-INSERM, pour aller chercher les facteurs déterminants de la qualité de vie des patientes." Une mission de santé publique qui est au cœur de l’ADN de Lyv. Le modèle économique de la startup repose sur ses partenariats avec les assurances et les mutuelles, les grands groupes féminisés ou les sociétés qui veulent travailler leur marque employeur et se préoccupent de la santé de leurs équipes.

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Matricis.ai, aider les radiologues dans la lecture de l’endométriose

Cofondée en 2022 par Raphaëlle Taub et Elise Mekkaoui, Matricis.ai est un algorithme d’intelligence artificielle qui aide les radiologues à diagnostiquer l’endométriose à la lecture des IRM.

Si cette maladie est aussi longue à être diagnostiquée (7 ans en moyenne), c’est dû entre autres à la lecture difficile des lésions de l’endométriose, par manque d'entraînement des cardiologues et manque de temps d’analyse. Le système d’IA inventé par Matricis.ai sait distinguer une IRM avec endométriose d’une IRM normale. L’algorithme va lire les images et donner au radiologue une suspicion d’endométriose, sur une zone en particulier. Ce système a déjà fait ses preuves en cancérologie et en cardiologie mais ne connaît pas encore d'équivalent dans la santé féminine. Elise Mekkaoui, l’une des associées, est atteinte d’endométriose. Il a fallu 4 ans pour arriver à ce diagnostic, en partie à cause de la difficulté des radiologues à lire les IRM.

En savoir plus Matricis.ai

Perifit, best-seller des solutions de rééducation du périnée

Acteur référent de la FemTech depuis sa création en 2017 par deux ingénieurs, Perifit s’est imposé parmi les leaders d’un marché encore tabou, la santé vaginale. La startup a développé un dispositif de rééducation du périnée, au croisement de l’innovation hardware (objet connecté) et de l’excellence software (application mobile).

Conçu avec des spécialistes internationaux du périnée, Perifit s’est construit sur une recherche scientifique en anatomie et psychologie. Le dispositif connecté, aujourd’hui vendu à plus de 300.000 exemplaires dans plus de 90 pays, aide ses utilisatrices à renforcer et à guérir avec succès leur plancher pelvien de manière autonome et dans le confort de leur domicile. Les six programmes d'entraînement permettent de prévenir l’incontinence mixte et aident à la récupération postpartum.

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