écrit le 23 février 2024, MÀJ le 23 février 2024
23 février 2024
Temps de lecture : 10 minutes
10 min
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Salon de l’Agriculture : 10 startups qui facilitent le quotidien des agriculteurs

Alors que le Salon de l’Agriculture ouvre sur fond de colère des agriculteurs dans plusieurs pays d’Europe, nous avons listé les startups qui apportent des solutions pour répondre aux défis spécifiques de l'agriculture moderne, tout en contribuant à rendre l'industrie plus durable et plus efficace.
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Beyond Green

Trois, c’est le nombre d'années de difficultés financières auxquelles s’expose tout agriculteur qui amorce une conversion vers le bio. Fondée en 2018 par Stéphane Delbassé et Maxime Durand, Beyond Green vise à faciliter cette transition en offrant un prix juste aux agriculteurs en conversion.
Beyond Green propose une solution en achetant les produits à un prix supérieur au prix conventionnel, permettant ainsi aux agriculteurs de surmonter les difficultés financières pendant cette période de transition.

La startup commercialise ces produits sous la marque "PourDemain" dans les circuits bio spécialisés et sous la marque "Transition" dans les grandes surfaces, offrant ainsi aux consommateurs la possibilité de contribuer à la transition agricole. Grâce à cette approche, Beyond Green a déjà accompagné 400 agriculteurs dans leur conversion au bio, reversé 310.000 euros pour soutenir la conversion et permis à 220 hectares d’être convertis à la bio, soit 280 terrains de football.

Pour monter en gamme, Beyond Green a levé 4 millions il y a un an. La startup compte également étendre son impact à l’international.

Pour en savoir plus sur Beyond Green

Elicit Plant

Cofondée en 2017 par Jean-Francois Jeff Déchant, Elicit Plant s'est engagée à développer une technologie répondant aux défis mondiaux du stress hydrique des cultures. Cette entreprise agritech basée en Charente a conçu Best-a, une solution novatrice sur le marché des biostimulants agricoles, évalué à 4 milliards d'euros à l'échelle mondiale.

Protégée par plus de quatre brevets, la technologie repose sur l'apport exogène de phytostérols, des molécules lipidiques d'origine végétale qui renforcent la résistance des plantes au stress hydrique. Cette approche permet aux plantes de maintenir leur activité métabolique même en présence de faibles quantités d'eau, réduisant ainsi les pertes de rendement lors de périodes de sécheresse.

Actuellement, cette technologie a été déployée sur les cultures de maïs, tournesol et céréales à paille, avec des essais démontrant un gain de rendement pouvant atteindre 20%, comme certifié par des instituts français et internationaux. D’autres grandes cultures, telles que le soja, vont très rapidement pouvoir profiter de cette innovation.

En février 2022, Elicit a conclu une première levée de fonds de 16 millions d'euros pour accélérer son développement et offrir aux agriculteurs une solution inédite pour relever efficacement les défis du changement climatique. L'objectif à moyen terme est de devenir un champion mondial de la transition écologique de l'agriculture d'ici cinq ans.

Pour en savoir plus sur Elicit Plant

Agreego

En France, la taille moyenne des exploitations agricoles a augmenté de 50 hectares au cours des cinquante dernières années, atteignant désormais 69 hectares. Pour un agriculteur, surveiller la santé de ses cultures ou de ses élevages en parcourant de vastes étendues peut s'avérer à la fois chronophage et énergivore.

Pour remédier à cette problématique, Maxime Brivois a fondé en 2022 Agreego, une société spécialisée dans le développement de solutions par drone pour l’agriculture. Les drones permettent d'acquérir des images des parcelles avec une précision au centimètre près, facilitant ainsi la pose de diagnostics précis pour ordonner les traitements nécessaires, moduler les traitements, protéger les sols et optimiser les rendements.

Mais les avantages des drones ne s'arrêtent pas là. Ils sont également capables d'effectuer des semis, ce qui permet une économie de carburant et de temps précieux. De plus, pour protéger les cultures, les drones peuvent également procéder à l'épandage de trichogrammes, des guêpes parasitoïdes qui agissent comme de véritables agents de lutte biologique contre l’Ostrinia nubilalis, un papillon dont les larves peuvent causer des pertes de rendement allant jusqu’à 40 % sur les cultures de maïs.

Pour en savoir plus sur Agreego

Kuupanda

Pour accroître leurs revenus, de nombreux agriculteurs se tournent vers la vente directe. Mais s'il est heureux que les canaux de commercialisation en circuit court soient chaque fois plus nombreux (paniers consommateurs, magasins de producteurs, magasins bio ou encore restauration collective ), leur multiplication peut rendre la tâche très compliquée pour les agriculteurs qui doivent avant tout pouvoir consacrer leur temps à leurs parcelles.

