Alors que les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) gagnent en importance dans le monde du capital-risque, il devient essentiel de comprendre le rôle crucial qu'ils jouent dans sa chaîne de valeur. Celle-ci s'étend des investisseurs (LPs) aux fonds d’investissement (GPs), en passant par les startups dans lesquelles ces derniers investissent. Pour parvenir à une approche complète de l’ESG dans le capital-risque, l’ensemble des acteurs doit travailler ensemble pour garantir la croissance durable des futures pépites.

Les LPs, piliers de l’écosystème du capital-risque, représentent sa principale source de financement. En tant qu'investisseurs institutionnels, family offices ou particuliers fortunés, ils investissent dans des fonds gérés par des GPs. Pour eux, l'importance des critères ESG reposent sur leur capacité à peser sur les rendements à long terme et les risques. En les intégrant dans leurs décisions d'investissement, les LPs peuvent mieux identifier les fonds dotés de solides pratiques de gouvernance et de gestion des risques, plus susceptibles d'offrir des rendements durables.

En outre, de nombreux investisseurs sont soumis à des pressions réglementaires les obligeant à prendre en compte ces critères ou à celles de leurs parties prenantes, sensibles aux questions de transparence et de responsabilité sociétale.

Les GPs jouent un rôle essentiel dans l'intégration de l'ESG tout au long de la chaîne de valeur. Ils ont une responsabilité fiduciaire à l'égard de leurs souscripteurs, celle d'obtenir des rendements élevés tout en gérant les risques de manière efficace. En tant qu’intermédiaire entre les LPs et les startups, ils doivent s'assurer que les entreprises de leur portefeuille adhèrent aux principes ESG, car cela a un impact direct sur leur performance financière et sur leur réputation. Pour les GPs, les critères ESG sont passés d'un statut " utile " à celui " d’indispensable " : ils permettent d’identifier les startups avec des modèles d'affaires durables, de réduire le risque de sanctions réglementaires et d’améliorer leur réputation auprès de leurs investisseurs et autres parties prenantes. Les LPs accordant de plus en plus d'importance à l'ESG, les GPs qui n'intègrent pas ces facteurs dans leurs processus d'investissement risquent de perdre leur accès aux capitaux et de réduire leurs avantages concurrentiels.

Les startups, dernier maillon de la chaîne de valeur du capital-risque, ont la responsabilité d'intégrer les pratiques ESG dans leurs stratégies de croissance. Trois approches sont possibles :

  1. Intégrer les pratiques ESG dans l'ensemble de leurs opérations et leurs stratégies de croissance. Ce faisant, elles peuvent tout à la fois atténuer leurs risques, améliorer les relations avec leurs parties prenantes et leur réputation, et ainsi renforcer leur compétitivité à long terme.
  2. Améliorer l'impact ESG de leurs activités. Les entreprises économes en ressources qui revendent des appareils informatiques d'occasion ou optimisent l'usage des services en ligne peuvent par exemple se distinguer et créer un effet d'entrainement.
  3. Offrir des solutions innovantes qui réduisent de manière tangible l’impact environnemental et sociétal d’une industrie.

Pour créer une approche ESG complète et pertinente tout au long de la chaîne de valeur, la collaboration et la transparence entre tous les acteurs sont donc cruciales. Il s'agit notamment de partager les meilleures pratiques, de définir des attentes claires en matière d'ESG et de suivre les progrès de manière continue. Des rapports transparents et des critères ESG cohérentes jouent un rôle essentiel.

En adoptant des cadres normalisés de reporting ESG, les acteurs de l'écosystème du capital-risque peuvent communiquer efficacement leurs performances ESG aux investisseurs et aux parties prenantes, renforcer la transparence, améliorer la prise de décision et, en fin de compte, contribuer à un avenir plus durable.