En 2027, les foyers français auront l’obligation d’avoir un thermostat leur permettant de réguler et piloter leur chauffage. Cela signifie que plus de 20 millions de foyers vont d’ici-là devoir s’équiper. Bonne nouvelle, l’État subventionne, tout au long de l’année prochaine, l’installation par un professionnel de solutions connectées de pilotage de chauffage, en fonction de la superficie chauffée et sans condition de revenu. Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a classé le chauffage parmi les priorités de son plan sobriété : il représente 66 % des dépenses énergétiques des ménages, selon l’Ademe. « La facilité de réglage du chauffage, à la fois de la température et des plages horaires, permet d’avoir un double effet positif, aussi bien sur la consommation énergétique que sur la facture », souligne Benoît Caudy, Product Marketing Manager chez Netatmo.

En matière de consommation énergétique, l’Ademe chiffre la réduction à 15 % grâce à ces technologies. Il est également possible pour chaque foyer de mesurer son empreinte carbone, grâce à des solutions comme le calculateur proposé par Engie en partenariat avec WeNow, spécialiste du carbone et de la transition énergétique.

Du côté de la réduction des factures, là encore les résultats sont quantifiables. Netatmo a ainsi mené une étude auprès de ses consommateurs en juillet dernier. Il en ressort que 90 % d’entre eux affirment avoir réalisé des économies d’énergie depuis qu’ils se sont équipés d’un thermostat connecté, des économies pouvant atteindre 250 € par an. « Pour un coût d’achat moyen de thermostat compris entre 150 € et 200 €, sans même compter les aides de l’État, l’opération est rentabilisée dès la première année », illustre Benoît Caudy.

En réalité, ce n’est pas tant le thermostat en lui-même qui permet de modifier les habitudes de consommation énergétique que les applications auxquelles il est connecté. « Il est par exemple possible de le relier à l’application de l’énergéticien Engie Mon Pilotage Gaz. Cela va permettre non seulement de faire un planning de chauffage par pièce, mais aussi de connaître les détails de sa consommation, puis de se fixer des objectifs énergétiques ou budgétaires. Le tout, sans sacrifier son confort », explique Benoît Caudy. En effet, si l’objectif est une réduction de la consommation au global, le pilotage par pièce permet aussi de jouer sur le ressenti en matière de température. « Il faut se rendre compte que la température indiquée sur un thermomètre n’est pas la température ressentie : beaucoup de paramètres peuvent modifier notre perception », complète Valérie Mas, fondatrice de l’entreprise WeNow.

La chaleur, une question de connaissances ?

Le défi énergétique que constitue le pilotage du chauffage ne concerne pas que les particuliers. L’appel à la sobriété a également été adressé aux entreprises et semble avoir été entendu. Néanmoins, dans les faits, la sobriété requiert un peu plus que simplement abaisser le chauffage à 19°C dans les bureaux. « C’est ce que beaucoup d’entreprises ont fait, et cela a généré du mécontentement chez les collaborateurs : ils ont eu froid, et c’est normal si on baisse la température sans rien changer ! Certains sont même venus avec leur petit radiateur pour se réchauffer. C’est le comble, parce que ça consomme bien plus que le chauffage central », explique Valérie Mas.

Evidemment, la réponse, à cela n’est pas de remonter les radiateurs. « Pour baisser la température et pouvoir travailler confortablement, il y a un certain nombre de gestes à connaître. En effet, la sensation de chaud ou de froid ne dépend pas de ce qu’affiche le thermomètre, mais d’un ensemble de critères propres au lieu et à la condition de celui qui l’occupe », illustre Valérie Mas. Les entreprises semblent désormais prendre conscience de l’importance de former leurs équipes, puisque les demandes de formations faites auprès de WeNow, spécialiste de ces questions, ne cessent de grimper.

Voir plus loin

« Réduire le chauffage, trier les déchets, installer des led… Beaucoup d’entreprises le font déjà. D’ailleurs, nos enquêtes démontrent qu’entre 2020 et aujourd’hui, la proportion d’entrepreneurs qui intègrent la notion de transition dans leur management est passé de 1/3 à 2/3 », souligne Eric Versey, directeur exécutif en charge du Financement et du Réseau chez Bpifrance. « Ce qu’il faut maintenant, c’est parvenir à un basculement des modèles, à un changement structurel de l’entreprise face aux enjeux de la transition. »

Dans la lignée du plan Climat, Bpifrance accompagne donc les entreprises sur ce chemin de la transition. Tout comme pour les particuliers, la première étape passe par la prise de conscience des pratiques à changer et la connaissance des axes sur lesquels agir. Un diagnostic que la banque d’investissement propose aux sociétés, et qui sert ensuite de socle pour bâtir la transformation des pratiques. « Nous aidons ces dernières à préparer un plan stratégique, sur une base chiffrée, et mettons aussi à leur disposition des solutions de financement pour les déployer. » S’il parvient à embarquer les entreprises, ce programme pourrait avoir un grand poids, puisque les ETI et PME sont responsables d’un tiers des émissions de CO₂ en France. La marge de progression est donc majeure.