Créé par deux entrepreneurs, Thierry Vandewalle et Xavier Gury, Wind Capital fait figure d’électron libre dans le paysage de l’investissement. Les deux associés soutiennent des entreprises innovantes tout au long de leur cycle de vie. S’ils l’ont fait pendant des années pour leur propre compte, ils ont aujourd’hui décidé d’aller un cran plus loin en ouvrant leur fonds à d’autres investisseurs et en précisant leur thèse d’investissement.

En route vers Wind Capital 2

Thierry Vandewalle et Xavier Gury se sont rencontrés avant même leurs vingt ans et n’en sont pas à leur première aventure professionnelle commune. Ensemble, ils ont monté WCube, une agence digitale revendue en 2007 au groupe Publicis. Ils ont ensuite chacun poursuivi leur carrière à l’international, tout en commençant à investir ensemble ce qu’ils avaient gagné.

Wind Capital a donc vu le jour en 2010 avec son premier fonds Wind Capital 1, mais c’est en 2015 que les choses ont commencé sérieusement. Thierry Vandewalle et Xavier Gury investissaient en amorçage des tickets moyens de 100.000 euros, pour soutenir 5 et 10 participations par an : "Aujourd’hui, nous avons une centaine de participations à notre actif, et déjà 24 exits", indique Xavier Gury. "On a toujours essayé de faire tourner l’argent régulièrement. Quand les valorisations sont hautes, on sait sortir pour réinvestir", ajoute-t-il.

Il y a quelques mois, les deux entrepreneurs ont décidé d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur vie d’investisseurs en lançant Wind Capital 2, un fonds institutionnel et réglementé, cette fois-ci ouvert à d’autres investisseurs. "Nous sommes en train de lever et nous visons un premier closing d’ici à la fin de l’année, avec une taille cible finale à 100 millions d’euros", partage Thierry Vandewalle.

Les deux General Partners resteront les principaux investisseurs et seront entourés d’entrepreneurs qu’ils connaissent déjà bien. "Certains sont des entrepreneurs que nous avons accompagnés et qui ont fait leur exit, d’autres sont des entrepreneurs avec qui nous avons siégé dans des boards", commente-t-il. Pour atteindre leur objectif, ils visent aussi des institutionnels.

Wind Capital 2 investira des tickets de 1 à 5 millions dans des startups européennes, toujours en early stage, mais désormais en lead ou co-lead. Pour accompagner cette professionnalisation, les deux associés, qui opéraient jusqu’à présent seuls, ont recruté 2 analystes et cherchent aujourd’hui un CFO.

Plus de tech et plus d’impact

La thèse initiale autour de l’innovation reste valable, mais les dimensions technologiques et impact sont renforcées. "Notre thèse est basée sur l’innovation, elle évolue donc au fur et à mesure que la tech évolue. Nos investissements réalisés il y a 10 ans dans des projets géniaux comme Getaround ou Yuka ne sont plus des nouveautés aujourd’hui. Nous cherchons des disruptions tech plus fortes, que ce soit en IA ou dans l’industrie 4.0 par exemple", explique Xavier Gury.

Le fonds veut plus particulièrement adresser les causes et les conséquences du réchauffement climatique. "Aujourd’hui, on regarde beaucoup les causes, mais on adresse moins le sujet des conséquences. Or, même si on arrivait, dans l’immédiat, à diminuer nos émissions carbone, les conséquences des 20 prochaines années, comme la sécheresse, restent inévitables", analyse Thierry Vandewalle. "On reste volontairement larges sur les secteurs. On regarde beaucoup tout ce qui est nouveaux matériaux, industrie 4.0. On s’intéresse aussi à la production d’énergies plus durables et au traitement des déchets. On vient par exemple d’investir dans une startup qui a développé une tech permettant de transformer les déchets en béton", explique-t-il.

Pour cela, il vise les startups avec des technologies disruptives. "On va probablement aller vers des profils un peu différents, des ingénieurs ou des scientifiques, pour qui notre expertise business sera encore plus valorisable", ajoute Xavier Gury. "Nous sommes des General Partners entrepreneurs, ce n’est pas courant sur le marché et c’est une véritable valeur ajoutée pour les startups du portefeuille", complète Thierry Vandewalle.

Le fonds sera certifié article 9 SFDR, le plus haut niveau d’impact selon la réglementation européenne en la matière. Des indicateurs et des objectifs d’impact seront fixés par un comité d’impact pour chaque startup et 50 % du carried, la commission de performance perçue par les gestionnaires, sera lié à l’atteinte de ces objectifs. Avant que Wind Capital 2 ne puisse commencer à déployer, Thierry Vandewalle et Xavier Gury continuent à investir avec leur premier véhicule, mais appliquent déjà cette thèse recentrée.