Pour fluidifier les relations entre les producteurs agricoles et la clientèle locale, Pablo Fernandez, Simon Redondo, Arnaud Watine, Jorge Lucic, ont lancé Kuupanda en 2019, un outil SaaS agrégateur de flux qui se connecte aux divers logiciels utilisés par les acteurs de la mise en marché.

Concrètement, ce logiciel permet aux agriculteurs de mettre à jour en temps réel leur catalogue de produits et de le rendre accessible sur leur propre site web, ainsi qu'auprès de leurs principaux clients via une interface acheteur (magasins spécialisés, restaurateurs, places de marché en ligne, etc.). Il facilite également l'agrégation des commandes, l'automatisation des factures et la gestion des impayés.

Ces fonctionnalités sont également disponibles sur l'application mobile éponyme de Kuupanda, offrant ainsi aux agriculteurs une gestion commerciale souple et efficace. La startup assure permettre aux agriculteurs de gagner en moyenne 4 heures de temps par semaine. En simplifiant les processus, elle facilite le travail des agriculteurs tout en les aidant à élargir leur clientèle, leur évitant ainsi de dépendre d'un seul intermédiaire.

Pour en savoir plus sur Kuupanda

Dry4good

En France, où les pertes et gaspillages alimentaires atteignent 10 millions de tonnes de produits par an, représentant une valeur commerciale estimée à 16 milliards d'euros, aider les agriculteurs à éviter le gaspillage est devenu essentiel. En effet, une partie significative de ces pertes (32 %) se produit lors de la phase de production, avec des excédents, des fruits et légumes imparfaits ou abîmés. Dry4Good intervient dans cette problématique en achetant aux agriculteurs leurs produits « déclassés », ceux en fin de vie ou ne répondant pas aux normes des distributeurs.

Fondée en 2019 par Jean-Gabriel Dijourd et Romaric Janssen, la startup agroalimentaire Dry4Good se spécialise dans la déshydratation des aliments tout en préservant au maximum leurs valeurs nutritionnelles et leurs qualités organoleptiques. Son objectif est de proposer sur le marché une nouvelle génération d'ingrédients plus sains, plus naturels et plus respectueux de l'environnement, en révolutionnant le secteur des additifs alimentaires.

En plus d'obtenir sa matière première à moindre coût, cette entreprise rémunère les agriculteurs pour une marchandise qu'ils ne pouvaient plus vendre.

Pour en savoir plus sur Dry4good

Starfish Bioscience

L'appauvrissement de la biodiversité microbienne du sol a des répercussions considérables sur la santé des sols, des plantes et de l'environnement. Cette dégradation entraîne une diminution des rendements, rend les cultures plus vulnérables et contribue à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Fondée en 2023 par Sandrine Claus, avec le soutien d'Unitec, une structure dédiée aux startups bordelaises et néo-aquitaines, ainsi que de Start-up Win, un incubateur spécialisé dans le secteur du vin, Starfish Bioscience accompagne les agriculteurs dans l'analyse de la santé de leurs sols et développe des biostimulants pour restaurer les écosystèmes du sol, rétablir leur fertilité et favoriser un système agroalimentaire durable.

La startup bordelaise Starfish Bioscience a récemment bouclé une première levée de fonds de 900.000 euros pour recruter du personnel et financer sa recherche et développement. Cette somme lui permettra notamment de finaliser la création d'un atlas des bactéries du sol. Et pour cause, à ce jour, seul 1 % des bactéries du sol sont connues.

Pour en savoir plus sur Starfish Bioscience

Galinios

Tout le monde est familier avec les épouvantails, mais pour dissuader les oiseaux nuisibles de s'approcher des cultures, des bâtiments ou d'autres zones sensibles, les agriculteurs utilisent également l'effarouchement sonore, une technique reposant sur l'émission de sons répulsifs à haute fréquence ou de cris d'oiseaux prédateurs pour effrayer les oiseaux et les éloigner.

Pour autant, force est de constater que les systèmes d’effarouchement sonore actuellement utilisés montrent une certaine inefficacité. Les agriculteurs sont souvent contraints de combiner plusieurs systèmes ou de surveiller régulièrement leurs parcelles in situ.

Pour simplifier la vie des agriculteurs, Aurélien Amoureux et Clément Garrigue ont fondé la startup Galinios et développé un système capable de détecter la présence d’un groupe d’oiseaux dans un champ et de déclencher un effarouchement sonore automatique.

