En France, les particuliers sont nombreux à avoir découvert les facilités des banques en ligne. Étonnement, cela ne semble guère être le cas des professionnels, y compris des auto-entrepreneurs, qui domicilient encore principalement leurs comptes au sein d’établissements retail traditionnels. Une démarche qui n’est pas toujours adaptée à la taille et aux ressources financières des plus petites structures, car les frais bancaires grimpent rapidement. Alors : « pour optimiser leurs coûts, beaucoup d’auto-entrepreneurs décident d’ouvrir un compte bancaire pour particulier, qu’ils dédient à leur activité professionnelle. La loi ne l’interdit pas mais le déconseille, car ce n'est effectivement pas l'option adaptée pour l'auto-entrepreneur », explique Bertrand Cizeau, directeur d’Hello bank! France.

Si, sans surprise, les frais font figure de critère de choix chez les indépendants et les auto-entrepreneurs, il ne faudrait cependant pas tout résumer à une grille tarifaire. « Ces derniers sont en quête d’autonomie. Une autonomie qu’ils sont allés chercher en se mettant à leur compte, et qu’ils entendent appliquer à toutes les sphères de leur vie professionnelle, y compris la gestion financière. La proposition des banques ne convient pas toujours à la vague d’auto-entrepreneurs qui prend de l’ampleur depuis le Covid et est souvent très à l'aise avec le 100 % distanciel et digital », analyse Bertrand Cizeau, qui se dit convaincu que ces professionnels vont rechercher une offre entièrement accessible à distance au cours des années à venir. De quoi ouvrir des perspectives intéressantes pour qui saura les attirer.

Connaître les besoins

Des services bancaires en ligne pour les pros, il semble en exister plusieurs aujourd’hui, en témoigne le nombre croissant d’acteurs sur ce secteur – et qui font d’ailleurs figure de réussite dans l’univers des fintechs. Avec leurs tarifs réduits et leur offre 100 % digitale, ils semblent bien placés pour adresser le marché en plein essor des auto-entrepreneurs.

« En réalité, la quasi-totalité de ces nouveaux acteurs, qui ont leurs propres atouts, ne sont pas réellement des banques ! », explique Bertrand Cizeau. Un détail qui n’en est pas tout à fait un. « Le cœur de leur proposition de valeur est de fournir des services extra bancaires via des partenaires, notamment pour faciliter la vie administrative des entrepreneurs, ce qui leur est très utile et que nous leur proposons également. Et ces acteurs numériques font souvent cela très bien. En revanche, ils ne proposent pas de réels services bancaires, qui s’avèrent essentiels pour faire croître une activité. »  .

Voilà pourquoi Hello bank! est convaincu de l’émergence d’un nouveau marché, celui des banques en ligne dédiées au nombre croissant d’auto-entrepreneurs et d’indépendants qui se répartissent sur le territoire français. Pour eux, Hello bank! a donc décidé de déployer des services bancaires pour professionnels - terminal de paiement à bas prix, souscription de crédit, facilités de caisse, dépôt de chèque - dans un écosystème digital. « Les auto-entrepreneurs veulent que les choses aillent vite et que les démarches soient simples. » .

Les solutions bancaires à destination des très petites structures prennent donc forme, mais l’écart à combler avec les services disponibles pour les particuliers demeure encore bien large. Ainsi, avec une inflation à plus de 5 %, quelles sont les offres de placement disponibles pour leur trésorerie ? Dans les établissements traditionnels, les solutions proposées sont le plus souvent accessibles à partir de montants minimum d’investissement conséquents - et donc inatteignables pour bon nombre de petites structures. Autre point noir, le changement de banque. Aucune aide à la mobilité bancaire n’est prévue pour les comptes professionnels, contrairement ce qui a été fait pour les particuliers.
« Epargne et mobilité sont deux sujets sur lesquels nous travaillons, afin de lever les derniers freins qui pénalisent encore les auto-entrepreneurs et petites sociétés », conclut Bertrand Cizeau.