Jusqu’en 2019, Fabrice Vernay évoluait chez Engie dans le secteur des énergies renouvelables et plus précisément dans le photovoltaïque… avant de rejoindre le monde du fitness. « Amateur de sport et client d’une salle, j’ai longtemps ressenti de la perplexité et de l'incompréhension face au gaspillage de l’énergie produite par toutes ces machines de fitness. Dès lors, j'ai décidé de travailler à un système permettant de la récupérer. Aujourd’hui, je continue à produire de l'énergie renouvelable, mais j’ai remplacé les panneaux par des vélos », explique Fabrice Vernay.

A l’époque, le futur président et cofondateur de Wattsgood voit dans le sport - de par son côté universel et fédérateur - un véritable levier de sensibilisation aux enjeux de transition et de sobriété énergétique. « De là est née l’expérience Wattsgood, qui va se vivre sur des équipements de cardio-training générateurs d’électricité et au travers d’une application qui permet de suivre les données de performance comme la vitesse, la distance virtuelle parcourue, mais aussi des données relatives à la production d’énergie engendrée par l’activité physique selon différentes temporalités et de manière individuelle ou collective avec une notion de gamification et de challenge très importante pour embarquer le plus de monde possible », poursuit Fabrice Vernay.

De l’énergie cinétique à l’électricité renouvelable

Les équipements développés par Wattsgood intègrent une technologie qui permet de récupérer l’énergie cinétique produite par le pédalage en électricité. Électricité qui est, par nature, renouvelable. Connecté à une prise, les appareils injectent l'énergie produite directement dans le réseau du bâtiment dans lequel ils ont été installés.

« Notre premier produit, le Good Trainer, est un dispositif sur lequel on vient monter un vélo de route traditionnel auquel on a retiré la roue arrière », décrit Fabrice Vernay. Initialement commercialisés auprès des entreprises, des collectivités, des établissements d’enseignement - pour des questions d’amélioration de la qualité de vie, des sessions de teambuilding ou de sensibilisation RSE -, les équipements et l’expérience Wattsgood sont désormais adressés au marché du fitness.

« Soucieux d’inscrire notre projet dans un modèle économique social et solidaire, nous avons fait évoluer le Good Trainer vers le Good Generator pour aller vers un vélo de spinning qui correspond davantage à ceux qu’on trouve en salle de sport. Dans une opération de retrofit, nous sommes venus plugger notre brique technologique sur les équipements existants que nous avons reconditionné pour avoir toujours plus d’impact. Et pour cause, c’est un marché gigantesque », se réjouit Fabrice Vernay.

Une expansion des ventes à venir

La traction commerciale est réelle. Il n’y aurait pas moins de 11 millions d’équipements fitness à travers le globe et la France hébergerait 6.000 salles de sport.

Avec sa solution, Wattsgood donne la possibilité aux gérants de salle de sport d’allonger la durée de vie de leurs équipements tout en leur offrant l’opportunité de produire localement une partie de leur énergie. Si ces deux raisons suffisent à adopter le dispositif, Fabrice Vernay est persuadé que l’expérience Wattsgood fidélise les clients d’une salle voire élargit leur base notamment en raison de leur typologie. « Les clients d’une salle de sport sont généralement jeunes, sensibles à la question écologique. Ils seront de plus en plus demandeurs d'engagements de la part d’un secteur encore très énergivore. La première salle avec laquelle nous travaillons, Genae Fitness Club, est pionnière dans une démarche d’impact positif. Et l’engouement est réel. Nous sommes déjà en discussion avec plusieurs grands groupes. »

Preuve en est, une première startup britannique et une seconde canadienne ont eu la même idée. D’ailleurs, en attendant que le Good Generator soit disponible pour les nombreuses salles qui manifestent dès à présent leur intérêt, la startup francilienne a annoncé il y a une semaine au Fitex Paris son partenariat avec la société canadienne Off The Grid pour assurer la distribution sur l’ensemble du territoire français de son vélo de cardio training générateur d’électricité.

Wattsgood cherche à lever de nouveau de fonds

Après avoir obtenu des subventions de la part de BPIfrance et de la Ville de Paris, et après une entrée au capital du fonds impact d’Engie et une première campagne de financement participatif sur Wedogood à hauteur de 100.000 euros en 2020, Wattsgood lève de nouveau des fonds mener son opération de retrofit à grande échelle.

« Notre levée de fonds se déroulera en deux temps. 100.000 à 200.000 levés aujourd’hui via un bridge qui s’opère actuellement entre une campagne de financement participatif - toujours sur Wedogood - et une participation de business angels pour être solide sur nos appuis. À cela viendra s’ajouter une seconde levée de fonds d’1,5 million majoritairement en equity au cours du premier trimestre 2024 », détaille le président et cofondateur de Wattsgood.