Dans l’écosystème des startups, où produits, idées et talents transcendent toutes frontières géographiques, une réalité s'impose pour garantir la réussite : la nécessité de recruter à distance et à l’international.

Par conséquent, et afin de pourvoir des postes spécialisés, plus de 20 % des entreprises recrutent à l'international, poussées par la pénurie de talents et encouragées par le fait que le travail à distance ne requiert pas de visas, et ne dépend pas des politiques d'immigration.

Parler une langue commune 

Cependant, une autre réalité s’impose : la nécessité de parler une langue commune. Les entreprises qui exigent dans leurs processus de recrutement une condition linguistique, par exemple, la nécessité de parler - ou d'apprendre – la langue parlée au siège, plutôt que l'anglais, réduisent à néant leurs chances d’attirer les profils les plus compétents. Ainsi, face à la pénurie actuelle de talents et de main-d'œuvre sur le marché, cette exigence ne fait qu’entraver davantage les efforts des entreprises pour trouver des personnes qualifiées, indispensables à leur croissance et leur développement.

En réponse à cette problématique, certains politiques en Allemagne ont appelé à la reconnaissance de l'anglais comme seconde langue officielle du pays, afin de pallier la pénurie de talents locaux. Cette proposition a soulevé un grand nombre de critiques. En premier lieu, certains se sont inquiétés de la menace supposée que cette proposition pourrait engendrer à l’encontre de la culture germanique.

Pourtant, dans ce contexte particulier où les équipes internationales sont en pleine expansion, il ne s’agit pas de remettre en cause une culture, mais de pouvoir recruter le meilleur profil pour le poste, peu importe son origine. Alors qu’un nombre croissant de grandes entreprises multinationales imposent désormais l'anglais comme langue de travail commune, il est évident que faciliter la communication au sein de marchés diversifiés et d'effectifs répartis est une approche pragmatique pour garantir des performances optimales et des équipes connectées.

Voilà pourquoi l'anglais est, et doit rester, la véritable langue des startups.

Un levier indispensable pour être une entreprise internationale 

Certes, la langue française est célèbre pour son vocabulaire unique et précis, souvent dépourvu d'équivalent en anglais. Mais elle est également réputée pour sa complexité, qui pose des difficultés aux non-natifs. Nos propres recherches démontrent que les barrières linguistiques demeurent un défi majeur pour 38 % des entreprises en quête de nouveaux talents, dont 32 % cherchent à recruter dans des régions où l'anglais est largement maîtrisé.

À en juger par les conclusions de ces études, les employeurs qui envisagent le recrutement mondial sont encore plus enclins à considérer les talents issus des pôles technologiques traditionnels tels que New York, Berlin et San Francisco, où l’on trouve de nombreux anglophones, plutôt que des pôles émergents où sont parlées d’autres langues, comme Helsinki, Guadalajara ou Buenos Aires.

Lorsqu'il s'agit de constituer des équipes globales performantes et d'attirer des candidats pour des postes spécialisés, il est essentiel de créer un environnement et des méthodes de travail propices à l'accomplissement optimal des missions.

En tant que fondateur de langue maternelle néerlandaise, il ne m'est jamais venu à l'esprit d'opérer dans une autre langue que l'anglais. Cela aurait grandement limité la capacité de ma société à se développer à l'international. En instaurant un environnement linguistiquement neutre au sein de Remote, nous avons favorisé une culture d'entreprise
inclusive, axée sur la diversité et propice à la collaboration mondiale. D’autre part, grâce à Internet, désormais le principal canal de propulsion pour la plupart des entreprises, aucune barrière n'empêche une startup européenne de se hisser au rang d'entreprise internationale.

Un gage d'ouverture vers de nouveaux horizons

Au-delà de son utilité pratique, l'anglais comme langue des startups revêt également une dimension symbolique puissante. Il représente un véritable vecteur de diversité et de prospérité sur la scène mondiale. Il incarne l'esprit de collaboration mondiale et d'ouverture vers de nouveaux horizons. De plus, l'anglais offre un avantage compétitif indéniable sur la scène internationale. En l’adoptant comme langue officielle, les startups sont mieux positionnées pour attirer des investisseurs, partenaires et clients potentiels du monde entier.

Toutefois, l'adoption d'une nouvelle politique linguistique mondiale n'est pas un processus facile et rencontrera inévitablement de la résistance, venant de ceux qui défendent avec ardeur la fierté nationale et qui craignent les pertes culturelles. Cependant, lorsque nous tenons compte du fait que l’anglais est la langue de développement web à l’échelle mondiale, et celle utilisée pour administrer la plupart des indicateurs de performance des startups et gérer les entreprises technologiques, il devient clair que l'introduction d'une langue de travail commune est tout simplement la façon la plus logique pour les entreprises de demeurer compétitives et de connaître une croissance soutenue sur un marché mondial en perpétuelle expansion.