Quel est le point commun entre Black Mirror, The Witcher, Peaky Blinders, Luther, Dix Pour Cent, le Bureau des Légendes, Dunkerque de Christopher Nolan (et tant d’autres) ? Toutes ces productions ont utilisé SetKeeper, une plateforme qui offre une série d’outils pour gérer plus efficacement une production audiovisuelle.

De la distribution d’un scénario toujours à jour à l’ensemble de l’équipe, à la gestion des contrats, en passant par un outil qui gère les informations de repérage et de casting, SetKeeper s’est donné pour mission d’adapter les outils de productivité que l’on peut trouver dans le numérique, aux spécificités du monde du cinéma et des séries.

L’envie d’entreprendre

Ce n’est pourtant pas l’amour du septième art qui ont rassemblé les cofondateurs de SetKeeper, mais une forte envie d’entreprendre, explique Octave Bory, cofondateur aux côtés d’Alex Peron et Hugo Cordier. " La seule chose qui nous importait était de lancer notre startup. Ce qui nous intéressait, c’était l’aventure entrepreneuriale. Et pendant les premiers mois, nous avons lancé plein d’idées dont certaines absolument débiles. Jusqu’au jour où l’on a eu l’idée de SetKeeper. ".

Si l’anecdote pourrait sembler triviale, elle semble être déterminante pour expliquer la longévité de la startup : " De nombreuses personnes ne vont pas entreprendre en se disant qu’elles n’ont pas la bonne idée, explique Octave Bory. Mais en réalité, et c’est assez courant, ce qui compte vraiment, c’est d’avoir une équipe de cofondateurs super solide et la motivation de se lancer ensemble dans une aventure. Je pense que si on a tenu aussi longtemps, c’est parce qu’au-delà des aléas et des difficultés, il y a toujours vraiment eu cette envie d’entreprendre qui nous a aidés à surmonter toutes les situations qui se sont présentées à nous. ".

Révéler l’importance de l’humain

Des moments difficiles, SetKeeper en a pourtant connu son lot. À commencer par la pandémie de COVID qui a amené les cinémas à fermer et les tournages à s’annuler les uns après les autres.
" Cette année-là, on a perdu 99 % de notre chiffre d’affaires ", lâche Octave Bory avec le sourire.

Un sourire qu’il a acquis en surmontant cette phase pour arriver aux 250 productions audiovisuelles qu’il accompagne maintenant chaque année. Il ne garde d’ailleurs pas de si mauvais souvenirs de la période : SetKeeper avait du cash pour voir venir et a réussi à maintenir l’ensemble des salaires, sans devoir se séparer du moindre collaborateur. Il s’agit aussi d’une période qui a mis à jour une nouvelle relation avec certains partenaires et clients : " J’ai eu certains investisseurs de SetKeeper qui m’ont appelé spontanément pour prendre des nouvelles et proposer de l’argent à taux zéro si jamais cela était nécessaire, se rappelle Octave Bory. Donc cela a été très dur, mais je trouve que ça a été révélateur de pleins de choses et on a eu de la chance. Cela a révélé de nombreuses personnes, que ce soit les salariés ou les investisseurs ou même certains clients et fournisseurs.". 

Cette période COVID a d’ailleurs eu un impact profond sur la manière dont il envisageait son poste de CEO pour la suite de l’aventure. Si Octave Bory s’est longtemps présenté comme étant le CEO de SetKeeper, il a maintenant mis au placard ce rôle pour se désigner comme étant le Chief People Officer de la startup. " Cela peut paraître un peu bateau, reconnaît-il. Mais cette période m’a fait réfléchir à ce que l’on apporte comme valeur… et j’ai trouvé que le plus important, c’était vraiment l’humain. C’est la raison pour laquelle on a tenu pendant les dix dernières années. J’ai donc décidé de me concentrer sur des questions de recrutement, de gestion des équipes, de travailler sur la culture de SetKeeper aussi. ".

L’autre fierté au-delà des questions liées à l’équipe, la liste toujours plus longue de productions utilisant le service de la startup. Pour des passionnés de cinéma, il y a la belle satisfaction d’apporter sa pierre à l’édifice : " Je suis toujours extrêmement fier quand je vois le nom de SetKeeper au générique, explique-t-il en souriant. Je nous souhaite d’être sur le plus de super films et séries. Pourquoi pas le prochain Star Wars ou le prochain Indiana Jones ? ".