La logique d’investissement des professionnels du capital risque est très différente de celle de financeurs traditionnels, qui tentent de circonscrire le risque et les sources d’échecs. Dans le cas des " venture capitalists ", le risque fait partie de l’ADN de ces investisseurs audacieux, qui recherchent des startups exceptionnelles. Les plus-values de cession réalisées via un nombre limité de pépites doivent excéder les inévitables pertes en capital d’une grande partie des investissements.

On comprendra aisément que si, sur un portefeuille de 20 startups, un fonds d’investissement réalise une plus-value équivalente à 40 fois sa mise initiale avec l’une des entreprises, la rentabilité dudit portefeuille est assurée.

Les critères d’investissement de ces chercheurs d’or des temps modernes sont relativement simples et découlent de la nature extrêmement compétitive des entreprises à financer. Créer et développer une startup à succès est en effet un sport de haut niveau où l’amateurisme se paie cash.

Équipe d’exception et gros marchés

" J’adore les équipes exceptionnelles et les gros marchés ", aime à dire le fondateur d’un startup studio européen finançant des entreprises de la tech et du digital. Cette focalisation sur les équipes et sur des marchés supérieurs à 1 milliard d’Euros est une constante chez les professionnels du capital-risque :
- Ces investisseurs accordent une grande importance à l'équipe fondatrice de l'entreprise. Ils évaluent à la fois l’ambition, l'expérience, les compétences, la crédibilité, la vision des cofondateurs ainsi que leur capacité à formuler et mettre en œuvre leur stratégie de développement.
- S’agissant du marché potentiel, les investisseurs recherchent des marchés adressables considérables et en forte croissance. Ils évaluent par conséquent à la fois la taille du marché, la demande réelle des consommateurs, la concurrence et les opportunités de différenciation de la startup.

Modèle économique et traction

Ces mêmes investisseurs vont également s’attacher à comprendre le business model et à analyser la " traction " qui valide plusieurs hypothèses clés :
- Le modèle économique doit reposer sur une proposition de valeur robuste : quelle est la valeur créée pour les clients de la startup et pour les principales parties prenantes ? Qu’est ce qui la distingue des autres acteurs du marché ? Les investisseurs analyseront le mode de génération de revenus et les perspectives de rentabilité à long terme.
- Les preuves de traction : Les investisseurs recherchent des preuves tangibles de validation de la proposition de valeur et de l’intérêt des clients ou des utilisateurs existants : croissance de l’audience et/ou des revenus, partenariats stratégiques, scalabilité du modèle…

" Management, Marché, Modèle et Momentum " : le quatuor gagnant

Même si les critères de criblage des propositions d’investissement peuvent varier sensiblement en fonction de la thèse d’investissement des fonds de capital-risque, on trouvera invariablement les critères d’évaluation cités précédemment, notamment " l’équipe, qui explique 90% du succès de nos investissements ", comme se plaît à le souligner un autre professionnel du capital-risque.

Ce modèle des " 4 M " fournit une grille d’évaluation robuste qui permet aux meilleurs fonds d’investissement de trier le bon grain de l’ivraie parmi les milliers de propositions d’investissement reçues chaque année. Cela permet rapidement de se concentrer sur les meilleurs projets, pour lesquels la compétition entre investisseurs est en général féroce. Les meilleurs VCs cherchent constamment à identifier et financer la " chronique d’un succès annoncée " même si les énormes succès demeurent des exceptions qui confirment la règle de ce sport financier à nul autre pareil.