Sous la forme d’une station fixe, ce dispositif peut être installé dans un champ et est capable de surveiller jusqu'à 3 hectares de cultures en temps réel. Il surveille le champ en continu et déclenche un effarouchement sonore dès qu'une attaque d’oiseaux est détectée, offrant ainsi une protection proactive aux cultures.

Pour en savoir plus Galinios

Phagos

Selon une étude récente publiée par le PLOS Global Public Health, les bovins, les moutons, les poulets et les porcs pourraient ingérer près de 107.472 tonnes d’antibiotiques et d'autres médicaments anti-microbiens d'ici 2030, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2020. Pourtant, l'utilisation inappropriée et répétée d’antibiotiques dans les élevages représente une grave menace pour la santé des animaux et la rentabilité des exploitations, mais également, et surtout, pour la santé humaine.

Les préoccupations en matière de santé publique, le souci du bien-être animal, les normes réglementaires et les pressions du marché sont autant de raisons qui poussent de plus en plus d'agriculteurs à vouloir réduire la consommation d'antibiotiques dans les élevages.

C’est en partant de ce constat, mais aussi et surtout parce que les bactéries responsables de maladies infectieuses dangereuses deviennent chaque jour plus résistantes aux antibiotiques, ce qui en fait l'une des plus grandes menaces pour la santé mondiale, qu'Adèle James et Alexandros Pantalis ont cofondé Phagos, une société spécialisée en phagothérapie.

Phagos utilise les bactériophages, des prédateurs naturels des bactéries, pour remplacer l’usage des antibiotiques, non seulement chez l'animal, mais aussi chez l'homme. En les faisant évoluer de manière dynamique, Phagos neutralise l'effet de résistance qui empêche les humains et les animaux de lutter contre les maladies infectieuses.

Pour en savoir plus sur Phagos

Baoba

Imaginez avoir une vision plus complète et précise de votre activité d'élevage, être en mesure de prendre des décisions plus éclairées pour vos semis et d'optimiser vos opérations, où que vous soyez et à tout moment. C’est la promesse de Baoba.

Fondée fin 2018 par Frédérick Mouvier et Mathieu Godet, cette agritech a développé un logiciel de gestion "tout-en-un" qui permet non seulement de suivre la production, mais aussi de monitorer les élevages multi-espèces. Depuis leur ordinateur ou leur smartphone, les éleveurs peuvent gérer leurs troupeaux et les agriculteurs leurs productions végétales, cultures et prairies. Baoba a été conçue avec des experts agronomiques pour la partie végétale et zootechniques pour la partie animale. L'entreprise place l'alliance de l'animal et du végétal au cœur de sa solution innovante pour une gestion globale et écosystémique, et vise à être l’outil idéal pour les élevages en cours de transition agroécologique.

Jusqu'en 2021, l'application mobile proposait une solution de digitalisation terrain pour un suivi 360° en temps réel, avec partage et consolidation de toutes les informations pertinentes telles que la digitalisation du registre d’élevage, le bien-être animal, la performance, l'alliance animal-végétal, etc. Cependant, de nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées pour le monitoring d’élevage de volailles, et la solution embarque désormais des capteurs connectés, des caméras, des algorithmes prédictifs et de l'intelligence artificielle. Désormais, l’éleveur peut même connaître le poids de chaque animal.

Pour en savoir plus sur Baoba

Agriodor

Chaque année, les dommages causés par les insectes ravageurs à l’échelle planétaire se comptent en dizaines de milliards d’euros et on estime jusqu’à 40 % de pertes de production des cultures. Une situation qui semble s'aggraver avec le réchauffement climatique. Pour répondre à ce défi tout en offrant une alternative à l'utilisation des produits phytosanitaires, Alain Thibault, Ené Leppik et Camille Delpoux ont cofondé en 2019 Agriodor. La startup met l’odeur au service des cultures et propose une solution de biocontrôle basée sur l'utilisation de parfums répulsifs pour les insectes ravageurs.

Dans une approche de biomimétisme, Agriodor exploite des molécules naturellement produites par les plantes pour imiter leurs mécanismes de défense lors de leurs interactions avec les insectes. En utilisant une méthode de blenddesign, une expertise R&D développée par Agriodor, la startup recherche la meilleure combinaison de composés organiques volatils pour attirer ou repousser l’insecte ravageur ciblé. Cette approche intègre différents designs expérimentaux en laboratoire et sur le terrain, ainsi que l'étude des insectes auxiliaires et des pollinisateurs présents dans l'agrosystème.

En mai dernier, la startup a annoncé la clôture d’un tour de table de 5 millions d’euros mené auprès de Capagro, Cap Horn, BNP Paribas Développement, SWEN Capital Partners et Breizh Up (UI Investissement).

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