Avoir une vraie action et la mettre en œuvre avec d’autres personnes. » Alexandre Coing a toujours eu l’idée de piloter un projet. Au sein de son école de commerce (Essec), le choix de sa spécialité est alors évident : les médias. « Je voulais toucher à ces industries créatives tout en testant différentes portes d’entrée, à commencer par le cinéma, l’une de mes passions. J’étais très intéressé par le business développé dans le monde du cinéma et dans l’industrie des médias », explique-t-il. Car ces deux domaines ont « une logique de ligne éditoriale, d’histoires à raconter ».

Alexandre Coing enchaîne quelques expériences dans une boite de production puis dans une école de cinéma à Marrakech qui avait le projet de développer des studios de tournage. Pour son dernier stage en 2014, il intègre Le Fooding. « Je travaillais sur la partie recherche de partenariats. » Chez Le Fooding, Alexandre Coing y retrouve alors cette « logique de ligne éditoriale » et découvre un métier qui rassemble « les côtés commercial, stratégique et créatif ». Plus encore, Alexandre Coing est séduit par le fait « de capturer le réel et de lui donner une forme communicable à une audience ».

Une pause professionnelle essentielle pour Alexandre Coing

C’est ce fil rouge qu’il suivra dans le développement du média. Rapidement, il acquiert des responsabilités sur d’autres verticales : les RH, la finance, la comptabilité… Il forme aussi les plus jeunes en contrat d’alternance. « Transmettre est très important pour moi. Lorsque j’étais en école de commerce, je donnais des cours particuliers à des jeunes pour les former aux concours », explique celui que l’on décrirait, selon lui, comme « bienveillant et à l’écoute ».

En 2017, l’entreprise vit un véritable changement et accueille un nouvel actionnaire minoritaire : le guide Michelin. Le Fooding vit un développement digital et se déploie à l’étranger deux ans plus tard : Mexique, États-Unis, Angleterre… L’effectif évolue aussi : « On était 10 en 2014, on est désormais 25. »

Malgré cette ascension, Alexandre Coing quitte l’entreprise en 2020. « J’avais décidé de partir car je voulais exercer mon autre passion : le vélo. » Au programme : « Un voyage en vélo à travers l’Europe, jusqu’en Norvège. » Mais le Covid le contraint à revoir ses plans. « J’ai finalement opté pour un voyage proche de chez moi pour redécouvrir la France et la voir comme un territoire complet. » Une pause professionnelle alors essentielle pour « sortir d’un tunnel professionnel depuis l’école et revenir plus frais, avec des idées neuves ». Un an plus tard, il retrouve finalement son équipe du Fooding : « Je me suis rendu compte que l’histoire n’était pas finie et que j’avais encore beaucoup de choses à apporter. »

Le Fooding s’exporte en Belgique

À son retour, Alexandre Coing devient, en 2022, directeur général de l’entreprise en binôme avec Christine Doublet. « On définit ensemble les projets à mener puis je me charge de la partie commerciale et stratégique tandis qu’elle dirige le projet et s’occupe de la partie éditoriale. On se complète de façon très instinctive. »

Ensemble, ils poursuivent leur développement à l’international. Pour la première fois, en 2023, l’équipe exporte le « modèle entier » dans un pays voisin, la Belgique. « On avait l’envie de déployer un modèle plus pérenne, avec plus de profondeur. » Pourquoi la Belgique ? « Pour trois raisons. La première : on avait déjà mis au point un petit guide de Bruxelles en 2018 et cela nous avait donné envie de creuser. La deuxième : on a recruté une nouvelle rédactrice en chef belge ce qui nous a encouragé à aller dans cette voie. La troisième : on s’est rendus de nombreuses fois en Belgique et on a été séduits par l’offre food, la vitalité et la liberté des gens et la diversité des restaurants. »

Pourquoi pas créer une nouvelle entreprise ?

Envisage-t-il d’aller plus loin ? « On a fait des contenus dans 90 destinations. Cela nous a donné plein d’envies et de rêves mais pour déplacer le modèle complet dans un autre pays, il faut que ce soit accessible et réalisable. Christine et moi avons une présence assez forte et nous n’imaginons pas lancer le Fooding dans un autre pays trop lointain sans que l’on puisse s’y investir. » Il faudra donc attendre 2025 ou 2026 avant de voir le Fooding s’installer ailleurs.

Au-delà de l’entreprise, Alexandre Coing n’est pas non plus prêt à aller s’installer ailleurs. « Professionnellement, je suis très bien comme ça car je suis libre de monter des projets. À titre personnel, j’aimerais organiser des événements autour du vélo mais de façon associative. » Quittera-t-il un jour le Fooding ? « Je sais que le jour où je partirai, je créerai une entreprise, quelque chose qui me ressemble, pour profiter de la même liberté. »