Sienna Venture Capital a été créé en 2022, au sein de Sienna Investment Managers, la plateforme de gestion alternative du Groupe Bruxelles Lambert, la holding d’investissement des familles Desmarais et Frère. La création de cette filiale est née de la volonté de Ian Gallienne, l’actuel CEO de GBL, de poursuivre sa diversification dans le non coté et de s’ouvrir à la gestion pour compte de tiers. Sienna IM, dirigé par Paul de Leusse, gère au total 30 milliards d’euros avec des activités en immobilier, en dette privée et en private equity.

Isabelle Amiel Azoulai, la spécialiste de la tech israélienne

Aux manettes de Sienna Venture Capital, Isabelle Amiel Azoulai, ancienne associée-fondatrice du club d'investissement pour millionnaires La Maison. Cette experte du capital risque est arrivée avec son équipe d’investissement et sa profonde connaissance de la tech israélienne. "Il y a dix ans, avec le club d’investissement la Maison, j’ai commencé à m’intéresser à la tech. L’écosystème européen n’était que peu développé, et le marché américain était la chasse gardée de quelques privilégiés. Nous nous sommes donc tournés vers la tech israélienne", raconte Isabelle Amiel Azoulai. "Les sociétés israéliennes n’ayant pas de marché domestique, elles s’exportent par nature. Leur marché principal était les États-Unis, mais elles n’adressaient pas le continent européen", poursuit-elle.

"Après les US, Israël est le hub technologique le plus innovant et je le connais mieux que n’importe qui en Europe. La culture entrepreneuriale se développe au sein de l’armée, qui est à la pointe de l’innovation en termes de technologie militaire", commente Isabelle Amiel Azoulai. "Le potentiel est encore plus important aujourd’hui. Avant, c’était une culture de serial entrepreneurs qui avaient pour habitude de très vite revendre leur startup. Aujourd’hui, on évolue vers une scale up nation, qui compte 97 licornes", poursuit-elle.

Startup nation, un fond dédié à la tech israélienne

Au sein de Sienna VC, elle lance un premier fonds baptisé “startup nation”. Le fonds investit exclusivement dans la tech israélienne. GBL a déjà investi à hauteur de 100 millions d’euros et la levée est en cours auprès de family offices, d’institutions financières et de corporate pour une taille cible de 200 millions d’euros.

Israël est particulièrement en pointe dans la cybersécurité qui est donc l’un des secteurs visés par le fonds. C’est aussi le cas de la mobilité, de la FoodTech et de l’AgriTech, de l’InsurTech avec biais social et de la santé digitale. "Nous visons des sociétés qui font entre 3 et 10 millions de revenus et que nous allons accompagner dans leur phase d’accélération avec la conquête du marché européen", explique Isabelle Amiel Azoulai. "Nous sommes un pont entre Israël et l’Europe. Nous encourageons les startups à venir développer leur business ici, et donnons aux corporate et institutionnels européens accès à leurs technologies", ajoute-t- elle.

Une quinzaine d’investissements et un nouveau fonds à venir

Le fonds prévoit d’investir dans une quinzaine de sociétés avec des tickets initiaux de 5 à 10 millions, qui pourront ensuite être doublés. Trois investissements ont été réalisés à ce jour : Hourly, une InsurTech qui facilite la prise en charge des accidents du travail, Incredo Sugar, un exhausteur de goût agissant au niveau des neurotransmetteurs, qui permet de réduire le niveau de sucre dans une recette, et enfin SupPlant, une IA qui aide les agriculteurs à prendre de meilleures décisions en matière d’irrigation, permettant des gains de productivité et des économies d’eau.

"Nous avons en ce moment des discussions très avancées avec l’une des plus belles sociétés dans la mobilité et également une autre société dans la cybersécurité, leader dans le cloud", confie Isabelle Amiel Azoulai. "Le marché est compliqué, mais je vois un momentum. Contrairement à l’Europe, le marché israélien s’est déjà ajusté. Les géants américains avaient créé un véritable sentiment de FOMO (fear of missing out), mais aujourd’hui, des tours s’ouvrent avec des valorisations qui ont baissé de 50 à 70 %. C’est idéal pour un acteur comme nous, prêt à déployer !", annonce-t-elle.

En parallèle, Sienna VC, travaille de manière active sur un fonds 3S (santé, social, sociétal) qui investirait dans le growth français et européen, Israël compris. Ce fonds s’inscrit dans une volonté plus globale de Sienna IM de développer des initiatives à impact social.