Après 4 jours en autonomie dans le désert tunisien, à 8 heures de la ville la plus proche, et avec plus de 100 litres d’eau transportés pour la dizaine de passagers, Iheb Triki, ingénieur diplômé de l'École polytechnique et du Chartered Financial Analyst, a eu l’idée de Kumulus Water pour s’attaquer au manque d'eau. La vision de la rosée qui avait recouvert les tentes et les voitures lui a donné l’idée de l'Amphore, une solution capable de produire de l'eau potable à partir de l'air.

« L’eau est déjà là, il suffit de savoir comment l’extraire en répliquant le phénomène naturel de la rosée. Kumulus vise à disrupter le monde de l’eau comme les panneaux photovoltaïques l’ont fait dans le secteur de l’énergie : imaginez un monde où chaque entité peut avoir sa propre source d’eau potable à partir de l’air », explique Iheb Triki, CEO de Kumulus Water. « Notre mission est de rendre l'eau abondante en utilisant des ressources abondantes : le soleil et l'air.» 

S'aligner sur les normes européennes pour la qualité de l'eau

L'Amphore est un dispositif capable de produire 20 à 30 litres d'eau potable par jour en captant l'humidité de l'air. Cette technologie, qui fonctionne avec l'énergie solaire, se veut écologique et économique, réduisant le besoin de bouteilles en plastique, les investissements pour obtenir de l’eau potable ainsi que le coût de l'eau potable. Plus de 3000 tests d'échantillons ont été effectués auprès de grands laboratoires pour confirmer la conformité de la qualité de l'eau. 

La machine récolte les gouttelettes d’eau produites par le refroidissement de l’air dans la machine, grâce à l’électricité issue d’un raccordement, d’un panneau solaire, ou d’un branchement sur secteur. Elles sont ensuite filtrées, minéralisées, puis stockées dans un réservoir : elle est alors prête à boire. L’air est ensuite relâché dans l’écosystème. La startup a renforcé ses recherches sur la question du goût de l’eau en faisant collaborer les équipes R&D et ses partenaires (laboratoires et universités).

« D’un point de vue purement tech, nous produisons plus dans les zones dites ‘’sèches’’ et, en général, à moindre coût. Il y a aussi l’axe qualité, puisque nous nous alignons de manière très stricte aux normes européennes et le goût de l’eau auquel Kumulus accorde beaucoup d’importance. Kumulus est avant tout une DeepTech », rappelle le CEO de Kumulus Water. « D’un point de vue business, c’est l’approche ‘’Kumulus Experience’’ qui nous différencie. Nous ne sommes pas un pure hardware player. Nous sommes dans le service de l’eau : nous fournissons des machines connectées et contrôlables à distance, et Kumulus se charge de la maintenance de la machine. » 

Des machines Kumulus Water déjà installées en France, Espagne et Tunisie

Si la startup s’adresse aux hôtels, bureaux et usines qui veulent fournir de l’eau à leurs collaborateurs et clients, elle vise également les lieux et campements qui ne disposent pas d’eau courante.

La startup a déjà vendu plus de 50 machines à travers le monde en moins de 7 mois suivant leur première mise sur le marché, notamment en France, Espagne et Tunisie. La jeune pousse souhaite se diriger vers d’autres marchés de la Méditerranée qui souffrent du « stress hydrique ». Son fondateur, Iheb Triki, a été reconnu en 2023 comme l'un des 100 jeunes leaders africains par l'Institut Choiseul, et ce pour la troisième année consécutive. 

« L'eau continue malheureusement à être le parent pauvre de l'impact. Mais on se rend compte de plus en plus de l'urgence de la situation et de la vraie valeur de l'eau », conclut Iheb Triki. « Nous avons un rêve : faire de l'eau une ressource abondante grâce à la tech. »