Chacun représente une force différente. Victor Carreau correspond au “sois fort.” Maxime Albertus correspond au “sois vif”. Nicholas Findling correspond “sois parfait.” Ce dernier s’explique : "Nous répondons à des injonctions de mouvement différentes. Victor voit une opportunité plutôt qu’une difficulté lorsqu’on rencontre un obstacle, Maxime est réactif quand on lui fait part d’une problématique et, dès qu’elle est solutionnée, exécute directement, quant à moi, je peux parfois être déstabilisé mais on peut compter sur moi pour les phases complexes d’analyse.". Si les trois cofondateurs sont parvenus à créer Comet en 2016 malgré leurs différences, c’est parce qu’ils parlent “le même langage.”.

Entreprendre ensemble

Les trois fondateurs se rencontrent lors d’un groupe de réflexion organisé par l’entrepreneur Pierre Kosciusko-Morizet. Ce dernier : "souhaitait inverser le process traditionnel de la création d’une startup en assemblant d’abord l’équipe avant de trouver l’idée. Après avoir exploré plusieurs secteurs et dessiné plusieurs projets, nous étions sûrs de vouloir entreprendre ensemble", raconte Victor Carreau, CEO. Chacun pour des raisons diverses : "L’idée d’essayer de participer à la création d’une entreprise en travaillant avec des personnes d’horizons différents… Cela m’a rendu curieux non pas de la finalité mais du processus de créativité", explique Nicholas Findling, CFO. Maxime Albertus, COO, avait, quant à lui, besoin d’action : "J’avais envie de créer un projet, de développer quelque chose… C’est ce qui m’avait manqué pendant mes premières années de conseil. Alors je me suis dit : pourquoi pas moi ?". Et Victor Carreau d’ajouter : "J’ai toujours voulu créer quelque chose mais je ne savais pas ce que cela signifiait lorsque j’étais à HEC. Et puis j’ai réalisé qu’aucune boîte autour de moi ne me plaisait suffisamment pour me lancer dedans. Alors je me suis fixé une deadline : il fallait qu’à mes 30 ans j’ai lancé ma boîte !".

L’entreprise Comet est ainsi née de cette rencontre entre "trois copains qui vivent une aventure incroyable à trois". Trois amis qui ont eux-mêmes vécu, au fil de leur parcours, "le besoin de notre produit de façon violente". Certes, "nous ne venons pas de l’immobilier, mais nous venons du monde des clients". En 2016, lorsque l’idée d’investir l’immobilier de bureaux émerge, "on constate que tout le monde veut retravailler le bureau mais personne ne se pose la question de ce que les gens font quand ils se réunissent. Les acteurs du marché proposaient de supers espaces de travail mais avec un service incomplet", souligne Maxime Albertus. L’offre Comet Meetings est une réponse à ce manque de services. "Nous proposons des lieux inspirants, en centre-ville, un service qui répond à tous les besoins comme une aide pour la technologie, des sessions bien-être ou encore une bonne restauration et le tout pour un prix compétitif et sans aucune mauvaise surprise sur la facture", précise Victor Carreau.

Le Covid " nous a rendus plus fort "

Si le domaine de l’immobilier de bureau est en plein essor, le trio rencontre rapidement un obstacle de taille : le Covid et les confinements successifs, réduisant à néant leur activité. Nicholas Findling se souvient : " Cette fermeture complète sans deadline est ce qui a été le plus impactant. ". Lors des deux premières années de Covid, Comet ferme ses portes pendant 12 mois " alors que nous étions censés faire notre série B en mars 2020. La trésorerie devait être au beau fixe mais la veille le fonds d'investissement nous a annoncé qu’il n’investirait pas. Le ciel nous est tombé sur la tête ", déplore Victor Carreau. Et Nicholas Findling d’enchérir : " Prévoir une réouverture en sachant que les clients auront exactement les mêmes attentes qu’avant la fermeture a été très difficile à gérer. Des claques comme celle-ci, dans l’univers d’une entreprise, on en compte peu. ". Mais cela " nous a rendus plus forts ", assure-t-il.

Le télétravail s’étant généralisé pendant la crise, le sentiment d’isolement se généralise et les besoins en événementiel ne cessent de croître pour y remédier et recréer du lien. Ils étoffent alors leur stratégie internationale et développent Comet Hospitality, une offre qui vise à équiper les propriétaires immobiliers et grands corporates d’espaces collaboratifs organisés et designés selon les codes Comet.

Cette première remise en question de leur vision a eu lieu grâce à l’une de leur tradition : " Une marche ensemble, chaque année. La première a eu lieu au mois d’août sous 40 degrés dans le Verdon. " . Une habitude qu’ils se sont appropriée à leurs débuts, au moment de définir leurs rôles dans l’entreprise. Il est alors apparu clairement que " Maxime serait dans l’action, au plus près du terrain et de l’humain, Nicholas dans l’analyse et l’optimisation et moi dans la croissance, le développement pour créer quelque chose de gros ", se souvient Victor Carreau. Et depuis ce jour, " à chaque nouvelle marche, on se rend compte que notre relation s’enrichit. " .

Au point qu’il est encore hors de question d’imaginer un projet en solo ou en dehors de Comet. " Nous n’avons pas beaucoup de temps pour réfléchir à autre chose et puis mon projet c’est Comet, ça fait 7 ans que ça l’est ", assure Maxime Albertus. L’équipe souhaite renforcer sa présence à l’international et vient de lancer une nouvelle activité : Comet Workplaces qui répond aux enjeux économiques et organisationnels des entreprises hybrides, celles qui permettent le télétravail tout en maintenant la vie de bureau.

Et Nicholas Findling de conclure : " Ce serait donc assez paradoxal de ne pas saisir l’opportunité qui est devant nous. ".