Morgan Pelissier n’y va pas par quatre chemins. Pour le fondateur de Sparkmate : " les plus gros problèmes de la planète se résolvent avec du hardware ". Puis il accumule les exemples : " décarboner l’atmosphère, cela se fera avec du hardware, réduire le plastique dans l’océan, idem, produire de la nourriture pour 7 milliards d’individus, idem, recycler les métaux rares, idem… ".

Avec Sparkmate, créée en 2020, Morgan Pelissier et son équipe d’une trentaine de personnes aident les entrepreneurs et les entreprises qui ont une idée, une intuition ou un problème à lancer leur produit, avec une grosse tendance pour les produits hardware, sans oublier le software toutefois. Sparkmate, grâce à ses compétences en ingénierie de pointe, a par exemple contribué à limiter l’impact environnemental des bateaux Zodiac. " Nous avons posé un boitier sur une centaine de bateaux pour faire de l’analyse de données et grâce à cela, nous avons pu apporter une solution pour réduire de 30 % la consommation de carburant de ces bateaux, et donc des émissions de gaz à effet de serre. ".

Autre exemple avec Sharelock, qui propose des cadenas connectés pour les vélos. Sparkmate a pleinement accompagné l’entreprise pour confectionner l’objet et le lancer sur le marché : " Cela permet de débloquer l’usage du vélo dans les villes européennes avec un cadenas quasi impossible à voler, intégré au vélo… Plus besoin non plus de se balader avec une chaîne sur soi pour attacher son deux-roues. ".

Morgan Pelissier anticipe l’arrivée d’une nouvelle génération d’entreprises basées en grande partie sur le hardware… Et pose une question : " Qui sera capable de créer ces boites hardware pour résoudre les grands problèmes de notre époque ? ".

" On ne veut pas de cahier des charges "

L’équipe d’ingénieurs, de mécaniciens et de développeurs de Sparkmate appliquent une recette simple mais efficace pour accompagner ses clients : " Si la demande est dans nos cordes, on se donne cinq semaines pour dire si c’est techniquement viable ou pas, lever les verrous technologiques s’il y en a, proposer une roadmap. ".

Dans la deuxième phase, entre dix et quinze semaines plus tard, vient l’alpha-testing. Morgan Pélissier précise que Sparkmate, à ce stade, " ne fait pas payer le client ". Encore dix à quinze semaines pour le moment du bêta-testing : " On teste auprès de n’importe quel type d’utilisateurs et on laisse gérer le client par lui-même, à ce moment-là, ce sont les conditions quasi-normales d’utilisation du produit. ". Quel que soit le client, quel que soit le produit, le fondateur de Sparkmate insiste sur un point : " On ne veut pas de cahier des charges, ça nous saoule ! Tu viens avec ta problématique et on te trouve la meilleure solution. ".

Une recette qui semble fonctionner puisque la société double chaque année depuis son lancement en 2020. Elle performe sur les marchés européens mais aussi asiatiques. Morgan Pelissier, après ses études à Hong Kong, a voulu s’installer dans la cité chinoise. D’où la présence d’un bureau de Sparkmate en Asie, en plus de celui de Paris. Une nouvelle antenne vient aussi de voir le jour à Sydney, en Australie. " Les ingénieurs européens, en Asie, sont très demandés… On ne s’en rend pas compte mais nos ingénieurs sont exceptionnels ", conclut le fondateur. Quant aux échéances de demain, il tourne son regard vers la création directe de startups – notamment dans les domaines de la mobilité, de l’énergie, de la décarbonation ou des medtech – plutôt que d’aider les autres à en lancer… Avec, toujours en ligne de mire, la volonté de résoudre les problèmes de la planète par le hardware.